samedi 27 février 2021

"Kim Jiyoung, née en 1982" de Cho Nam-joo

 

Vu un peu partout sur les réseaux, je me suis laissée tenter par ce roman sud-coréen, parfait pour le thème de février du Challenge des 12 thèmes : « L'année du buffle de métal » : pour fêter le nouvel an chinois, un livre se déroulant en Asie ou un auteur d’origine asiatique.

Même s'il s'agit d'une fiction, le ton factuel utilisé par l'auteure le rend proche du documentaire.

Nous suivons les grandes étapes de la vie de Kim Jiyoung, de son enfance à quelques mois après la naissance de son 1er enfant. A travers ces instantanés, j'ai pu apprendre beaucoup de choses sur la (triste) condition de la femme dans ce pays ultra patriarcal. Ainsi, l'avortement sélectif n'est pas une exception, le sommet de la réussite étant d'avoir des fils. Les filles sont aussi priées de participer activement à la vie domestique et de laisser leurs frères tranquilles. L'argent mis de côté sert principalement à payer les études des garçons, pour les filles, ce seront les restes. Etc, etc. C'est toute la société qui participe à cet état de fait, malgré une législation qui a su évoluer ces dix dernières années notamment.

Mais quel triste constat malgré tout. Je me suis vraiment laissée prendre dans ce texte, poussant souvent de gros soupirs. Bien sûr, l'histoire est centrée sur la situation en Corée du Sud mais il est évident que sa portée est tout à fait universelle. Notre beau pays n'étant pas spécialement un exemple sur l'égalité homme-femme. A quelques semaines de la journée internationale des droits des femmes, ça peut faire du bien de se rappeler pourquoi il faut continuer le combat !


 

Editions 10/18, février 2021, 166p.

mercredi 24 février 2021

"L'homme-craie" de C.J. Tudor

 

Je ne lis pas beaucoup de thrillers mais j'ai fait une exception pour celui-ci que j'ai lu en anglais sur ma liseuse.

Je n'ai pas lu le résumé pour plus de surprise, sachant que je l'ai quand même beaucoup vu passer sur les réseaux sociaux.

L'histoire alterne entre 1986 et 2016 et se focalise principalement sur Ed (ou Eddie) et sa petite bande de copains. Ils vont tous être affectés par plusieurs évènements plus ou moins sinistres. C'est d'ailleurs à travers les yeux et la voix d'Eddie que l'histoire nous est contée. Si on peut penser à "Ça" de Stephen King, l'ambiance est quand même carrément moins horrifique malgré quelques scènes un peu morbides.

J'ai beaucoup aimé cette ambiance où tout le monde a quelque chose à se reprocher et l'alternance des époques permet quelques "cliffhangers" bien dosés en fin de chapitre. Tout joue sur les apparences et sur le fait qu'on ne voit souvent que ce qu'on veut bien voir. J'ai quand même trouvé quelques longueurs dans l'ensemble même si les pages s'enchaînent très facilement. Ce roman m'a d'ailleurs un peu réconciliée avec les thrillers, n'étant pas très fan du genre.

Editions Pygmalion, 2018, 379 p.

vendredi 19 février 2021

"Lettre d'amour sans le dire" d'Amanda Sthers

 

J'avais très envie de lire ce roman dès sa sortie, j'ai eu la chance de le trouver à la bibliothèque. Je pensais que ce serait une lecture légère, je me suis bien trompée...

 Alice, bientôt jeune grand-mère, est visiblement passée à côté de sa vie jusqu'au jour où elle entre par hasard dans un salon de massage shiatsu et se laisse aller dans les mains apaisantes du masseur. Cet électrochoc sensuel (au sens 1er du terme) va la ramener dans son corps et dans sa vie. Elle se livre alors par écrit à ce japonais qu'elle a côtoyé sans paroles pendant ses séances et qui s'est mis à occuper une place particulière dans ses pensées.

Alice se dévoile à lui sans pudeur, lui expliquant son passé pour justifier son présent et lui demander s'il pense y avoir une place. La question réside bien sûr dans : postera-t-elle - ou pas - cette lettre ?

Le moins que l'on puisse dire c'est que cette femme qui se découvre a eu une existence peu réjouissante, marquée par l'emprise des hommes et la négation de son corps. Ce n'est pas une romance, ce n'est pas un livre feel-good, c'est l'histoire d'une femme qui a franchit un cap décisif sans pouvoir revenir en arrière et qui attend désormais beaucoup de la vie. J'ai bien aimé ce texte très poétique et très touchant qui m'a permis de découvrir la plume d'Amanda Sthers.

Grasset, mars 2020, 130 p.

samedi 6 février 2021

"La Communication Non Violente à l'usage de ceux qui veulent changer le monde" de Nathalie Achard

 

Je suis tombée dans la Communication Non Violente à l'occasion d'une formation en interne proposée dans le cadre de mon travail. Et depuis je n'ai plus jamais regardé en arrière. Je crois que dans ce genre de démarche, il y a vraiment un avant et un après. Les formateurs nous mettent tellement devant nos automatismes de langage, nos pensées limitantes, nos jugements qu'on n'a tout simplement plus envie de communiquer comme on le faisait avant.

J'ai beaucoup gagné en connaissance de moi, en sérénité dans mes échanges même si bien sûr je reste humaine avec mes moments qui partent en vrille.

J'ai été très intéressée par ce livre quand je l'ai vu sur la table des nouveautés à la médiathèque. Le point de vue de Nathalie Achard est celui d'une personne très militante, impliquée dans des luttes sociales et environnementales depuis des années : SOS Méditerranée, Greenpeace, etc. Elle a connu de nombreuses situations de violence dans ce cadre-là : violence verbale, violence physique lors de manifestation mais aussi violence larvée au sein même des associations qu'elle fréquente. En effet, quand on a des idéaux très forts chevillés au corps, il est difficile de comprendre l'indifférence voire le mépris des autres. Cela peut être source de grande violence. Pour ne pas sombrer justement et se laisser dévorer par cette violence, Nathalie Achard s'est tournée vers la CNV et nous explique en quoi elle peut être salutaire dans ce genre de combats (mais pas que).

Il ne s'agit pas du tout du guide parfait militant, c'est beaucoup plus général que ça et peut être lu par tout le monde, qu'importe ses idées. 

J'ai beaucoup aimé cette lecture, accessible et simple, qui est bien venue compléter mes connaissances en CNV. Le point de vue choisi est vraiment très intéressant et riche. Que vous connaissiez ou pas la CNV, je vous le recommande chaudement !

 

Marabout, février 2020, 181 p.