samedi 27 juillet 2019

"Aquarium" de David Vann



Résumé : Caitlin, 12 ans, habite une banlieue de Seattle avec sa mère. Celle-ci travaille sur les docks et a des horaires difficiles pour un maigre salaire. Pour autant, mère et fille vivent en harmonie dans leur petit deux pièces. Caitlin a une passion, les poissons et tous les jours à la sortie de l'école, elle attend sa mère à l'aquarium municipal. Au hasard d'un bassin, elle y rencontre un vieux monsieur qui admire lui-aussi les poissons. Sans le savoir, l'adolescente va faire émerger un terrible secret de famille et briser le fragile équilibre qui la lie à sa mère.

Pourquoi ce livre : prêté par ma mère, il tombait à point pour le thème de juillet du Challenge des Douze Thèmes : « Ohé Ohé Matelots ! » → ce mois-ci, nous lirons un livre en rapport avec l'eau et la mer, que ce soit le titre, l'intrigue ou la couverture.

Avis : Bon, autant le dire tout de suite, cette lecture a été un vrai chemin de croix. Pas parce que l'écriture est affreuse. Pas parce qu'aucun personnage ne rachetait les autres. Tout simplement parce que l'histoire en elle-même est très TRÈS dure et que ce n'était sans doute pas le moment pour moi de lire ça.

samedi 13 juillet 2019

"Soumission à l'autorité" de Stanley Milgram



Résumé : Le nom de Stanley Milgram ne vous évoque peut-être rien. Son expérience en psychologie sociale, en revanche est incontournable et beaucoup la connaissent. Entre 1950 et 1963, sous prétexte de tester les effets de la punition sur la mémoire et l'apprentissage, Milgram et son équipe demandent à des volontaires d'infliger des chocs électriques à un participant (complice). Ces chocs seront de plus en plus forts à chaque erreur dans la réponse, avec un maximum de..... 450 V. Le comédien, qui soit disant reçoit des chocs électriques, doit à partir de 150 V crier de douleur puis peu à peu, hurler, supplier, jusqu'à un silence inquiétant. Beaucoup de sujets iront jusqu'au bout.
Très décriée lorsque ses résultats furent publiés, cette expérience est pourtant d'une rigueur et d'une maîtrise implacables. Stanley Milgram n'a rien laissé au hasard et présente dans cet ouvrage son mode opératoire, les différentes variantes de l'expérience mais également ses conclusions sur la soumission à l'autorité.

Pourquoi ce livre : parce que la désobéissance est un sujet philo qui me passionne et que l'expérience de Milgram est un classique en psychologie qui sert de base à de nombreuses réflexions.

Avis : J'ai refermé ce livre un peu groggy, sonnée par le contenu et le message. Qu'aurais-je fait ? Jusqu'où aurais-je pu aller ? "Aurais-je été meilleure ou pire que ces gens ?" comme le dit si bien la chanson....
Stanley Milgram ne juge pas les participants, il rend simplement compte des comportements qu'il a pu observer. Là où les psychiatres consultés en amont lui annoncèrent que seuls 2 à 3 % de la population testée serait susceptible d'aller jusqu'au bout des 450 V, c'est plutôt le chiffre de 75 % qui ressort de l'expérience.
Sommes-nous tous des tortionnaires en puissance ? N'avons nous aucune morale, aucun libre arbitre ?
La force de ce compte-rendu, c'est de décortiquer tout ce qui peut se passer pour aboutir à ce terrible résultat. La réalité est très nuancée et dépend d'énormément de facteurs. Une chose est sûre, une fois qu'on est confronté à l'autorité (à quelqu'un qui représente pour nous l'autorité), il est très difficile de ne pas faire ce qui nous est demandé, même si cela va à l'encontre de nos valeurs. 
"... si l'on comprend bien ce qui a été observé, c'est-à-dire la facilité avec laquelle l'individu peut devenir un instrument aux mains de l'autorité et, une fois cette définition de lui-même admise, l'incapacité où il se trouve de se libérer de son emprise." (p. 215)
Beaucoup de sujets ont verbalisé le fait qu'ils étaient contre, que la personne souffrait, qu'elle suppliait d'arrêter mais n'ont pas pu mettre leurs actes en cohérence avec leurs pensées. L'auteur parle également de dilution de la responsabilité dans la tête des participants (ce n'est pas moi le responsable, on me dit de le faire). Ce qui bien sûr est totalement faux !
"Ce que [l'expérience] cherche avant tout à prouver,  c'est que les actes de destruction accomplis dans la routine de la vie quotidienne sont le fait d'hommes ordinaires qui obéissent simplement aux ordres." (p. 200)
Certaines variantes offrent cependant des conditions qui permettent d'arrêter plus facilement : d'autres personnes dans la pièce refusent de continuer, l'expérimentateur n'est pas physiquement présent, etc. Ouf ! Tout espoir n'est pas perdu.
Le langage est parfaitement accessible, Stanley Milgram voulant toucher le plus grand nombre. 
Cette expérience a inspiré le film I comme Icare avec Yves Montand.
Publié dans l'après-guerre, après la découverte des atrocités nazies, cette expérience résonne pour longtemps. Vous vous intéressez au sujet ? Vous faites des études de psycho ? Ne passez pas à côté de ce livre !

Calmann-Lévy, 2017 pour cette édition, 253 p.

jeudi 4 juillet 2019

"Les enquêtes de Mma Ramotswe détective" d'Alexander McCall Smith



Résumé : A la mort de son père, Precious Ramotswe, 38 ans, s'installe comme détective privée dans son bureau de "The n°1 Ladies' Detective Agency" dans la banlieue de Gaborone, capitale du Botswana. Ses premiers clients lui demandent de suivre un mari, de vérifier le CV d'un employé, de découvrir le petit ami d'une adolescente. Ses méthodes font mouche mais ne seront peut-être pas suffisante pour retrouver un jeune garçon disparu. Certaines croyances ancestrales ont la vie dures et pourraient mettre la détective en danger. 

Pourquoi ce livre : cela fait très longtemps que j'ai envie de lire et je l'ai reçu dans le cadre d'un swap, pour mon plus grand plaisir !

Avis : N'y allons pas par quatre chemins, j'ai adoré ce livre. J'ai adoré le style d'Alexander McCall Smith, j'ai adoré la façon qu'il a de parler du Botswana, de ses habitants et de sa culture, avec amour et bienveillance. J'ai vraiment été transportée dans la chaleur de sa capitale, Gaborone au côté de Precious Ramotswe et j'ai eu envie de boire du "bush tea" avec elle.