vendredi 20 novembre 2015

"Four" de Veronica Roth



Résumé : Comment en pourquoi Four a-t-il décidé son transfert des Altruistes aux Audacieux ? Qu'est-il réellement arrivé à sa mère ? Comment ressent-il la montée en puissance des Erudits ? Autant de réponses auxquelles ce tome consacré à l'un des personnages principaux de Divergente apporte.

Pourquoi ce livre : Parce que j'ai beaucoup aimé la serie Divergente et notamment le personnage de Four (Quatre).


Avis : Attention, des spoilers peuvent se glisser dans les prochaines lignes pour ceux qui n'ont pas lu la trilogie de Veronica Roth !
Parallèle intéressant avec la série d'origine, ce tome nous offre une fenêtre sur la vie et les sentiments de Tobias Eaton, alias Four. Les histoires qu'il contient peuvent se lire à la suite de Divergente car elle ne dévoile rien de la suite de la trilogie.
Je craignais l'opportunisme éditorial, on y échappe dans la mesure où il ne s'agit pas d'une réécriture de Divergente du point de vue de Four, contrairement à Midnight Sun de Stephenie Meyer qui relatait Twilight du point de vue d'Edward (rendons d'ailleurs hommage à S. Meyer qui a initié la première la mode de ces réécritures). On se concentre plutôt sur la vie de Tobias AVANT sa rencontre avec Tris ce qui permet de cerner un peu mieux le personnage. Tant mieux car j'avais peur de lire quelque chose de dégoulinant et de sirupeux centré sur la relation des deux personnages principaux de la série.
Four n'a pas eu une vie jolie-jolie avant son transfert, entre un père qui le battait "pour son bien" et une mère soit-disant morte. Son arrivée chez les Audacieux est un choix par défaut, pour survivre plus qu'autre chose. C'est bien la raison pour laquelle il n'est jamais vraiment rentré dans le rang de sa nouvelle famille. On réalise très rapidement qu'il mène sa propre enquête sur les liens Audacieux - Erudits et qu'il n'aime pas ce qu'il y trouve. D'autant plus que quelques morts suspectes parmi ses connaissances viennent renforcer sa paranoïa.
J'aime beaucoup le personnage de Four qui est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Il fait des erreurs mais essaie malgré tout d'aller de l'avant. Mon petit coeur se serre en pensant à la fin du tome 3...
Seule la dernière des 4 nouvelles fait apparaître Tris puisqu'elle a lieu lors du jour des visites. A la fin de l'ouvrage figurent 3 courtes scènes réécrites du point de vue de Four où elle a plus de place. 
Cette lecture est à réserver aux fans de la série, les autres peuvent parfaitement se contenter de lire l'histoire standard.
NB : une fois de plus, je m'insurge contre le prix de ce livre en France. Il est vendu au même prix que les trois autres tomes, soit 16,90 €, alors qu'il est beaucoup moins dense et beaucoup moins fouillé. Là on est dans le mercantile pur et ça me hérisse le poil !!


Harper Collins, 2014, 285 p.

samedi 17 octobre 2015

"Divergente" de Veronica Roth




Résumé : Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d'aptitudes n'est pas concluant. Elle est divergente. Ce secret peut la sauver... ou la tuer. (résumé éditeur)

Pourquoi ce livre : Je le prends avec un train de retard car il est sorti en pleine effervescence Hunger Games et honnêtement, j’estimais en avoir soupé des dystopies ados. Et puis, j’ai vu le film que j’ai beaucoup aimé (j’ai la fâcheuse habitude ces derniers temps de commencer par l’adaptation, cf Jane Eyre). Du coup, je ne pouvais pas rester sans lire l’œuvre originale.

Mon avis : Excellente série grand public, j’enchaîne les tomes comme une loutre affamée. J’ai même commandé Four centré sur le personnage de… Four. Sans blague. En espérant que ça ne fleure pas l’opportunisme éditorial…
L’univers créé par Veronica Roth est cohérent et original, le système des factions donne à réfléchir, y compris ce qui concerne le choix. Il n’y a pas de faction qui fait plus envie qu’une autre, chacune a ses avantages et ses inconvénients. Bien sûr, j’imagine que dans l’imaginaire collectif il est plus cool d’être un audacieux badass tout de cuir noir vêtu qu’un fraternel qui chante des chansons pieds-nus. Je caricature ! 
Se pose le problème de ceux qui échouent à leur test d’initiation et qui finissent sans-factions, à la merci de la charité des autres. L’idée est qu’en dehors de la faction, point de salut ("faction before blood") : c’est une vision du monde qui se discute. L’histoire est relativement cruelle par moments, avec des passages un poil sadiques (exécution sommaire d’enfant, mais dans le tome 2).
En ce qui concerne l’initiation des audacieux, j’aime bien le concept des simulations et l’obligation d’affronter ses peurs. J’imaginais ce que donneraient mes parcours… l’angoisse. On a tous peur de quelque chose.



L’initiation des Sincères est encore moins sympa, dans le genre humiliation publique. Je vous laisse la découvrir.
Le personnage principal que nous suivons de près est donc Beatrice Prior alias Tris, Audacieuse transfuge des Altruistes. Je l’ai trouvée parfois un peu difficile à cerner, ce qui n’est forcément négatif. On suit son évolution et ses doutes. Le couple vedette fonctionne bien (OUF, pas de triangle à la con noix). Four n’est pas là pour satisfaire les midinettes, il a de l’épaisseur et n’est pas spécialement le beau-gosse de service : oreilles décollées, nez un peu trop présent, etc. La magie d’Hollywood le rend quand même comestible.



Son histoire se dévoile au fur et à mesure et il prend de plus en plus d'ampleur au fil des pages.
Les personnages secondaires renforcent l’ensemble et ils ne sont pas trop clichés même s’il y a les « méchants » et les « amis ».
Il s’agit d’une très bonne réflexion sur le libre arbitre, la place qu’on occupe dans la famille et la communauté, les sacrifices qu’on est prêt à faire pour trouver sa place justement. J’aimerais dire qu’il me tarde de découvrir le tome 2 pour en apprendre plus sur l’affreuse Jeanine et les Divergents mais en fait… c’est déjà le tome 3 que j’attends. *^^* (d'ailleurs, toi qui l'a emprunté à la bibliothèque, oui, TOI là-bas, tu es prié de le ramener fissa, que je puisse le prendre !)
Si vous voulez passer un bon moment, jetez-vous dessus. Et sur l'adaptation ciné tant que vous y êtes, elle est très fidèle au bouquin.

Nathan, 2012, 444 p.

jeudi 8 octobre 2015

"Journal d'une princesse T1 : la grande nouvelle" de Meg Cabot


Résumé : À quatorze ans, Mia est une collégienne new-yorkaise comme les autres. Mais le jour où elle apprend que son père, qui vit en Europe, est en réalité le prince de Genovia, une petite principauté au bord de la Méditerranée, les choses se gâtent… Voilà Mia princesse héritière ! Et ça ne lui plaît pas du tout. (source : http://www.livredepochejeunesse.com/la-grande-nouvelle-2073)

Pourquoi ce livre : Parce que c'est devenu un classique de la LJ.

Avis : C'est marrant mais quand j'ai dit à une copine bibliothécaire que je lisais ce livre, elle m'a dit "Je ne l'ai jamais lu mais je passe mon temps à le prêter". Autant le dire tout de suite, cette série est devenue un incontournable de la LJ pour filles. D'ailleurs, il doit s'agir de la 6ème réédition, au moins !
Je découvre donc les aventures de Mia Thermopolis plus de 10 ans après leur sortie. En fait, j'avais déjà passé la vingtaine à l'époque et même si mon orientation professionnelle me faisait lire beaucoup de LJ, je n'avais pas été tentée. Une chose est sûre, si j'étais tombée dessus au collège, j'aurais absolument adoré et dévoré tous les tomes d'un coup !
C'est sympa, drôle et farfelu et en même temps, il y a de vrais sujets de fonds : les relations familiales, les responsabilités, le destin qu'on se choisit... ou pas d'ailleurs, etc.
Mia est évidemment un personnage très attachant et je pense que bon nombre de lectrices ont grandi avec elle. Le tome 11 est d'ailleurs sorti il y a peu. Pour ma part, même si elle fait preuve d'une force de caractère évidente, je l'ai trouvée paradoxalement bien lâche dans bon nombre de situations. Heureusement, son sens de l'autodérision sauve souvent la mise. Et puis, impossible de ne pas se mettre à sa place et de ne pas souffrir de sa notoriété soudaine. Elle a en plus le chic pour se fourrer toute seule dans des situations pas possibles...
Les personnages qui gravitent autour d'elle apportent aussi leur dose de comique, mention spéciale à sa grand-mère d'un culot et d'un sans gêne inimaginable !!
J'ai enchaîné les trois premiers tomes car l'ensemble se lit très vite mais j'avoue avoir calé en entamant le 4ème. Je ne pense pas poursuivre l'aventure au-delà mais j'ai été ravie de croiser la route de Mia, Michael, Lilly, Tina et tous les autres.
NB : épargnez-vous l'adaptation ciné avec Anne Hathaway que j'ai prise par curiosité à la bibliothèque (l'adaptation, hein, pas Anne). Pas grand chose à voir avec le bouquin et globalement assez mal joué... Dommage !

Le livre de poche jeunesse,  2014, 288 p.



mercredi 30 septembre 2015

"La princesse des glaces" de Camilla Läckberg





Résumé : Dans la petite ville côtière de Fjällbacka, le corps d'une femme suicidée est retrouvé dans sa baignoire. Cette mort émeut profondément les habitants, dans une communauté où tout le monde se connait. Très vite, l'enquête révèle qu'il s'agit d'un meurtre. Pour Erica, qui est celle qui a trouvé le corps sans vie de son amie d'enfance Alex, arrive le temps des questions... et des confrontations.


Pourquoi ce livre : A la découverte des polars venus du froid.


Avis : A part Millenium, je n’avais rien lu de la production éditoriale foisonnante venue du nord de l’Europe en matière de polar. J’ai donc jeté mon dévolu sur le 1er opus de la série de Camilla Läckberg mettant en scène Erica Falck et Patrick Hedström.

Nous suivons donc principalement le parcours d’Erica, écrivain, qui habite dans la maison de ses parents dans la petite ville de Fjällbacka après le décès de ceux-ci. La voici mêlée bien malgré elle à une sordide histoire de meurtre. Meurtre qui de plus la touche finalement de prêt.

Autant le dire tout de suite, je n’ai pas trouvé que le décor suédois apporte grand-chose. Bien sûr, l’auteur décrit la bourgade qui comporte des bâtiments typiques (on est dans une ville de pêcheurs), mais finalement, cette histoire pourrait se passer en Allemagne ou en Écosse. Je ne sais pas pourquoi mais je pensais que j’allais vraiment me sentir en Suède. Petite déception de ce côté-là.

L’intrigue policière est bien menée, il y a beaucoup de personnages qui s’entrecroisent mais on ne s’y perd pas du tout. Chacun apporte ses secrets et ses problèmes ce qui rend l’ensemble très riche. MAIS (il y a un mais), sans avoir trouvé qui était le, la ou les meurtriers (ne spoilons pas), j’ai tout de suite compris le fond l’histoire, ce qui était arrivée à Alex et même les relations complexes dans sa famille. Donc les révélations qui arrivent au fil des pages ne m’ont pas du tout scotchées dans mon fauteuil. Je suppose qu’en fait cette histoire est archi-classique car je ne lis que très rarement du policier donc mon esprit d’enquêtrice n’est pas suffisamment entraîné pour débusquer les coups tordus. Deuxième petite déception en ce qui me concerne…

En revanche, c’est très bien écrit et le fait qu’on suive tous les personnages à un moment ou un autre accélère beaucoup le rythme.

Pas sûr donc que je me jette tout de suite sur le tome 2. J’ai bien aimé ce livre mais il était beaucoup moins intense et dépaysant que ce à quoi je m’attendais.

Actes Sud, Babel noir, 2012, 512 p.

mercredi 23 septembre 2015

"Jane Eyre" de Charlotte Brontë



Résumé : Jane Eyre est une orpheline qui a d'abord grandi chez sa tante qui la méprise et la craint puis dans une institution caritative aux conditions de vie déplorables. Elle devient une jeune fille indépendante, capable de s'adapter et de se protéger. Elle postule alors à Thornfield Hall, au service de Mr Rochester, pour devenir préceptrice d'une enfant qu'il a recueillie. Lorsqu'elle tombe sous le charme du maître des lieux, elle découvre son terrible secret et doit faire le choix le plus difficile qui soit : partir, ou rester.

Pourquoi ce livre : Parce que…. La grand-mère de Mia lui conseille de le lire dans Journal d’une princesse… Oui, je sors….

http://gifsgallery.com/jane+eyre+gif?image=919649
Avis : Depuis un bon moment dans ma PAL, c’est suite à la lecture d’un autre roman (cf pourquoi ce livre) que j’ai décidé de m’y mettre. Je trouvais honteux de ne pas avoir encore découvert Jane et bien sûr, Mr Rochester.
Jane Eyre est un personnage extrêmement intéressant, au caractère riche, indépendante et fière et surtout, très respectueuse d’elle-même. Elle fait néanmoins quelques réflexions bien étonnantes, du style "I like to serve you, sir, and to obey you in all that is right". So much pour la femme indépendante ! La narration à la première personne nous fait entrer dans la moindre de ses pensées et cela rend l'ensemble très vivant. D'ailleurs, le roman se présente comme une "autobiographie".
Sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, à commencer par son séjour chez Mrs Reed qu’on adore détester. Elle perd plusieurs fois tous ses repères et ne peut compter que sur elle. Jane fait preuve d'une très grande maturité dès son plus jeune age, au plus grand dam de sa famille d'accueil.
L'autre personnage emblématique est bien évidemment Mr Rochester…. Que dire ? Exalté ? Passionné ? Vivant ? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à l'opposé de Darcy, il n'hésite pas à se dévoiler. Je serais volontiers tombée sous son charme s'il n'avait pas la fâcheuse manie de ne faire que des phrases alambiquées, avec moult citations. Son manque criant de simplicité a fini par m'irriter. 
 
http://gifsgallery.com/jane+eyre+gif?image=919649

En même temps, on comprend aisément pourquoi il séduit Jane, avec sa fougue naturelle. Il reste un peu retors (je ne parle même pas du squelette dans son placard) : sa façon de rendre Jane jalouse n'est pas digne d'un gentleman. J'avoue avoir versé ma petite larme quand il la pousse à bout avec son histoire d’Irlande et qu'elle craque "Do you think, because I am poor, obscure, plain and little, I am souless and heartless ?" (mon cœur se serre encore).
Il y a un petit côté roman gothique lors de certains passages, la nuit à Thornfield Hall, avec tous ces rires étranges que Jane entend. J'ai  tiqué à la lecture de ficelles narratives tirées par les cheveux : l'explication sur la famille Rivers, le "Jane ! Jane ! Jane !" qui arrive fort opportunément.... Tout ça est vite pardonné cependant et ne constitue que du détail.
L'anglais est évidemment daté. Les références aux Saintes Écritures sont incessantes et finissent par lasser. Les notes de bas de page occupent une place énorme et je n’ai même pas commencé à chercher à les lire. Les "Mathew 8:9", no thank you...
Le livre peut être découpé en chapitres : ses années chez Mrs Reed, l'institution de Lowood, son séjour à Thornfield, son départ précipité et son arrivée chez les Rivers. Chacun apporte son lot de personnages que j'ai trouvés généralement très manichéens. 
 
http://bggyyy.tumblr.com/post/60962737321/jane-eyre-2011

Il s'agit d'un très bon classique que je suis ravie d’avoir lu même si les dialogues sont datés et manquent globalement de simplicité. La langue est cependant très belle et l'histoire redoutablement prenante.

(NB : les images proviennent de l'adaptation avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender que j'ai vue et beaucoup aimée)

Penguin Classics, 2006, 578 p. 

dimanche 13 septembre 2015

"Coup de gigot" de Roald Dahl



Résumé : Une femme bafouée se sert habilement d'une partie de son repas pour assouvir sa vengeance. Une épouse, angoissée à l'idée d'arriver en retard à l'aéroport, aura sa revanche sur son mari qui la retarde volontairement. Une responsable de bed and breakfast ne loue ses chambres qu'à de jeunes étudiants propres sur eux. Un homme accepte qu'une expérience scientifique soit menée sur lui après sa mort, pour le plus grand avantage de son épouse.

Pourquoi ce livre : reçu en service de presse au boulot, cela faisait un moment que je voulais lire des nouvelles de Roald Dahl.

Avis : De l'auteur, pourtant prolixe et devenu classique, je n'ai pas lu grand chose : Matilda et Charlie et la Chocolaterie constituent l'ensemble du butin. Autant dire que je ne suis pas une experte. J'avoue que je suis plus familière des dessins de Quentin Blake qui accompagnent souvent les textes. J'ai donc lu sans trop savoir à quoi m'attendre ce recueil de nouvelles.
J'ai été absolument emballée par les ambiances un peu sombres et l'humour grinçant (voir glacial) qui se dégage des textes. On est dans du policier, du fantastique, avec de petites touches d'épouvante très savamment introduites. Alors attention, rien de gore ou de spectaculaire, tout reste suggéré, au lecteur de s'imaginer le pire. "William and Mary", le dernier texte, m'a fortement rappelé Herbert West, reanimator, par son côté expérience scientifique douteuse.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Roald Dahl a une vision assez particulière du mariage puisque dans trois histoires sur quatre, nous avons affaire à des couples plutôt mal assortis. En même temps, à chaque fois, la femme prend sa revanche sur un mari plus ou moins pervers (dans le sens : qui aime pousser à bout ou faire des remarques). J'y vois un côté féministe !
L’ensemble est très bien écrit, l'anglais est facile à lire. Il y a des notes de bas de page avec le vocabulaire qui pourrait poser problème.
Une petite lecture très rapide et très sympa qui m'a donné envie de découvrir plus avant la bibliographie de l'auteur.


Folio Junior, V.O., 2015, 114 p.

vendredi 21 août 2015

"Assassin's apprentice" de Robin Hobb




Résumé : Fitz est le fils bâtard du Prince Chivalry, élevé par le responsable des écuries royales. Craint ou haï par tous, il grandit dans une solitude certaine. Le roi Shrewd (Rusé) décide cependant de s'arroger ses services en tant qu'assassin. En effet, le royaume des Six Duchés est confronté à une menace terrible venue d'outre-mer et un garçon de sang royal pourrait être un atout majeur dans la lutte contre les pillages sauvages.

Pourquoi ce livre : Déniché dans la bibliothèque parentale alors que j'étais à la recherche de fantasy pour les vacances.

Avis : J'ai mis longtemps à rédiger cet avis, parce que je voulais vraiment prendre le temps de rendre justice à ce roman absolument magistral que tout amateur de fantasy devrait lire. A chaque fois que je l'ai sorti dans un lieu public, des gens sont venus me voir en me disant "Ah, vous lisez ça, c'est quel tome ?, vous verrez c'est vraiment bien, il y a une suite, je les ai tous lus..." Impressionnant !
La première chose qui frappe, c'est la qualité de l'écriture. C'est extrêmement bien écrit, littéraire sans être aride ou obscur, d'une richesse incroyable. Je ne sais pas ce que donne la traduction mais je me suis absolument régalée en VO. 
Ici, pas de dragons, d'elfes ou autres créatures merveilleuses. Des éléments surnaturels sont distillés ça et là mais il ne s'agit pas d'un roman d'aventure "fantasiesque" (même si Fitz, le héro, a sa part de voyage et de rebondissements). L'univers créé par Robin Hobb est cependant dense et ses descriptions m'ont fait voyager, notamment celles de la ville de Buckkeep grâce auxquelles j'ai pu sentir l'air iodé du grand large plus d'une fois.
Impossible de ne pas vous parler de mon coup de coup absolu pour le (anti-) héro, Fitz, plus communément appelé "the Boy" (le garçon). Bâtard princier bien embarrassant pour tout le monde, il sera élevé et éduqué tant bien que mal par ceux à qui on l'a confié. Solitaire par la force des choses, la solitude qui l'entoure est assourdissante. De part sa position, personne ne peut s'attacher à lui ou le favoriser. Quelques personnages lui tendront cependant la main pour le plus grand bonheur de la lectrice que je suis. Je ne vous narre pas les épreuves qu'il doit endurer mais disons que d'autres auraient claqué la porte depuis bien longtemps. Ça commence à 6 ans quand son grand-père maternel le rammène au château de son père pour l'y laisser définitivement "Je paie pour lui depuis 6 ans, à l'autre maintenant de prendre ses responsabilités". Sympa.
Fitz se révèle particulièrement doué pour certaines tâches qu'on lui confie, notamment quand il s'agit de s'occuper d'animaux. Il possède en effet un don maudit très particulier, celui de communiquer avec eux et de ressentir leurs émotions. Il s'essaie aussi à une sorte de télépathie, the Skill, utilisée par les puissants pour communiquer des informations confidentielles à travers tout le royaume. L'apprentissage de cette technique sera pour lui un véritable calvaire. J'ai souffert avec lui !
La galerie de personnages qui l'entoure est elle-aussi très étoffée, avec mon deuxième coup de cœur pour Burrich, stablemaster de son état (responsable des écuries royales), qui l'a pris sous son aile bien malgré lui lors de son arrivée au château. Personnage bourru - sans mauvais jeu de mot avec son nom - il noue avec l'enfant une relation compliquée, très bien décrite mais aussi très belle.
Je pourrais aussi parler de Patience, Molly, Verity, Regal, Chade et Lady Thyme, mais cette chronique serait bien trop longue...
L'intrigue se met en place dans ce premier tome (il s'agit à la base d'une trilogie, The Farseer) et j'ai hâte d'en apprendre plus sur ces mystérieux bateaux rouges qui ravagent les cotes.
Il s'agit pour moi d'un énorme coup de cœur, je ne saurais que trop vous le conseiller. Si vous n'en lisez qu'un en fantasy cette année, que ce soit celui-là !! J'ai d'ailleurs du mal à m'en remettre...


Bantam books, 1996, 433 p. (traduit en français chez J'ai Lu)

vendredi 24 juillet 2015

"The Rosie Project" de Graeme Simsion






Résumé : Don est un brillant professeur de génétique. Un peu étrange, à la marge, il décide qu'il est temps de trouver une femme et crée le questionnaire pointu "The Wife Project" pour sélectionner des candidatures potentielles. Sa route va alors croiser celle de Rosie qui va bouleverser à jamais son existence. Et pourtant, elle ne répond à AUCUN de ses critères... (et non, ne vous laissez pas avoir, ce n'est pas une comédie romantique).

Pourquoi ce livre : J’ai lu sur plusieurs sites anglais que ce livre avait été élu « Paperback of 2014 » et qu'il figurait régulièrement sur des listes de lectures feel-good. Mes vacances approchant, j’avais envie de lire un truc léger, je me suis donc laissé tenter.

Avis : Pour faire bref, j’ai agonisé. Littéralement. Je suis quand même arrivée au bout de ce roman mais je me demande encore où j’ai pu trouver la force mentale de le faire. Rien ne m’a séduit. Rien.
Les personnages pour commencer… Don est pourtant un héros atypique puisqu’ on devine rapidement que quelque chose ne tourne pas rond chez lui. Manie des listes, emploi du temps à la minute près, aucun sens de l’humour, relationnel compliqué, mais en même temps, brillant scientifique. On finit par deviner qu’il est atteint du syndrome d’Asperger. J’avais été absolument emballée par  Le bizarre incident du chien pendant la nuit qui traitait un peu du même thème donc c’est plutôt curieuse que j’ai commencé à tourner les pages. C’est en effet Don le narrateur. Mais là, catastrophe. Aucune finesse dans l’histoire. Don n’est juste pas attachant.
Et c’est pareil pour tous les autres : Rosie, qui donne son titre au roman, dont la personnalité m’a donné de l’urticaire. Gene, le seul ami de Don, cliché au possible. Seule Claudia, la femme de Gene, arrive à tirer son épingle du jeu. Sachant qu’elle n’apparaît que brièvement et 3-4 fois, pas plus, autant vous dire que j’ai trouvé le temps long….
Le projet Rosie, quant à lui (qui consiste pour Rosie à découvrir à l’aide tests génétiques qui est son père biologique parmi 100 candidats potentiels) donne lieu à des situations tellement ridicules que je ne m’y suis pas intéressée. Je n’ai ni compati avec les problèmes existentiels de la jeune femme, ni adhéré aux méthodes choisies. Et même temps, au bout du 2ème test, j’en ai eu marre et le résultat m’indifférait complètement. Alors quand il arrive enfin, à la dernière page, on se dit juste "Ah ouais, c'est lui. Bof".
Bref, une lecture plus que décevante (encore une autre). Je ne me ferai plus avoir par la pub, ça c’est clair. En attendant, FUYEZ !

 Penguin Books Ltd, 2014, 352 p.

jeudi 25 juin 2015

"Throne of glass" de Sarah J. Maas




Résumé : Celaena Sardothien, assassin de son état, se retrouve enfermée dans les mines de sel suite à une trahison. C'est là que le fils du roi d'Adarlan vient la chercher pour lui proposer un marché qu'elle ne peut refuser. Soit elle devient son champion dans une compétition organisée par le roi soit elle reste là, à croupir. La jeune fille de 18 ans accepte pour regagner sa liberté. Mais arrivée au château, il semblerait que quelqu'un cherche à éliminer les concurrents plus rapidement que prévu.
 
Pourquoi ce livre : Une envie de fantasy.

Avis : L’univers créé par Sarah J. Maas est intéressant, avec un roi assoiffé de conquêtes qui extermine sans remord ou réduit en esclavage les peuples voisins. La magie sous-jacente attise la curiosité puisqu’elle est interdite. J’aurais aimé en apprendre plus sur ces Wyrdmarks et leurs pouvoirs. Qui s’en servait ? Dans quel but ? De ça, il n’est pas trop question malheureusement.
Les épreuves sont aussi rapidement expédiées, sans parler des autres concurrents dont on n’apprend presque rien. Ça aurait valu le coup de détailler un peu plus et de rajouter quelques pages.
Pour le reste, je ne suis pas du tout rentrée dans l’histoire. Principal grief, la galerie de personnages clichés : le beau prince charmant, le (re)beau capitaine de la garde, le méchant roi, le méchant tout court tout musclé, l’intrigante à la cour, la princesse ennemie, etc, etc. Ça sentait le réchauffé à plein nez.
Parlons de Celaena maintenant… A 18 ans, elle a déjà vécu 100 vies, elle a perdu ses parents dans des circonstances qu’on devine dramatiques, elle a tué un nombre incalculable de gens de toutes les manières possibles, elle s’est retrouvée au bagne pendant un an dans des conditions atroces et la première chose à laquelle elle pense quand elle arrive au château, c’est à toutes les robes qu’elle va pouvoir porter. J’ai eu envie de déchirer le livre en deux. Sa psychologie est complètement incompréhensible, alternant des attitudes de vierge effarouchée et des penchants meurtriers. Rarement héroïne m’aura autant laissée de marbre. Mais bien sûr, qu’est-ce qu’elle est beeeeeeeeeeeeeeeeeeeelle…..
Je vous passe le triangle amoureux, qui n’apporte strictement rien à l’histoire et qui m’a donné des démangeaisons.
Vous l’aurez compris, c’est une grosse déception et je passe mon tour pour la suite. Mieux vaut à mon humble avis se jeter sur la série L'assassin Royal de Robin Hobb.

Bloomsbury, 2012, 404 p.