vendredi 22 avril 2016

"Le Club Vesuvius" de Mark Gatiss




Résumé : Londres, début du XXème siècle. Lucifer Box, dandy assumé, est portraitiste de son état. Mais derrière sa nonchalance se cache un espion hors pair au service de sa majesté. Son supérieur le charge d'enquêter sur le décès récent de deux scientifiques spécialisés en vulcanologie. Plus Box se plonge sur ces disparitions, plus le mystère s'épaissit : que s'est-il passé du côté de Naples ? qui en veut à son ami Christopher Miracle ? et surtout, qui cherche à l'éliminer, lui ?

Pourquoi ce livre : parce que je le voyais partout, en librairie, sur les blogs, dans la presse... Oui, je suis victime de la pub.

Avis : J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire. Mon début de lecture a été plus que décousu car j'ai actuellement à la maison un nourrisson de deux mois.... Du coup, je me suis retrouvée à lire parfois 2 chapitres à 2h du matin, 3 pages à 11h le lendemain, ce qui a un peu nuit à mon appréciation globale. Dans un premier temps, Lucifer Box n'a pas retenu mon attention plus que ça, je le trouvais un peu "too much" dans les premières pages. Un peu trop dandy, à vouloir un peu trop placer un bon mot, etc. Mais quand l'action a commencé à s'emballer, j'ai été séduite. Il s'est révélé être un personnage plus complexe qu'il n'y paraît, dans une époque fort peu clémente avec ses semblables (ça n'a pas trop changé malheureusement). J'ai bien évidemment apprécié son humour, très pince-sans-rire et certaines de ses réparties sont hilarantes. 
J'ai lu ce livre en VO et je vous le déconseille fortement si votre niveau dans la langue est moyen ou si vous débutez la lecture en anglais. Beaucoup de jeux de mots, d'expressions idiomatiques voir inventées pourraient vous gâcher le plaisir (ex. : "This was rummer than a baba"). J'ignore d'ailleurs ce que peut donner la traduction !
Mark Gatiss emprunte beaucoup à d'autres univers et les références à James Bond et Oscar Wilde sont évidentes. Le parallèle avec l'espion préféré de sa Majesté peut être fait tout le long du texte. L'auteur assume complètement ses emprunts comme j'ai pu le lire dans une interview publiée sur le site du quotidien The Guardian (http://www.theguardian.com/books/2007/jun/24/fiction.features).
A noter, les noms à coucher dehors des personnages :  Lucifer Box, bien sûr, mais aussi Charlie Jackpot, Christopher Miracle, Midsomer Knight et j'en passe. Ça fait très 007 : Moneypenny, Domino, Requin, etc. 
Il y a même une petite touche de Steampunk dans la dernière partie avec un décor digne d'un film des années 60.
Le décor participe grandement à l'intrigue, avec Naples, Pompéi et le Vésuve comme parties intégrantes de l'histoire. Ça tombe bien, je venais de prendre à la BM le navet cinématographique éponyme de 2014 avec Kit Harington (Jon Snow pour les intimes).
Bref, une lecture divertissante mais qui reste quand même un peu anecdotique en ce qui me concerne.

Pocket Books, 2005, 239 p. (traduit en français chez Bragelonne)

vendredi 15 avril 2016

"Réparer les vivants" de Maylis de Kerangal



Résumé : Le jeune Simon, âgé de 19 ans, décède dans un accident de la route. Ses parents sont alors confrontés à la terrible décision que personne ne souhaite avoir à prendre : donner ou ne pas donner les organes de leur fils ? Commence alors 24h éprouvantes, pour les proches, pour l'équipe médicale et pour ceux, malades mais vivants, qui attendent un rein, un poumon ou... un coeur.


Pourquoi ce livre : sur les recommandations d'une collègue qui l'avait particulièrement apprécié.


Avis : Je précise avant toute chose qu'il ne s'agit pas du tout d'une lecture larmoyante comme pourrait le laisser penser mon résumé. Nous sommes face à deux aspects de la greffe d'organe : la douleur de la famille et la course contre la montre des équipes médicales concernées.
J'ignore si Maylis de Kerangal a subit une perte, a été confrontée à la question du don pour un proche mais une chose est sûre, elle arrive à se glisser avec une justesse inouïe dans la tête de la mère de Simon. Sa douleur est palpable et c'est presque physiquement que j'ai eu l'impression de vivre cette histoire (voir plus loin ce que je dis sur le style). C'est quelque chose de très fort mais aussi d'assez étrange. La préoccupation majeure des parents est de savoir si l'intégrité physique du corps de leur fils sera respectée lors du prélèvement.
Cette histoire est aussi d'une précision redoutable en matière de protocole de greffe. J'ai appris énormément de choses sur la coordination entre les équipes, le timing, les modalités de prélèvement. C'est quelque chose qui m'a vraiment passionné. Mais la mécanique médicale ne se met en marche qu'à la moitié de l'histoire, la part belle étant faite au ressenti de la famille, de la mère du jeune homme notamment.
Il s'agit tout de même d'un roman d'espoir, qui s'ouvre certes sur une drame, mais qui se referme sur une vie à qui on donne une deuxième chance.
Impossible de ne pas parler du style de l'auteur qui contribue grandement au souffle du roman. En effet, les phrases sont très longues, plus d'une page parfois, ponctuées uniquement de virgules. L'impression générale est celle d'une lecture en apnée où on a du mal à reprendre son souffle. J'avoue que cela m'a gênée car j'ai eu la sensation de devoir "prendre mon élan" avant chaque paragraphe. Mais en même temps, cela procure au lecteur la sensation physique de vivre l'histoire en même temps que ses protagonistes. Je suis donc partagée à propos de cette manière d'écrire très particulière. N'ayant rien lu d'autre de Maylis de Kerangal, je ne sais pas si ses autres romans sont écrits de la même manière. La lecture n'a pas été très fluide en ce qui me concerne.
En conclusion, un roman très fort mais un style qui vient modérer mon enthousiasme.

Je termine ma chronique sur l'importance de se positionner de son vivant sur le don d'organes. On en a parlé très tôt avec mes parents, mon conjoint connait mon choix, j'ai de toute façon sur moi ma carte de donneur. Mais qu'importe votre décision, il faut en avertir vos proches pour ne pas les mettre face à un choix impossible.
Pour plus de renseignements, deux sites internet : http://www.dondorganes.fr/ (agence de Biomédecine) et http://www.france-adot.org/don-organe.html (Fédération des Associations pour le Don d'Organes et de Tissus humains, qui délivre notamment la carte de donneur).
Pensez-y et surtout, parlez-en !


Folio, avril 2015, 298 p.

vendredi 8 avril 2016

"L'élixir d'amour" d'Eric-Emmanuel Schmitt


Résumé : Louise et Adam, anciens amants passionnés, vivent désormais séparés par l'océan Atlantique. A la faveur d'un échange de correspondance, ils s'interrogent sur ce qui déclenche le sentiment amoureux. Peut-on le provoquer ou n'obéit-il à aucune loi ? Un jeu du chat et de la souris s'engagent par lettres interposées entre les deux protagonistes.

Pourquoi ce livre : Parce que j'ai lu et apprécié Le Poison d'amour.

Avis : N'y allons pas par quatre chemins, ce livre est pour moi une grosse déception.
J'avoue ne pas l'avoir lu dans des conditions optimales (j'étais à la maternité en train de me remettre de mes émotions) mais ça n'explique pas tout.
Principal grief : il est creux, vide et n'entraîne pas le lecteur à la réflexion. Le personnage d'Adam m'a rebutée immédiatement. Il possède en effet le défaut que je tolère le moins, à savoir la suffisance. Ceci fait partie bien sûr de l'intérêt de la chose car ce monsieur va vivre une déconvenue certaine mais j'ai trouvé ses lettres parfaitement narcissiques et indigestes. Ses réflexions sont ras-les-pâquerettes malgré quelques idées pertinentes sur le sentiment amoureux. Il est psychanalyste, écoute les autres et doit les aider à aller de l'avant mais son manque de maturité m'interroge sur son professionnalisme.
Le stratagème sous-jacent qui n'est révélé qu'à la fin est assez astucieux mais on commence à s'en douter à mi-lecture. Du coup, je n'ai pas été surprise plus que cela. Dommage, mon intérêt aurait pu se réveiller !
Louise m'a paru plus réfléchie, plus mature aussi et j'ai quand même pris plaisir à lire ses lettres, beaucoup plus naturelles que celles d'Adam : "L'amour échappe à la logique, n'appartenant ni aux raisonnements, ni aux preuves, ni à la vérité : il relève du choix personnel."
Bref, une déception. Heureusement que c'est une lecture archi rapide. Je vous conseille plutôt Le Poison d'amour.


Le livre de poche, janvier 2016, 151 p.

dimanche 3 avril 2016

"Tu mourras moins bête tome 4" de Marion Montaigne


Résumé : Le professeur Moustache étale sa science, vous voilà prévenus ! Le scientifique nous apprend comment mater les filles comme un Hobbit, si la greffe d'une tête sur un corps est possible et nous emmène sur un vol parabolique. Entre autres !

Pourquoi ce livre : reçu dans le cadre de La BD fait son festival proposé par PriceMinister en parallèle du salon d'Angoulême.

Avis : Ce n'est pas la BD que j'avais choisie mais finalement, c'est peut-être pour le mieux. J'avais entendu parler du professeur Moustache mais je n'avais pas eu l'occasion de lire ses aventures scientifiques. C'est chose faite et je m'en réjouis !
Nous voici face à un exercice de vulgarisation scientifique parfaitement loufoque et irrévérencieux. J'adore. J'adhère ! Si vous aimez les plaisanteries de bon goût, si l'humour parfois "pipi - caca" vous fait rougir, si vous craignez le politiquement incorrect, passez votre chemin ! Certains passages sont ras-les-pâquerettes mais qu'est-ce que j'ai pu rire !
Et la cerise sur le gâteau dans tout ça : on apprend des choses. Si si, et dans la bonne humeur en plus.
A chaque chapitre, émanant chacun d'une "question de lecteur", le professeur Moustache disserte sur des sujets divers et variés. Petit florilège : vie de merde de Dark Vador, la science de l'urinoir, le voyage temporel, pâtée pour chien vs pâté, les scientifiques marrants malgré eux, etc.
 
C'est à chaque fois documenté, des références précises à des études ou des chercheurs sont faites. Il y a même une bibliographie en fin d'ouvrage pour ceux qui souhaiteraient aller voir la source primaire.
C'est assez dense (250 p.) mais on n'est pas obligé de tout lire d'un coup.
C'est une très chouette découverte qui m'a bien divertie. Je pense d'ailleurs que c'est le genre de BD que j'offrirai autour de moi. Reste maintenant à dénicher les tomes 1 à 3. J'ai hâte ! J'attribue la note de 17/20 à cette lecture.

Si vous êtes curieux ou intéressés, allez voir le blog de Marion Montaigne : http://tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/
Il existe aussi une série sur Arte http://creative.arte.tv/fr/series/tu-mourras-moins-bete    


Delcourt, mars 2015, 250 p.