vendredi 19 décembre 2014

"Au bois dormant" de Christine Féret-Fleury


Résumé : Ariane n'a pas une vie comme les autres. A presque 16 ans, elle déménage sans cesse, n'a pas d'amis, pas d'attaches. Un mystère plane sur sa famille que ses parents lui cachent farouchement. C'est pas hasard qu'elle découvre que lorsqu'elle est née, son père et sa mère on reçu une lettre leur annonçant que le jour de ses 16 ans, elle devra mourir. Elle est en effet la prochaine victime du tueur en série Le Rouet qui s'en prend à des jeunes filles lui ressemblant. Ariane décide de fuir et d'affronter seule son destin.

Pourquoi ce livre : Prêté par une collègue, j'avais envie de lire une réécriture de conte de fée digne de ce nom.
 
Avis : Heureuse surprise que ce roman ! Je me méfie un peu de la collection BlackMoon car c'est quitte ou double : je tombe sur de très bonnes choses et sur d'autres avec lesquelles je n'accroche pas du tout.
Je voulais lire une réécriture de conte de fée qui ne soit pas mièvre ou gnangnan et cette histoire a tout à fait comblé mes attentes.  Pas d'histoire d'amour, pas de robe de princesse ou autre élément trop girly, on est dans du policier / psychologique (notez que je n'ai rien contre le girly ou les robes de princesse, tout dépend de mon état d'esprit du moment).
La transposition à notre époque fonctionne à merveille et on suit avec angoisse les journées d'Ariane, qui lutte pour sa survie. Elle trouve du réconfort auprès de 4 inconnues qui lui ouvrent les bras et lui offrent l'hospitalité. On y croit moyennement vu l'époque individualiste dans laquelle nous sommes (malheureusement) mais passons ! On a du mal à imaginer l'enfance qu'elle a vécu, complètement cloîtrée par ses parents, obligée de déménager au moindre soupçon, ne se liant avec personne et surtout, ne se créant aucune attache, aucun lien. Sa fuite est en quelque sorte une libération, même si elle la condamne à affronter seule le Rouet.
Jude campe un policier en proie au doute, rongé par ses démons. J'aurais aimé voir d'avantage sa soeur et pas sûre que le personnage de Yoko qui gravite autour de lui soit très pertinent. Cependant, les réflexions sonnent justes et on attend fébrilement les avancées de l'enquête.
Tous les éléments du conte originel sont présents mais complètement remaniés : le rouet devient le Rouet, surnom d'un tueur en série, le prince devient policier, les marraines deviennent des inconnues qui tendent la main, etc.
L'ensemble est très bien écrit et surtout, crédible. La fin glace le sang, avec un côté macabre digne d'un film d'épouvante. D'ailleurs, en parlant de film, je pense que ce livre pourrait donner une très bonne adaptation.
Je recommande pour une lecture détente de saison.

Hachette Livre, juin 2014, 336 p. (collection Blackmoon)

mardi 9 décembre 2014

Attendre Noël avec des livres pour les plus petits




Cette année, c'est le 1er Noël où mon fils de 2 ans va un peu comprendre ce qui se passe. Les fêtes de fin d'année ne sont pas ma période préférée mais quand on a un enfant, on essaie de se remotiver un peu.
Pas de calendrier Kinder ou Milka au programme mais quelques lectures sympathiques qui collent bien à la saison. Cette sélection représente bien évidemment une infime partie de la production éditoriale jeunesse de plus en plus foisonnante d'année en année (jusqu'à l'opportunisme parfois car la qualité des histoires n'est pas toujours au-rendez-vous).
Voici donc quelques achats qui font l'objet d'une lecture quasi quotidienne depuis leur arrivée dans la maison.

La moufle (Didier Jeunesse)
Conte traditionnel, c'est surtout son grand format qui m'a séduit. Les illustrations de Cécile Hudrisier sont comme toujours très belles et très colorées (je suis fan de son travail), le texte est très sympathique à lire car on peut jouer sur la voix des animaux. C'est un peu long alors attention si vous avez un enfant qui a du mal à se concentrer.


Oui-Oui fête Noël (Nathan jeunesse)
Oui-Oui prépare sa maison pour récevoir le Père Noël et demande de l'aide à ses amis. Rien de révolutionnaire dans l'histoire mais c'est un format vite lu, il y a pas mal de rimes dans le texte et on retrouve les indispensables de Noël :  sapin, cadeaux, traineau, bonhomme de neige... 

Petit Ours Brun attend le Père Noël (Bayard jeunesse)
Autre personnage incontournable pour les plus petits, Petits Ours Brun lutte ici contre le sommeil pour attendre le passage du Père Noël avec sa cousine. Bien évidemment, ils vont s'endormir avant l'heure. Même format de poche que Oui-Oui, vite lu donc.

Peppa's Christmas wish (Scholastic)
Il est très difficile de trouver en France du "matériel" Peppa Pig, personnage que j'ai découvert par hasard en Angleterre et qui est maintenant dans les Zouzou de France 5. Du coup, j'achète les livres sur une librairie en ligne (et non, pas Amazon). Il y a deux histoires dans le même livre : dans la première, le Père Noël a oublié le cadeau de Peppa dans son traineau. Dans la deuxième, Peppa et son frère George font un bonhomme de neige. Je regrette juste la qualité du livre : les pages sont plus proches du magazine qu'autre chose.

Le sapin de Noël de Trotro (Gallimard)
L'âne Trotro décore le sapin de Noël avec ses parents. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne sera pas traditionnel. Les dessins peuvent rebuter certains, moi je trouve ce personnage très sympa. La forme du livre est aussi un vrai plus. Les pages sont en carton, ce qui évite leur massacre par les plus petits.

Le Père Noël (Usborne)
Le Père Noël entame sa tournée de distribution de cadeaux. Il y a un son à chaque page ce qui rend l'ensemble interactif. C'est un peu gadget et le volume sonore est un peu trop élevé à mon goût mais ça plaît à mon fils, ce qui est le but. Les pages brillent beaucoup grâce à des inserts argentés.

Et vous, c'est quoi vos lectures de saison ?





jeudi 20 novembre 2014

"Eat Pray Love" d'Elizabeth Gilbert


Résumé : Suite à un divorce difficile ayant épuisé ses forces vitales, Elizabeth Gilbert fait le choix de reprendre sa vie en main et de se donner une année pour se retrouver. Elle part d'abord pour 4 mois à Rome pour étudier l'italien, puis 4 mois dans l'ashram de son gourou en Inde pour méditer et faire l’expérience de Dieu (!) et enfin 4 mois à Bali car elle a fait la promesse à un vieux guérisseur de revenir le voir. Ce tour du monde lui permettra de renouer avec ses désirs profonds et surtout de faire des rencontres qui la changeront à jamais.

Pourquoi ce livre : J'ai vu l'adaptation ciné qui m'a enthousiasmée, et du coup, j'ai enchaîné sur le roman.

Avis : Je suis assez admirative devant le parcours d'Elizabeth Gilbert. Avoir le courage de dire non ou stop, chercher la paix intérieure et apprendre à mieux se connaître sont à notre époque des "luxes" que peu de gens mettent au coeur de leur existence. Et elle, elle l'a fait. D'accord, son travail d'écrivain / journaliste lui permet une certaine liberté (et confort financier). Mais c'est également la volonté de reprendre sa vie en main, peu importe ce qu'en pense les autres et les sacrifices que cela demande. Quand elle part en Italie, c'est pour le simple plaisir d'apprendre à parler la langue. Et cela suscite l'incompréhension de certains proches. Aussi, elle s'interroge "Why must everything always have a practical application ? (...) Is this lifetime supposed to be only about duty ? In this dark period of loss, did I need any justification for learning Italian other than it was the only thing I could imagine bringing me any pleasure right now ?" ("Pourquoi est-ce que tout doit toujours avoir une application concrète ? (...) Est-ce que cette vie ne doit être consacrée qu'au devoir ? Dans cette sombre période de perte, avais-je besoin de me justifier de vouloir apprendre l'Italien alors que c'était la seule chose dont je m'imaginais pouvoir retirer du plaisir ?").

Elizabeth Gilbert est aussi dans une démarche que je qualifierais de mystique, sans connotation de ma part. C'est quelqu'un qui a une vie spirituelle très riche et qui cherche à tout prix à se rapprocher de Dieu au sens large. Elle ne croit pas en un Dieu mais en une présence divine en chacun de nous, qui explique le beau et la bienveillance. J'aime assez son approche des religions, expliquant qu'il n'y a rien de mal à piocher à droite à à gauche des choses qui marchent pour soi (et donc des choses qui permettent d'être une meilleure personne).
J'ai pris un très grand plaisir à suivre son parcours et sa transformation. Elle fait au cours de cette année de très belles rencontres qui vont la porter : Giulio, Richard du Texas, Felipe bien sûr, Wayan, Ketut.

Une remarque sur le style : je le trouve "bavard". Elizabeth Gilbert nous informe plusieurs fois dans son texte que c'est une grande parleuse, capable de tchatcher n'importe qui et cela se sent dans sa façon d'écrire. Par exemple, il lui arrive de reformuler dans trois phrases successives la même idée. Elle a aussi tendance à vouloir faire de l'humour à toutes les phrases (notamment au début de son récit) et j'ai dû un peu m'accrocher.

Je vous laisse avec la bande-annonce du film (avec Julia Roberts, Javier Bardem et James Franco):

Cette lecture m'a donné l'idée d'un challenge lecture que je me lancerai en 2015, à suivre donc !


Bloomsbury, 348 p., 2007.

mercredi 5 novembre 2014

"Outlander", la série avec du kilt dedans



Cela faisait un certain temps que je croisais des captures d'écrans sur des blogs que j'aime mettant en scène des highlanders tout de tartan vêtus. Ma curiosité piquée, j'ai découvert après quelques recherches qu'il s'agissait de la série Outlander de la chaîne Starz, tirée d'une série de romans multigenres écrits par Diana Gabaldon (historique / fantastique / aventure / romance  / rien que ça ! ). Le titre en français pour les livres est Le chardon et le tartan.
Ne connaissant pas les acteurs et n'ayant que de vagues souvenirs de mes cours de civilisations anglaise concernant cette époque, c'est donc sans a priori que j'ai regardé cette première saison.


Le pitch : Claire Randall retrouve son mari après 5 ans de séparation. Et pour cause, elle était infirmière sur le front anglais pendant la Seconde Guerre mondiale, lui au MI-6. Ils décident de s'offrir une deuxième lune de miel en Ecosse, à Inverness, car M. Randall, historien, part sur les traces de ses ancêtres. Lorsque Claire se rend seule sur le site d'un cercle druidique de pierres, elle est projetée dans le passé, en 1743. Commence alors une course pour la survie et pour retourner dans son présent.

Les moins : 
http://instagram.com/outlander_starz
* La vie quotidienne. Une jeune femme de 1945 se retrouve projetée en 1743 dans les Highlands et elle a l'air de s'adapter à cette vie comme un pied à une charentaise moelleuse. Helloooo !! Pas d'électricité, pas de médecine moderne (pour elle qui est infirmière), pas de cosmétique, pas de radio, pas de chocolat (argh !), etc. Elle se retrouve à partir pendant plusieurs semaines à dos de cheval en compagnie de 10 hommes mais rien ne nous est dit sur ses problèmes au quotidien. Ne serait-ce que l'hygiène... Bonjour les sanitaires, la douche ou le brossage de dents. C'est très basique tout ça me direz-vous et ça ne fait pas avancer l'histoire mais en même temps, cela rendrait l'ensemble un peu plus crédible et culturellement intéressant. Oui, je sais, je parle de crédibilité et de culture dans une série où il est question de voyage dans le temps. Bon ok, on nous dit qu'elle a été élevée à la dure...
* Le jeu de l'actrice principale. Caitriona Balfe est certes très très belle, mais je trouve personnellement que son jeu n'est pas nuancé. Ça gâche l'intensité de certaines scènes.
* La voix off parfois trop présente.
 
http://www.outlandertvnews.com/2014/07/new-photo-of-the-mackenzie-clan-including-jamie-and-dougal/
Les plus :  
* L'Ecosse, of course ! Les paysages sont absolument somptueux et les décors en général sont particulièrement soignés. La production a fait les choses en grand et cela est plus qu’appréciable.
http://instagram.com/outlander_starz

* L'accent. OMG ! Cet accent... Roulement des "r" "I ken" au lieu de "I know", des "Laird", "lass" en veux-tu en voilà, etc, mes oreilles se régalent. Une fois habituées, bien sûr. 
* La romance qui passe au deuxième plan. Rien de trop cul-cul, ce que je redoutais. Bien sûr, il y a de l'électricité dans l'air mais ça ne dégouline pas à tous les plans.
* Les personnages écossais, notamment celui de Dougal MacKenzie, qui est un vrai dur à cuire avec des idées bien arrêtées. Jamie est là bien évidemment pour des considérations esthétiques mais pas que, heureusement. Il sait faire autre chose que se balader torse nu. Les autres Highlanders de la bande apportent régulièrement une touche comique.

* L'arrière-plan historique. Les Écossais ont voté contre l'indépendance de leur pays cet été mais ils ont toujours été très fiers de leur héritage culturel et méfiants des Anglais, les Sassenach comme ils disent. Les tuniques rouges du roi d'Angleterre sont chargées de faire régner l'ordre et d'étouffer toute révolte, ce qui donne lieu à de très fortes tensions. Comment exclure un outlander de la conversation le plus simplement du monde ? parler en gaélique. Claire, qui est anglaise et donc suspecte, se retrouve régulièrement isolée car elle n'en comprend pas un traître mot. Le clan MacKenzie récolte de l'argent pour financer une révolte jacobine qui ne va pas bien se passer. Mais ça, c'est pour dans 3 ans, en 1746 avec la terrible bataille de Culloden qui sonna la fin de la vie telle qu'on la connaissait dans les Highlands (interdiction de porter le  tartan, fin des clans, etc). Le système de clans reste assez survolé car même si on voit comment les MacKenzie fonctionnent, on ne sait rien de leurs relations avec les autres clans. En tout cas pour l'instant, à l'issue des 8 premiers épisodes.


Une série divertissante qui bénéficie d'une très bonne production. A regarder en VO, sinon rien !

vendredi 31 octobre 2014

"Lilith" d'Alex Douglas



Résumé : William Clayborne est professeur des universités, scientifique jusqu'au bout des ongles et... coureur de jupons. Alors qu'il se rend à vélo chez sa maîtresse du moment, il est victime d'un terrible accident de la route qui le laisse cassé à l'hôpital. Là, une magnifique femme vient lui rendre visite. William redoute et pourtant attend avec impatience sa venue. Mais qui est-elle ? Et pourquoi s'affaiblit-il de jour en jour ?

Pourquoi ce livre : parce que c'est une lecture toute trouvée pour le challenge Halloween et que je poursuis ma déocuverte de cette collection en anglais facile.

Avis : Ce roman court aborde le mythe de Lilith dont je ne connaissais pas grand chose, sauf le nom. Mon ami Wikipédia m'apprend que les succubes la servent. Les succubes sont des démons prenant la forme de femmes pour séduire les hommes pendant leur sommeil. Leur arme est donc leur pouvoir de séduction et le désir qu'elles provoquent chez l'homme. J'ai juste du mal à comprendre leur mode d'action. Ici, Lilith capte l'énergie vitale de William et l'affaiblit de jour en jour. Mais visiblement, les succubes dévorent aussi leurs victime. J'avoue ne pas avoir creusé plus en avant cette histoire de succube, si vous avez plus de connaissances, je suis preneuse....
On en apprend quand même un peu plus sur la mythologie autour de Lilith à la lecture de ce texte car la femme de William a entamé une thèse de théologie comparée.
Je regrette que le tableau qui sert de point de focalisation à William n'existe en fait pas. Herbert Dsahwood n'est pas un peintre de l'époque des pré-Raphaélites. En tout cas, je n'ai rien trouvé sur lui. C'est bien dommage, j'aurais apprécié d'avoir une peinture sur laquelle m'appuyer à la lecture de ce texte. Le tableau décrit ressemble cependant furieusement à celui-là :
Il s'agit de Lilith peint en 1887 par John Collier. (plus d'infos là)
Je ne suis pas sûre d'apprécier la morale de l'histoire, plus que simplette : attention, messieurs qui trompez vos femmes. L'adultère ne vous menera qu'à votre perte ! Vous serez punis de vos écarts de conduite car c'est moralement condamnable. Bof. Un peu trop manicchéen à mon goût. Monsieur dirait : "Et quid des femmes adultères ? On leur envoie un incube à elles aussi ?". (Incube, je viens d'apprendre, est le pendant masculin des succubes. Je case mes nouveaux mots).
Quelques réflexions sur le pouvoir de la foi et la religion sont cependant bien senties et relèvent un peu l'ensemble. Mais globalement, cette lecture ne présente pas un intérêt débordant.

Didier, collection Paper Planes, 2010, 110 p. Livre audio téléchargeable : http://www.paperplanes.fr/la-collection/lilith/

mardi 28 octobre 2014

"The Exsanguinist" de R. N. Morris


Résumé : Londres, 1914. Un serial killer, surnommé l'Exsanguinist par la presse, sème sur sa route des cadavres de jeunes hommes à la gorge tranchée. L'inspecteur Silas Quinn de Scotland Yard enquête et tous les indices le mènent à un club pour gentlemen. Dans cette atmosphère feutrée où règne la bienséance, saura-t-il démasquer le tueur impitoyable ?

Pourquoi ce livre : Une collègue m'a donné quelques titres de cette collection en VO et j'ai flashé sur le titre et le résumé.

Avis : L'atmosphère générale est assez pesante : un serial killer qui vide le sang de ses victimes, un chasseur de vampires en provenance de Hongrie, un Londres qu'on ne voit que la nuit, un gentlemen's club pour les moins fréquentables... La narration est intéressante car chaque chapitre respecte une unité de temps et de lieu (sauf le dernier où ça bouge un peu). On est proche de la sensation de huis-clos.
Le plus intéressant est que les personnages sont très difficiles à cerner. Dans ce groupe d'hommes membres du Panther's club, chacun a un passé trouble lié à une mort sordide ou inexpliquée. Et qui est ce Silas Quinn, qui avoue sans vergogne avoir essayé de tuer un colocataire ? La menace est-elle surnaturelle ou non ? Est-on dans du policier ou du fantastique ? Je ne peux malheureusement pas en dire trop le texte en lui-même étant déjà extrêmement court. L'auteur nous emmène sur de fausses pistes jusqu'au chapitre final, celui de la révélation, bien glauque soit dit en passant.
Il s'agit également d'un hommage à Oscar Wilde, écrivain de génie (oui, je suis très très objective !) dont la carrière et la vie furent détruites en pleine gloire suite à un scandale révélant son homosexualité. De Profondis, qu'il écrivit en prison, sert d'ailleurs de moteur à l'intrigue. 
C'est le premier livre de cette collection que je lis, elle est visiblement destinée aux lycéens qui apprennent l'anglais. Je ne l'ai pas spécialement trouvée facile d'accès. Mais une bonne initiative à noter : le livre audio est téléchargeable gratuitement sur le site quand on a fait l'acquisition de la version papier. Bonne idée pour travailler l'oreille !
Une lecture prenante et un anglais fort agréable.


Didier, collection Paper Planes, 201, 87 p.

vendredi 24 octobre 2014

"Douze minutes avant minuit" de Christopher Edge


Résumé : Penelope Tredwell a hérité à la mort de son père du journal Le Frisson Illustré. Là, elle peut exprimer son talent littéraire sous le pseudonyme de Montgomery Flinch. Son personnage est sollicité par le médecin chef d'un hôpital psychiatrique pour résoudre une affaire terrifiante : tous les soirs, douze minutes avant minuit, ses patients se mettent à écrire frénétiquement sur tout ce qui leur passe sous la main des prophéties apocalyptiques.

Pourquoi ce livre : depuis pratiquement un an dans ma PAL, il attendait sagement son heure... et le challenge !

Avis : Ce livre bénéficie d'une aura de critiques positives sur la blogosphère ce qui avait attiré mon attention il y a quelques mois. J'étais curieuse de me lancer dans cette lecture quand l'heure fatidique du challenge Halloween a sonné.
La première chose à noter, c'est le caractère très courageux et volontaire de son héroïne, Penelope, qui non seulement est une enfant dans un monde d'adultes mais également une fille dans un monde d'hommes. Double handicap. Douée de talents littéraires, elle a du mal à devoir se cacher derrière les traits de quelqu'un d'autre pour pouvoir exister. Ca fait plaisir de croiser ce genre de personnage.
Le méchant de l'histoire est également bien inquiétant, je regrette néanmoins qu'on en apprenne pas plus que ça sur sa motivation ou ce qui est arrivé au reste de sa famille (on se doute bien qu'il n'y est pas pour rien mais ce n'est pas très développé). Pareil, l'asile de fous est un décor sous-exploité alors qu'il aurait été possible d'en tirer parti de façon horrifique (hello American Horror Story !).
N'oublions pas cependant qu'il s'agit d'un ouvrage jeunesse et qu'il apporte quand même son lot de frissons avec des gardiens de cellule peu scupuleux et de grosses araignées que je ne suis pas pressée de croiser. J'aime beaucoup le nom du journal de notre jeune héroïne : Le Frisson Illustré.
Les références aux écrivains contemporains de l'époque donne envie de plonger ou de se replonger dans leurs univers : Arthur Conan Doyle, Rudyard Kipling, H.G. Wells... que de grands noms dont l'oeuvre est passée à la postérité mondiale.
On n'y croit pas une seule seconde mais on se laisse entraîner avec plaisir à la suite de Penelope l'intrépide.
La suite est sortie en début d'année, avec pour titre Dernière séance avant minuit.


Flammarion, 331 p., 2013.

samedi 4 octobre 2014

"La Dame en noir" un film de James Watkins

Craignez sa malédiction !

Résumé : Arthur Kipps ayant du mal à se remettre de la mort de la sa femme, son patron l'envoie faire ses preuves dans le village de Crythin Gifford pour y régler une succession. Le manoir de la défunte, particulièrement impressionnant et isolé, révèle vite une présence hostile : Arthur aperçoit plusieurs fois la silhouette d'une dame en noir. Ce qu'il ignore est que quiconque la voit relance sa terrible malédiction : des enfants mourront dans d'atroces circonstances. Il est désormais trop tard pour le jeune homme qui devient le témoin de scènes cauchemardesques.

Avis : Je fuis comme la peste les films d'épouvante car je suis une trouillarde née. Je me suis dit qu'un modeste "interdit aux moins de 12 ans" n'allait pas m'achever. J'avais tort. Soyons honnête, j'ai passé la moitié du film à me boucher les oreilles et à regarder l'écran planquée derrière un coussin. Pourtant, c'est plus un film d'angoisse / d'atmosphère qu'un film d'horreur. Aucune effusion de sang, de monstre horribles et autres décapitations. Mais certaines scènes sont particulièrement impressionnantes et donnent froid dans le dos. Je pense notamment à celle où, alors que Arthur Kipps travaille de nuit dans la maison de la veuve pour avancer son travail, le chien Spider se met à aboyer furieusement devant la porte d'entrée dont la poignée tourne toute seule. Evidemment, quand notre héro l'ouvre, il n'y a personne. Enfin si, et c'est le genre de rencontre dont on se passe tous. Après, j'ai envie de lui dire "Quelle idée ridicule d'aller se laisser enfermer SEUL, LA NUIT, dans une barraque entourée d'un CIMETIERE". Il y en a qui cherchent aussi ! Ou cette autre scène où il cherche des papiers sous le lit et aperçoit une main qui frappe sur la porte vitrée de la salle de bain. Brrrrrrrrrrr !!!
Nous sommes dans une histoire de fantôme et de malediction, avec une présence fantastique hostile en la "personne" de cette dame toute de noir vêtue qui apparaît toujours quand un enfant meurt dans le village. L'histoire de cette dame m'a vraiment plu, on en apprend plus sur le pourquoi de sa malédiction au fur et à mesure que l'histoire avance. Mais au secours, je crois que je ne suis pas faite pour les films où il y a des gamins fantômes et des nursery avec des poupées repoussantes !!
Je suis un peu réconciliée avec le jeu d'acteur de Daniel Radcliffe qui m'a insupportée dans la saga Harry Potter (dont je ne suis pas fan... oui, ça existe les non-fans d'Harry Potter....).
 

Il y a aussi une très belle photographie qui enveloppe chaque scène (je suis très sensible à ça dans un film !). La musique et les bruitages sont pour beaucoup dans l'atmosphère générale. Si les silences suivis d'un gros "bang !" vous irritent, passez votre chemin. Moi je tombe dedans à chaque piège de ce genre.
La fin m'a bien plu et je ne m'y attendais pas du tout. Le seul bémol : ais-je maintenant envie de me lancer dans la lecture du roman sachant que je sais comment tout cela finit ?
A noter qu'il s'agit du premier film des studios anglais Hammer depuis qu'ils se sont relancés. Studio mythiques pour les amoureux de films d'horreur, ils sont notamment à l'origine de la série des Dracula avec Christopher Lee. 
C'est une film que je recommande pour les amateurs du genre. Il a également le mérite de ne durer qu'1h30. Pas de temps mort ! (sans mauvais jeu de mot).


NB : J'abandonne la lecture d'Appartement 16 avec lequel je n'accroche absolument pas ! Dommage !

mardi 30 septembre 2014

Billet spécial retrogaming

Dans le cadre du challenge Geek, le 30 septembre a été désigné The Day of the Tentacle "Le jour des listes". J'avais bien envie de lister les 10 jeux vidéos qui m'ont le plus enthousiasmée quand j'étais plus jeune. Je ne suis plus une joueuse assidue depuis de nombreuses années. Je ne possède qu'une Nintendo DS et je suis en constant pourparlers avec moi-même pour savoir si je dois investir ou non dans une console de salon... Mais fut un temps où je harcelais moralement mes parents pour en avoir une (ils n'ont jamais cédé d'ailleurs), où je me couchais à 2h du mat' après avoir joué des heures durant sur le 486 racheté à mon frère et où je pouvais dépenser 40 francs dans une borne d'arcade en 20 min. Mais ça, c'était avant.

Voici donc mon top 10 spécial nostalgie des 10 jeux sur lesquels j'ai passé le plus de temps. Pas d'ordre particulier... Attention : ça va piquer les yeux ! *^^*

Number 1 : New Zealand Story sur Amiga (possédé par une copine, chez qui j'ai passé un nombre d'heures considérables.....). Jeu de plateforme par excellence où, je vous le donne dans le mille, un kiwi doit se sortir d'une mauvaise posture. Avec des boss à la fin des niveaux.


Number 2 : Streets of Rage 2 sur MegaDrive (console possédée par mes cousins). Je ne dirais qu'une chose "YAKAPAAAAAAA !" (cri de guerre poussé par l'un des personnages lorsqu'il donnait un uppercut). Jeux de beat-them-all coopératif - si si, on pouvait jouer à deux - le but était de débarrasser la rue d'un gang. Bonjour la 2D !! Mais quel plaisir de taper sur tout ce qui bouge. Avec des boss à la fin des niveaux.

Number 3 : Le manoir de Mortevielle sur Amiga puis 486. Allergique aux voix synthétiques, s'abstenir... Dans un manoir perdu entouré par la neige, il fallait mener l'enquête sur un meurtre en interrogeant les personnages et en faisant certaines actions à certains moments. Je me souviens qu'on pouvait mourir de froid ou être jeté au fond du puis.

Number 4 : Sonic (sur Megadrive et Game Gear... la mienne !). Jeu de plateforme qu'on ne présente plus, il bénéficie d'un retour en grâce sur smartphone.

Number 5 : Civilisation I (sur 486). Comment oublier ce jeu qui m'a tenue éveillée des nuits durant... Les graphismes sont catastrophiques mais quel plaisir de jouer avec les Babyloniens à la conquête du monde. Je n'ai pas testé les dernières versions et je n'en ai même pas envie. Pour moi, c'est le seul, l'unique !

Number 6 : Indiana Jones and the Fate of Atlantis sur PC. Jeu de point and click, le scénario était particulièrement recherché et les graphismes proches du dessin animé très plaisants. J'ai d'ailleurs appris en jouant ce qu'était l'orichalque.

Number 7 : The 7th Guest sur PC. Premier jeu sorti sur CD-ROM au début des années 1990, il coûtait un bras mais offrait des graphismes époustouflants. L'histoire était sombre et passionnante avec une histoire de meurtre et de fantômes et des énigmes à résoudre, je rêve d'y rejouer et de le finir.

Number 8 : Alone in the Dark sur 486. Premier opus, il faisait déjà son petit effet, surtout quand on y jouait... seul dans le noir ! :)

Number 9 : La série des King Quest, notamment les V et VI. Série de jeu en point and click bourrée d'humour et de références à l'univers des contes, avec des graphismes très sympas. La durée de vie était vraiment bonne.

Number 10 : Mickey Land of Illusion (Game Gear). Jeu de plateau mettant en scène Mickey traversant des mondes très recherchés visuellement (je me souviens d'un haricot magique et d'un château hanté). Un des rares jeux que j'ai réussi à finir.


J'aurais pu ajouter Street Fighter 2, La bande à Picsou, Wolfenstein 3D, The Day of the Tentacle, Mortal Kombat, Tekken, Time Crisis et beaucoup d'autre encore, notamment des Freeware et des Shareware acheté sur disquettes via des magazines spécialisés. Rappelez-vous, l'époque où il fallait taper des commandes sous DOS ! :o)
J'ai pris un énorme plaisir à écrire cette liste et à rechercher des images qui m'ont rappelé plein de bons moments ! Nostalgie, quand tu nous tiens....

NB : aucune des images n'est de moi, je les ai prises au gré de mes pérégrinations sur le net pour écrire cet article.

samedi 23 août 2014

"Nymphéas noirs" de Michel Bussi


Résumé : Jérôme Morval, riche habitant de Giverny, est retrouvé mort dans le ruisseau qui serpente à travers le village. Son crâne a été fracassé. Qui s'est acharné sur cet homme ? Les pistes ne manquent pas car le notable local était connu pour ses aventures extra-conjugales et trempait dans quelques affaires louches liées au monde de l'art. Le commissaire Sérénac et son adjoint Benavides sont chargés de l'enquête. Bien vite, les deux hommes sont pris comme des mouches dans une toile d'araignée car Giverny, patrie de Claude Monet, n'est pas un village comme les autres.

Avis : Michel Bussi fait parler de lui en ce moment sur la blogosphère et figure régulièrement en tête des ventes (si j'en crois les derniers classements Livres Hebdo). J'avais envie de lire un polar ET de découvrir un nouvel auteur, ce roman tombait donc à pic.
Ce n'est pas la peine de chercher qui fait quoi, l'auteur nous emmène d'une fausse piste à l'autre jusqu'à la révélation finale qui nous punaise sur place. Le mieux est de ne pas jouer au lecteur-détective mais de se laisser porter par l'histoire, les personnages et surtout, par le lieu. Je ne connais pas Giverny mais une chose est désormais sûre : il va falloir que j'y aille ! Les descriptions du village et de ses environs en font un personnage à part entière. Il a l'air absolument magnifique - une fois qu'on a poussé tous les touristes...

On en apprend également beaucoup sur la vie de Claude Monet et sur son oeuvre : toutes les anecdotes sont véridiques (d'après une note de l'auteur). Nous avons même la chance de visiter le musée de Vernon.
L'intrigue en elle-même est bien ficelée et chaque personnage sonne juste. Nous voyons l'histoire se dérouler à travers les yeux d'une vieille habitante de Giverny, qui visiblement en sait beaucoup plus que ce qu'elle laisse paraître. Mais aussi à travers ceux de Fanette, jeune écolière de 11 ans et d'un narrateur discret. L'alternance des points de vue dynamise le rythme et la lecture est particulièrement fluide. Je mets juste un bémol sur l'inspecteur Sérénac... J'aime sa personnalité et sa façon d'échanger avec son collègue mais sa prise de position radicale et bornée ne le rendent malheureusement pas crédible dans sa fonction de commissaire.
L'intrigue se déroule presque exclusivement à Giverny, ce qui transforme l'ensemble en huis-clos. Ici, tout le monde se connait et galeries d'arts côtoient écoles de peinture et autres commerces. Comme le souligne l'inspecteur Sylvio Benavides, le bras droit de Sérénac, on a l'impression d'être face à une omerta digne d'un village Corse. L'atmosphère est particulière et les locaux n'aiment pas bien parler aux "étrangers". Mais quel secret cachent-ils donc tous ?
Le monde de l'art est aussi bien présent et on se cultive au passage sur le courant impressionniste. Mais point de cours magistral, l'auteur sait distiller son savoir tout au long du texte.
Ce roman vous promet un bon moment de lecture, n'hésitez pas.

Pocket, juin 2014, 492 p.

dimanche 27 avril 2014

"Sixtine" de Caroline Vermalle

 
Résumé : Je mets la 4ème de couverture parce que je trouve qu'elle induit un peu en erreur "Elle est jeune. Belle. Amoureuse.
Elle vient d’épouser le Prince Charmant.
On la retrouve emmurée vivante dans le ventre d’une pyramide.

Elle est la reine sur un échiquier dont elle ignore les règles. Autour d’elle gravitent les autres pièces du puzzle. Le mystérieux ami de son défunt mari, au regard troublant. L’étudiant à qui elle doit la vie. Un faussaire insaisissable.
Il n’y a que trois choses dont elle est certaine.
Elle va retrouver son meurtrier.
Elle va se venger.
Elle s’appelle Sixtine.
Mais qui est-elle vraiment ?
Le cauchemar commence là où s’arrêtent les contes de fées"

Résumé : Allez savoir pourquoi mais après lecture du résumé, je m'attendais à lire quelque chose d'un tant soit peu fantastique / paranormal. Et bien pas du tout ! Le thème principal de ce roman est le trafic d'antiquités égyptiennes. Dès le départ, l'intrigue est très alléchante : un couple fortuné est retrouvé emmuré dans une chambre secrète de la grande pyramide. Mon enthousiasme a cependant été tempéré par le trop grande nombre de personnages qui apparaissent et du coup, comme je n'ai pas lu ce roman d'une traite, j'ai eu parfois du mal à me souvenir de qui était qui. Sixtine, qu'on nous présente quand même dès la couverture comme l'héroïne du roman, n'est pas sympatique pour 2 sous. Certes, être retrouvée emmurée vivante dans une pyramide à côté du cadavre en décomposition de son époux n'aide pas à garder la tête sur les épaules. Mais ni son attitude, ni son objectif n'ont réussi à me faire changer d'avis. Heureusement, le triptyque Florence / Max / Franklin relève l'ensemble. Mais comme ils sont beaucoup à se disputer la vedette, les passages qui leur sont consacrés ne représentent pas grand chose dans l'ensemble. Bien évidemment, le personnage mystérieux de Thaddeus demande à être approfondi.
Le thème de l'Egypte a toujours ce je ne sais quoi de fascinant et j'avoue que je me laisse facilement happer quand il est question de momie, de masque de Toutankhamon et de Nefertiti. Mettons ça sur le compte de ma lecture précoce des Pilleurs de Sarcophages d'Odile Weulersse... Caroline Vermalle a fait des recherches avant de se lancer dans l'écriture et cela se sent. C'est documenté et surtout parfaitement crédible. J'avoue que je n'avais jamais entendu parler d'elle et pourtant c'est une auteure chevronnée. Elle a notamment reçu le prix "Chronos" en 2010 pour L'avant-dernière chance
La toile de fond est celle du printemps arabe, avec l'Egypte désertée par les touristes et les manifestations place Tahrir. On ne rentre cependant pas dans le détail géopolitique.
Point positif : le style, très agréable à lire. Pour moi, c'est une écriture calibrée pour le cinéma. On est face à une fresque ambitieuse qui nous mène de Paris au Caire en passant par le Mexique et New-York.
Il s'agit d'un tome 1 puisque tout reste inachevé. Avant de me lancer dans la suite (qui n'est pas encore éditée de toute façon), j'ai envie de découvrir La malédiction des pharaons d'Ellis Peters chaudement recommandé par Soukee.


Hachette, collection Blackmoon, novembre 2013, 368 p. (18 € !!!!!)

jeudi 17 avril 2014

"50 nuances de Grey" de E.L. James


Résumé : Anastasia Steele accepte de prendre la place de sa meilleure amie malade pour interviewer Christian Grey, milliardaire séduisant et intimidant. L'attirance entre les deux  est immédiate mais la jeune fille est surprise par certains comportements de l'homme d'affaire. En effet, celui-ci cache des penchants sexuels bien particuliers et cherche à entraîner Ana dans une spirale infernale. Se brûlera-t-elle les ailes dans cette relation qui la dépasse ?

 
Avis : Et oui, je sais. Je m'étais promis que je ne lirais pas ce livre et voilà le résultat. Aucune volonté. Mais comme je l'ai récupéré sur ma liseuse, why not ? Je me suis dit qu'un livre qui était un tel succès en librairie devait bien cacher un petit quelque chose quand même.
Alors que dire de 50 nuances, ce best-seller international qui a été vendu à plus de 40 millions d'exemplaires  dans le monde ? Et bien, en fait, c'est moins pire que ce que je pensais. Attention cher lecteur, je ne suis pas en train de dire que ce livre est inoubliable. Je dis juste ça : "Il est moins pire que ce que je pensais". Après avoir lu les chroniques catastrophées et catastrophiques de certains mes bloggeurs préférés, je m'attendais vraiment à défaillir à chaque page. Et bien non, et ce pour plusieurs raisons :
- l'hommage à Twilight : mon objectif en lisant ce livre était de voir si je retrouvais les aventures du couple Bella Swan - Edward Cullen puisque 50 nuances... est à la base une fan-fiction qui s'en inspire. Et bien oui, pour le coup, je trouve qu'on y voit pas mal d'éléments de la saga de Stephenie Meyer. Anastasia est une jeune fille en retrait, mal à l'aise avec elle-même, maladroite, etc. Et Christian Grey, le prédateur masculin par excellence, qui fait succomber les femmes. Des passages rappellent aussi franchement l'œuvre originale : visite d'Ana à sa mère, insistance pour acheter une voiture, musique classique / Grey qui joue du piano et j'en passe.
- les personnages : j'ai été plutôt agréablement surprise par le personnage de Christian Grey qui est bien décrit et qui effectivement a une personnalité en nuances (je dirais blanche et noire plutôt que grise d'ailleurs mais là je pinaille). On comprend qu'il a vécu des choses très dures qui l'on durablement amoché. Son côté amateur de menottes et de fessées m'a fait sourire et pas dans le bon sens du terme. La relation entre Christian et Anastasia fonctionne bien, chacun évoluant au contact de l'autre (enfin... surtout Christian parce qu'Anastasia ne fait que perdre sa virginité...). Leurs échanges de mails sont divertissants parce qu'on a vraiment l'impression d'être face à deux jeunes amoureux qui ne peuvent pas se passer l'un de l'autre. En revanche, ce qui se passe entre eux sur la toute fin...là je dis non. Le revirement d'Anastasia m'a paru complètement artificiel et commercial, l'auteure pensant sans doute à son tome 2 dès le départ. Le personnage d'Anastasia justement n'est pas une franche réussite. Epaisseur psychologique proche de zéro. Encéphalogramme plat. Elle n'est pas antipathique mais son manque de relief ne joue pas en sa faveur non plus.
- le style : certes, j'ai pris en grippe dès sa première utilisation le terme la "déesse intérieure" d'Ana, mais j'avais tellement lu que c'était un texte à la limite du lisible que du coup, j'ai trouvé que c'était plutôt fluide. A défaut d'être littéraire, bien sûr. :) Je précise que je l'ai lu en français.

Je vais maintenant faire un point sur le côté érotique du roman (le plus vendeur pour la fin). Parce qu'en fait, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne un peu dans cette affaire.... Je suis désolée, mais pour moi ce livre n'est EN RIEN érotique. Ou alors, érotique politiquement correct. Ce n'est pas parce qu'on balance des scènes de fessée, une fellation et des "Je vais te prendre par derrière sur le lit" qu'un bouquin devient érotique. Du coup j'ai vraiment du mal à saisir en quoi cette histoire a révolutionné le genre et décomplexé les lecteurs. Ca reste vraiment ras-les-pâquerettes. Chacun met son curseur où il veut (un peu comme pour l'horreur et l'humour d'ailleurs) mais là, j'ai eu un grand sentiment d'arnaque. Peut-être suis-je passée complètement à côté de l'esprit du roman ? J'ai préféré et de TRES loin Beautiful Bastard.

Je trouve juste que finalement, cette lecture est quelconque. Pas désagréable en soi (si on la lit comme un Twilight parallèle) mais vraiment pas indispensable. Donc là où je sèche, c'est sur les chiffres des ventes. Ca me laisse complètement sans voix. Peut-être qu'un grand nombre d'acheteurs ont fait comme moi et l'ont lu avant tout par curiosité...
A noter qu'une adaptation ciné est prévu pour 2015 et qu'après lecture du roman, j'adhère au choix des acteurs. Cependant, s'agissant d'un film américain à visée commerciale, et sachant qu'ils censurent outre-atlantique le moindre bout de téton, j'ai du mal à voir ce que ça pourra donner....

JC Lattès, 2012

lundi 17 mars 2014

"No et moi" de Delphine de Vigan


Résumé : Lou Bertignac, jeune lycéenne surdouée et légèrement associale, a choisi de faire un exposé en cours de SES sur les femmes sans-abris. Elle arrive à convaincre Lou, jeune fille SDF rencontrée dans une gare, de l'aider. De rendez-vous en rendez-vous pour préparer son intervention, Lou et No vont apprendre à se connaître, s'apprivoiser, se faire confiance. Mais comment aider quelqu'un qui ne veut rien de vous ? Et comment faire confiance à quelqu'un qui vous tend la main quand on ne sait prendre que des coups ?
 
Avis : A la base, j'étais partie pour lire Rien ne s'oppose à la nuit pour découvrir l'oeuvre de Delphine de Vigan. A l'issu d'un "vide-bibliothèque" d'une collègue, c'est finalement sur celui-ci que je suis tombée.
Je n'ai pas vu l'adaptation cinématographique qui en a été faite, du coup c'est sans véritable idée de ce qui m'attendais que j'ai plongé le nez dans No et moi.
Soyons clair, j'ai eu les larmes aux yeux une bonne partie du roman. Je suis certes bon public et j'étais particulièrement fatiguée mais ça donne aussi une idée des thèmes graves qui sont abordés : la rue, bien évidemment, les sans-abris et leur lutte quotidienne pour la survie qui peut les changer en bêtes féroces. La perte d'un enfant, l'amour filial, la dépression qui peut tout pourrir dans une famille. Bref, sous couvert d'un ton relativement léger, c'est assez lourd à digérer. Ne vous méprenez pas, j'ai vraiment beaucoup BEAUCOUP apprécié cette lecture. Le personnage de Lou Bertignac est vraiment attachant et son incapacité à prendre du recul lui permet de mettre souvent les pieds dans le plat, ce qui donne lieu à des situations cocasses. J'ai trouvé que c'était très bien écrit, dans un style très fluide, qui fait qu'on tourne les pages les unes après les autres sans s'en rendre compte. Par contre, ce n'est pas une lecture très gaie, ça c'est sûr... Je précise car parfois il y a des moments où on n'a pas forcément envie de lire de genre de récit.
La rencontre entre No et Lou va changer leurs vies à toutes les deux et faire grandir la jeune surdouée : "En même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait quelque chose de la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur".
C'est un livre qui fait réfléchir car pendant 248 pages, on est face à cette misère qui est finalement au bas de nos portes et qu'on ne remarque peut-être plus. Le prof de SES de Lou la traite d'utopiste mais c'est surtout qu'elle pose les questions qui font mal : "La dame du bar d'en face a recueilli le chien de Mouloud [SDF mort dans la rue]. Les chiens on peut les prendre chez soi, mais pas les SDF."
On a envie de croire que Lou va aider No a s'en sortir, on ne sait pas ce qui les attend toutes les deux, la tension va crescendo. On espère, avec Lou, même si elle chasse dans un coin de sa tête des scenari catastrophes. Je ne dirai rien sur la fin, qu'on voit finalement un peu venir grâce à quelques indices distillés dans le texte. Disons qu'elle ne m'a pas surprise.
J'ai beaucoup aimé les parents de Lou, surtout son père, qui a su garder la tête sur les épaules malgré un climat familial compliqué au possible. D'une façon générale, j'ai trouvé que les dialogues étaient très bien écrits.
Une lecture sensible, que je recommande chaudement. Attention simplement à ne pas se lancer dans ce livre si on a le moral dans les chaussettes.

Le livre de poche, 2011, 248 p.

lundi 27 janvier 2014

"L'Elément. Quand trouver sa voie peut tout changer" de Ken Robinson (et Lou Aronica)

 
 
Résumé : "Si vous n'êtes pas prêt à avoir tort, vous n'arrivez jamais à rien d'original". L'Elément est le point où un talent naturel rencontre une passion personnelle. Dans cet ouvrage, Ken Robinson s'intéresse à l'élève qui s'ennuie en classe, au salarié qui a perdu toutes ses illusions et à ceux d'entre nous qui se sentent frustrés sans savoir expliquer pourquoi - et nous montre de quelle manière nous devons tous atteindre notre Elément.
A travers les histoires de personnalités comme Paul MacCartney, Ariana Huffington et Matt Groening, qui ont reconnu leurs talents uniques et ont réussi leur vie en faisant ce qu'ils aimaient, Robinson explique comment chacun d'entre nous peut se retrouver dans son Elément et réaliser tout ce dont nous sommes capable.
Ken Robinson nous montre l'urgence qu'il y a à stimuler la créativité et l'innovation en pensant différemment à propos de nous-mêmes. Et par dessus-tout, il nous encourage à nous reconnecter avec notre moi profond - cela pourrait simplement tout changer. (traduction à la volée de la 4ème de couverture).
 
Avis : J'ai découvert ce livre dans un cadre professionnel après avoir vu une vidéo de Sir Kenneth Robinson en réunion. Pour illustrer son livre, il citait H.G. Wells : "La civilisation est une course entre éducation et catastrophe". Ce qui m'a intriguée.
Même si contrairement à certains commentaires élogieux parus dans la presse, je n'ai pas trouvé ce livre "bouleversifiant", il m'a énormément fait réfléchir sur où j'en étais professionnellement, où j'avais envie d'aller professionnellement et sur quelle leçon de vie j'avais envie de transmettre à mon enfant. Et oui, rien que ça ! J'ai d'ailleurs mis des post-it un peu partout pour pouvoir y revenir plus tard. Mais attention, il ne s'agit pas du tout d'un livre de développement personnel, du moins au sens strict du terme.
L'idée au centre de l'ouvrage de Ken Robinson, c'est "l'Elément", notion qu'il développe tout au long de ses chapitres. Pour faire bref, vous êtes dans votre Elément lorsque quelque chose pour laquelle vous êtes doué naturellement coïncide avec quelque chose que vous aimez particulièrement faire. Exemple simple : vous êtes doué pour la musique et en plus vous aimez jouer dans un groupe. Après s'être attardé sur cette définition, l'auteur continue sur comment le trouver, les obstacles qu'on peut rencontrer, les aides qui peuvent croiser notre chemin, le tout ponctué d'exemples de réussites individuelles.
Ce que j'ai retenu, c'est qu'en gros, il n'est jamais trop tard pour se remettre en question, pour découvrir ce qui nous motive plus que tout et surtout pour provoquer le destin. La vie n'est pas du tout linéaire et être coincé dans un job démotivant n'est pas une fatalité, même en période de fort chômage. La morale est très positive puisque 1. il faut oser 2. il faut s'entourer. On peut réussir à évoluer tout seul mais c'est encore mieux si on a trouvé des pairs pour renforcer notre motivation.Et surtout, ceux qui réussissent sont souvent ceux qui ont osé frapper à la bonne porte.
Pour Ken Robinson, un des freins majeurs à la découverte de son Elément, est bien souvent l'entourage proche et la famille : "Il n'est pas question que tu fasses toiletteur pour chien, je t'ai payé des études coûteuses de médecine !" ; "Tu veux être professeur des écoles ? Mais tu n'as que le bac, tu n'y arriveras jamais. Et qui va s'occuper des enfants pendant que tu reprends des études ?" ; "La trompette, c'est ringard. Pourquoi tu ne ferais pas plutôt du sport ?". Je caricature mais on connaît tous ce genre d'exemples. Ken Robinson cite d'ailleurs Paulo Coehlo dont les parents voulaient faire un avocat. Face à l'obstination de leur fils à devenir écrivain, ils sont allés jusqu'à.... lui faire subir des électrochocs.....
Mais l'ouvrage ne se contente pas d'aborder l'aspect "renouveau personnel", il se concentre aussi sur l'éducation.
L'auteur, qui a voyagé de part le monde et examiné de très près différents systèmes éducatifs pousse un véritable cri d'alarme sur la façon dont nous envisageons l'école. Il existe dans nos sociétés occidentales une hiérarchie des matières qui date de l'ère de l'industralisation. Ne nous voilons pas la face, un élève qui a de bonnes notes en maths et en physique sera beaucoup mieux vu que celui qui excelle en techno ou en sport. Rien que le nombre d'heure allouées à chaque matière indique leur importance. La musique au collège ? 1h par semaine ! Au lycée ? C'était une option que seuls prenaient les élèves qui jouaient d'un instrument. La question qu'on peut se poser est est-ce que c'est grave de ne pas savoir faire une équation à deux inconnues ? Pour le bac, oui. Pour réussir dans la vie, rien n'est moins sur.
Ken Robinson insiste aussi sur le fait que l'école essaie de formater tout le monde de la même manière et tue dans l'oeuf toute différence ou particularité. Les passions individuelles sont priées de rester au vestiaire, sauf si par chance elles correspondent à ce qui est enseigné. Tous les élèves passent des tests standardisés à peu près au même âge, sur des matières elles aussi standarisées. Il a une analogie assez forte pour parler de ça : il compare l'école à un fast food. La même nourriture est servie partout, les recettes sont les mêmes d'un restaurant à l'autre, jusqu'à la quantité de sel qu'on met sur les frites. L'école forme des enfants fast-food. Si seulement ce livre pouvait tomber entre les mains de ceux qui mettent en place les réformes... Mais pour en arriver à une égalité complète entre les disciplines, c'est une véritable révolution qui sera nécessaire.
Petit bémol : j'aurais aimé avoir plus d'exemples de réussites individuelles "anonymes". Celles présentées dans l'ouvrage sont en effet un peu trop "people".
Sans révolutionner la psychologie et la sociologie, ce livre a le mérite de poser les bonnes questions sur notre système éducatif. Il m'a aussi donné matière à réfléchir sur ma condition actuelle sans pour autant amener des solutions toutes faites. Une lecture enthousiasmante et inspirante dans cette grisaille hivernale !
NB : J'ai lu ce livre en anglais mais il vient d'être traduit aux éditions Play Bac.

Si vous avez 19'25'', regardez cette vidéo de Ken robinson (TED, 2006) : http://www.ted.com/talks/ken_robinson_says_schools_kill_creativity.html 

 
Penguin, Self-help / Psychology, 274 p., 2009.

dimanche 12 janvier 2014

"Aspics Détectives de l'étrange T3 : Deux ch'tis Indiens" de Thierry Gloris et Jacques Lamontagne


Résumé : Hugo Beyle et Flora Vernet ont monté ensemble l'agence de détectives Aspic. Leur premier client est un peu particulier puisqu'il s'agit d'un Indien d'Amérique du Nord travaillant comme shaman dans une fête foraine tendance Freaks. Le spectre de son frère ayant disparu, il charge nos enquêteurs de localiser l'ectoplasme.

Avis : J'ai lu avec plaisir ce troisième opus des aventures de mes deux chouchous que j'avais laissés sur le point d'ouvrir leur agence.
La fête foraine est un prétexte à croiser tout un tas de personnages hauts en couleur, de la femme à barbe en passant par un dresseur présentant de forte ressemblances à... Indiana Jones ! Beaucoup de clins d'oeils à la littérature et au cinéma sont distillés entre les pages et cela permet plusieurs niveaux de lecture. Après tout, tout le monde n'a pas les mêmes références.
Les images sont toujours aussi travaillées.


Flora est une féministe qui s'ignore, préférant vivre de revenus incertains mais gagnés par ses propres soins plutôt que de rester dans le giron familial. De toute façon, on apprend que son père lui a coupé les vivres à l'ouverture de l'agence.
Hugo est fidèle à lui-même, généreux et bourré d'humour, avec un très bon sens de la répartie.
On retrouve également deux autres personnages issus du premier dyptique, l'inspecteur Nimber et Dupin, mais ils n'ont ici qu'un rôle de deuxième plan. Je suppose que la suite les verra prendre plus d'importance dans l'histoire.
L'intrigue principale trouve un dénouement un peu hâtif et tiré par les cheveux mais comme une deuxième intrigue se superpose (hello vampire !), je pardonne aisément cette facilité narrative. Je suppose que comme la première histoire, celle-ci se déroulera en deux tomes.
Cerise sur le gâteau de cette édition : un cahier de croquis préparatoires se trouve à la fin du volume avec quelques explications des auteurs.

 
En résumé, une série que j'apprécie et dont j'attends la suite avec impatience !

Quadrants, 48 p., août 2013.