mercredi 25 mai 2016

"The Queen of the Tearling" d'Erika Johansen



Résumé : A 19 ans, Kelsea accède au trône de Tearling. Elevée dans le plus grand secret pour la protéger de tentatives d'assassinat, la jeune femme découvre la réalité d'un pays au bord du gouffre : corruption et misère. Les alliés se font rares et personne visiblement ne l'attendait... vivante en tout cas... La menace d'une invasion par le pays voisin de Mortmesme se profile, Kelsea doit donc prendre des décisions radicales qui vont changer l'avenir de son royaume.

Pourquoi ce livre : très bien vendu par Les Femmes Qui Lisent Sont Dangereuses !

Avis : Les critiques en font un croisement entre Game of Thrones et Hunger Games. Mouais... On vit dans une époque où il faut forcément tout comparer et ça m'énerve ! Je n'ai pas spécialement aimé Hunger Games mais j'ai littéralement dévoré ce roman. Oui, on a une héroïne forte ("ballsy" diraient nos amis anglo-saxons avec poésie). Certes, c'est un peu fantastico - moyenageux. Mais les comparaisons s'arrêtent là. Erika Johansen a su créer un univers qui n'appartient qu'à elle.
J'ai été plus que ravie de lire les aventures de Kelsea, qui ne s'en laisse pas conter malgré son ignorance quasi-totale du monde dans lequelle elle atterrit. Ses parents adoptifs l'ont élevée dans le but d'en faire une future reine et on peut dire que leur mission est accomplie. Loin de se complaire dans le luxe, la volupté et les intrigues de cours, la jeune femme prend des décisions radicales, n'hésite pas à apprendre à manier les armes et à partir au front quand il le faut.
J'ai particulièrement apprécié l'insistance avec laquelle on nous explique qu'elle a un physique quelconque : ça change des créatures de rêve avec une crinière digne d'une pub pour shampoing !!!
Côté famille, Kelsea n'est pas gâtée.... confiée à un an à un couple qui s'occupe d'elle dans le plus grand secret, sa mère (la reine donc) n'avait visiblement pas une once de réflexion sur la tenue d'un royaume et son oncle ne vaut guère mieux.
A noter : Kelsea est une grande amoureuse des livres. Je me serais prsonnellement passée des références à des livres connus mais c'est du détail. Et oui, car l'époque à laquelle se déroule l'histoire n'est pas très claire. On nous parle de l'épisode de The Crossing, mais qu'est-ce que c'est ? L'ambiance est médiévale mais il y a des références à des choses connues (Europe, Amériques et les livres, donc). Si j'ai bien compris, on est dans le futur....
http://yaseriesinsiders.com/post/135085418256/clarkegrifin-books-read-in-2015-the-queen-of
La magie / le fantastique sont présents par l'intermédiaire de deux colliers aux pouvoirs assez obscurs. J'ai hâte d'en savoir plus d'ailleurs sur leur provenance. Sans oublier une créature maléfique convoquée par la Reine Rouge.
L'autre atout du roman, c'est elle, une méchante bien méchante. Mais vraiment méchante. Du style à couper la langue et les cordes vocales d'un esclave parce qu'il fait trop bruit. Ou encore à sacrifier un enfant pour faire une incantation. Les passages qui la mettent en scène restent rares mais sont toujours percutants pour le lecteur.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Les relations que la jeune reine noue avec ses gardes sont très bien vues : elle doit s'imposer et effacer l'ombre de sa mère. Kelsea n'est pas prise au sérieux car elle possède trois handicaps aux yeux de ces messieurs : jeune + femme + mère indigne. Elle doit donc prouver sa légitimité en permanence. Je confesse avoir un petit faible pour The Mace / Lazarus (je vois bien Richard Amritage dans le rôle, au hasard, hein !).
Il n'y a pas de romantisme pour un sou malgré le coup de foudre de notre héroïne pour The Fetch, personnage mystérieux mi-prince des voleurs, mi-vengeur masqué. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne dégouline pas. Quelques passages sont même franchement violents et cruels.
A la fin de ce tome, des questions restent en suspens : qui est le père de Kelsea ? quelle est la véritable identité de la Reine Rouge ?
Bref, je compte lire la suite dans la foulée, j'ai vraiment été séduite (pitié, ne tuez pas Lazarus, pitié, faites qu'il ne soit pas le père caché de Kelsea).
NB : j'adore la couverture qui résume très bien l'ambiance.


Bantam books, 2015, 511 p.

lundi 16 mai 2016

"Une chanson d'ours" de Benjamin Chaud


Résumé : Papa Ours et Petit Ours s'apprêtent à hiberner. Alors qu'ils s'endorment, Petit Ours entend le bruit d'une abeille et se met en tête de la suivre. Et oui, qui dit abeille, dit miel ! Le voilà parti à travers la forêt, puis la ville, puis l'opéra. Papa Ours doit donc retrouver son petit. Mais il y a foule, il s'agit donc d'ouvrir l’œil.

Pourquoi ce livre : Repéré lors d'une exposition sur l'auteur à la BM que je fréquente.

Avis : Attention, gros GROS coup de cœur pour cet album et pour tous ceux de la série de Petit Ours et de Papa Ours.
Chaque double-page renferme une foule de détails et on découvre de nouveaux éléments au fil des lectures. Il y en a pour les petits et pour les grands, l'auteur n'hésitant pas à cacher des références pour les parents. Ainsi, à l'opéra, les Beatles côtoient le chanteur M (et j'en oublie sans doute !).
Les graphismes sont très beaux et leur minutie témoignent d'un travail de titan. J'ai pu voir les esquisses originales car elles étaient présentées à l'exposition, c'était vraiment impressionnant.
Le rond vert, c'est juste pour vous aider ! :o)
 La première image qui m'est venue à l'esprit en voyant les planches, c'est Où est Charlie ?. Le principe est un peu le même mais la comparaison s'arrête là.
Petit ours et son papa sont deux personnages très attachants. Dans cet opus, petit ours court après une abeille et découvre la grande ville. C'est aussi l'occasion de parler spectacle (et métiers du spectacle !), musique classique, orchestre et opéra bien sûr avec les plus jeunes.
Le titre est un clin d’œil à la chanson "Une chanson douce" d'Henri Salvador (que me chantait d'ailleurs ma maman !!!).
Le grand format est très sympathique également et permet une lecture à deux sans problème.

J'achèterai les autres tomes pour le prochain anniversaire de mon gremlins et je suis sûre que je vais aussi les offrir pour les enfants des copains - copines.
A noter, des produits dérivés existent depuis peu : un puzzle de 24 pièces (double face) ainsi qu'un jeu de memory.
A partir de 3 ans.


Hélium éditions, 2011 (réédition 2015), 15,90€, 22 p.

lundi 2 mai 2016

"Sauver sa peau" de Lisa Gardner





Résumé : A Boston, Annabelle a posé ses valises depuis quelques années. La jeune femme a passé sa vie à fuir de ville en ville avec ses parents sous des identités toujours différentes. La découverte d'une cache souterraine contenant les cadavres de six fillettes va l'obliger à sortir de son anonymat. En effet, l'un des corps porte un médaillon au nom d'Annabelle, médaillon qu'elle avait trouvé devant sa porte à l'âge de sept ans.

Pourquoi ce livre : repéré sur le site d'Ismérie.

Avis : Autant le dire tout de suite, j'ai lu ce thriller en 2 jours. Après un démarrage un peu lent, j'ai été littéralement happée par l'intrigue. Pourtant, ça n'avait pas bien commencé... Il faut dire que les histoires de meurtres d'enfants et moi, ça fait deux. Déjà, avant d'en avoir, ça me filait le bourdon, mais depuis que j'ai deux gremlins à la maison, je supporte encore moins : trop glauque, trop stressant. Bref ! J'ai pris sur moi et j'ai bien fait.
Nous sommes face à deux narrateurs : Annabelle Granger dont nous partageons les pensées et un narrateur à la 3ème personne.
Annabelle est un personnage très fort, qui a vécu jusqu'à présent une existence chaotique, baladée de ville en ville et d'identité en identité par ses parents. Le déracinement a été permanent. Son père l'a inscrite très tôt à des cours de self-défense, boxe, kick-boxing, etc pour la préparer à une menace extérieure. Mais quelle menace ? Il a fait d'elle une guerrière, mais une guerrière à la solitude écrasante. La jeune femme a passé sa vie à fuir, mais elle ne sait pas quoi. Cette incertitude hante une bonne partie de ses réflexions. Elle est d'ailleurs beaucoup plus fragile qu'il n'y parait et s'autorise à craquer à plusieurs reprises même si cela lui coûte. Je pense que vu les révélations qui se déploient au fil des pages, beaucoup seraient devenus zinzins pour moins. J'ai beaucoup aimé les pistes qui se multiplient et les soupçons pesant sur certains personnages qu'on croyait pourtant blanchis.
Je n'ai en revanche par accroché avec le personnage de l'enquêtrice D.D. Warren. En effet, je ne l'ai pas trouvé spécialement charismatique même si c'est une forte personnalité. Je ne suis donc pas sûre que de lire un autre tome de la série. Mais c'est surtout son collègue Bobby Dodge, ancien tireur d'élite, qui est au premier plan dans ce roman aux côté d'Annabelle. Lui est plus sympathique.
Ce qui est très bien décrit est le travail minutieux, tentaculaire et lent de l'enquête. On se rend bien compte que le manque de moyens et de personnels font que le temps n'est pas forcément du côté de la police. D'ailleurs, les inspecteurs enchaînent les journées et les nuits pratiquement sans moments de repos (ce qui d'ailleurs va avoir quelques conséquences...).
Le décor de l'hôpital psychiatrique abandonné et de son immense parc contribue bien évidemment au climat d'angoisse : le lieu en lui-même, mais également les histoires / légendes urbaines qui l'entourent (disparitions d'animaux, fantômes, lueurs et bruits étranges, etc).
L'ambiance est de toute façon assez pesante car le noyau dur de l'histoire concerne tout de même la disparition de 6 fillettes dont les corps sont retrouvés dans une mise en scène macabre. Quelques passages sont vraiment poignants, notamment quand on s'intéresse aux familles qui recherchent depuis des années leurs enfants disparues ou lorsqu'on réfléchit d'un peu trop près au calvaire qu'elles ont dû endurer.....
Aucune de mes théories ne s'est révélée vraie (sauf une !!) et Lisa Granger a l'art de distiller des fausses pistes pour entraîner son lecteur dans une impasse. Je tournais les pages avec appréhension !
Si vous êtes fan de thriller et que vous ne redoutez pas quelques passages sordides, jetez-vous sur ce roman !

Le livre de poche, juin 2015, 499 p.