mercredi 22 juin 2016

"Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows



Résumé : 1946, alors que les Britanniques soignent les blessures de guerre, Juliet Ashton, écrivain en manque d'inspiration, entreprend une correspondance avec les membres attachants d'un cercle de Guernesey. De confidences en confidences, la page d'un nouveau roman vient de s'ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d'une nouvelle vie… (4ème de couverture)

Pourquoi ce livre : Cela faisait des lustres que j'avais envie de le lire et voilà qu'une copine me l'offre.



Avis : Je ne suis généralement pas fan des histoires qui se déroulent pendant l'une des deux Guerres Mondiales. Ce ne sont pas des périodes que j'affectionne particulièrement et la raison en est simple : j'ai été obligée de regarder pendant des années TOUS les samedis soirs l'émission "Histoire Parallèle" sur Arte. D'où le ras-le-bol absolu. Je ne lis donc absolument plus rien sur le sujet car j'estime avoir eu plus que la dose légale. Bref. Maintenant, le livre.
Il a beaucoup fait parler de lui - en bien - lors de sa sortie et le succès a été immédiat. Une chose est sûre, ce succès est largement mérité. Même si l'après-guerre et ses privations ne laissent pas supposer que ce sera le cas, cette histoire possède envers et contre tout un énorme côté feel-good, du genre qui réchauffe le coeur.
Je ne connaissais pas grand chose sur l'île de Guernesey, à part que c'est un paradis fiscal (non, je n'ai pas de compte là-bas). Suite à ma lecture, j'ai fait le tour des sites Internet de tourisme pour avoir plus de précisions et mettre des images sur les endroits cités. Bien sûr, je n'ai désormais qu'une envie : y aller !
Ce roman épistolaire nous en apprend énormément sur le quotidien des habitants durant l'occupation allemande. Et oui, ils sont venus jusque là et ont d'ailleurs parsemé l'île et ses plages de bunkers et de mines....  Sans nous donner une grande leçon d'histoire, nous partageons les petites joies et les grands moments de désespoir d'une poignée d'habitants. Leurs privations, leurs satisfactions personnelles (bien souvent aux dépens de l'occupant), leur courage et leur altruisme : le manque de nourriture, la maladie et la saleté, les enfants qu'on envoie en 24h en Angleterre, etc. Il s'agit vraiment de tranches de vie, d'anacdotes qui l'air de rien nous permettent de retracer le fil de la grande Histoire. J'ai appris beaucoup de choses et je m'en réjouis !
L'échange de lettres permet d'alterner les points de vue et donne beaucoup de rythme à l'ensemble. Tous les personnages m'ont touchée, je serais bien en peine de vous dire lequel mérite plus d'attention.... Juliet, Amelia, Dawsey, Isola, Eben, Sidney et tous les autres vous feront passer un excellent moment de lecture. Si vous ne l'avez pas lu, n'hésitez même pas, foncez !


Nil éditions, collection 10/18, 2009, 410 p.

dimanche 5 juin 2016

"Le secret du mari" de Liane Moriarty



Résumé : Banlieue Nord de Sidney. Cecilia est une femme au foyer hyper active, reine dans l'art de l'organisation, gérant le quotiden de ses trois filles avec brio. Alors qu'elle cherche un livre au grenier, elle découvre par hasard une enveloppe avec l'inscription "Pour ma femme Cecilia, à n'ouvrir que dans l'éventualité de mon décès". Poussée par la curiosité, elle l'ouvre et découvre le terrible secret que cache son mari John-Paul. Que faire ? Dire la vérité et détruire sa famille ou sauver les apparences mais se laisser ronger à petit feu ?



Pourquoi ce livre : le résumé m'a plu alors que je faisais mes "courses" sur Book Depository.



Avis : J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a fait enchaîner les pages sans m'en rendre compte.
L'histoire se déroule sur une semaine, chaque jour étant vécu du point de vue de trois protagonistes.
Il y a Rachel, qui a perdu sa fille de 17 ans dans des circonstances dramatiques. Tess dont le couple bat de l'aile et qui décide de s'installer à Sidney chez sa mère pour quelques temps, avec son fils Liam sous le bras. Et Cecilia, par qui le "malheur" arrive.
Cette dernière n'est pas le genre de personnage que j'affectionne le plus, ayant du mal à ressentir de l'empathie pour la ménagère clichée de moins de 50 ans. J'ai eu peur au début d'être face à la femme au foyer parfaite au point d'en être totalement irritante. Mais ce qui lui arrive est d'autant plus intéressant qu'il met à mal son univers si solidement construit. 
Les trois femmes vivent des situations très différentes mais au fil de la semaine, leurs trajectoires vont s'entrecroiser et l'ensemble est plutôt finement amené. Au début, on ne voit pas trop où Liane Moriarty veut en venir mais petit à petit, une toile liant les personnages les uns aux autres se dessine.
Il s'agit d'un roman "féminin", tous les 1er rôles sont tenus par des femmes. Les hommes ne sont présents qu'en arrière plan et apparaissent plutôt faibles ou lâches.
L'histoire amène de très bonnes réflexions sur les choix de vie que l'on fait plus ou moins malgré soi, les dernières pages sont ainsi particulièrement bien trouvées. Sur la vie de couple aussi bien sûr, ainsi que sur le poids des apparences. Une trajectoire rectiligne peut virer du tout au tout suite à un évènement anodin. Une journée qui commence comme toutes les autres peut finir dans le drame. Arrivent alors les questions universelles : si j'étais arrivée plus tôt ? si je n'avais pas répondu au téléphone ? si j'avais osé lui parler ?...


Une lecture prenante qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin !


Penguin books, 2013, 421 p. (traduit en français chez Le livre de Poche)