dimanche 27 avril 2014

"Sixtine" de Caroline Vermalle

 
Résumé : Je mets la 4ème de couverture parce que je trouve qu'elle induit un peu en erreur "Elle est jeune. Belle. Amoureuse.
Elle vient d’épouser le Prince Charmant.
On la retrouve emmurée vivante dans le ventre d’une pyramide.

Elle est la reine sur un échiquier dont elle ignore les règles. Autour d’elle gravitent les autres pièces du puzzle. Le mystérieux ami de son défunt mari, au regard troublant. L’étudiant à qui elle doit la vie. Un faussaire insaisissable.
Il n’y a que trois choses dont elle est certaine.
Elle va retrouver son meurtrier.
Elle va se venger.
Elle s’appelle Sixtine.
Mais qui est-elle vraiment ?
Le cauchemar commence là où s’arrêtent les contes de fées"

Résumé : Allez savoir pourquoi mais après lecture du résumé, je m'attendais à lire quelque chose d'un tant soit peu fantastique / paranormal. Et bien pas du tout ! Le thème principal de ce roman est le trafic d'antiquités égyptiennes. Dès le départ, l'intrigue est très alléchante : un couple fortuné est retrouvé emmuré dans une chambre secrète de la grande pyramide. Mon enthousiasme a cependant été tempéré par le trop grande nombre de personnages qui apparaissent et du coup, comme je n'ai pas lu ce roman d'une traite, j'ai eu parfois du mal à me souvenir de qui était qui. Sixtine, qu'on nous présente quand même dès la couverture comme l'héroïne du roman, n'est pas sympatique pour 2 sous. Certes, être retrouvée emmurée vivante dans une pyramide à côté du cadavre en décomposition de son époux n'aide pas à garder la tête sur les épaules. Mais ni son attitude, ni son objectif n'ont réussi à me faire changer d'avis. Heureusement, le triptyque Florence / Max / Franklin relève l'ensemble. Mais comme ils sont beaucoup à se disputer la vedette, les passages qui leur sont consacrés ne représentent pas grand chose dans l'ensemble. Bien évidemment, le personnage mystérieux de Thaddeus demande à être approfondi.
Le thème de l'Egypte a toujours ce je ne sais quoi de fascinant et j'avoue que je me laisse facilement happer quand il est question de momie, de masque de Toutankhamon et de Nefertiti. Mettons ça sur le compte de ma lecture précoce des Pilleurs de Sarcophages d'Odile Weulersse... Caroline Vermalle a fait des recherches avant de se lancer dans l'écriture et cela se sent. C'est documenté et surtout parfaitement crédible. J'avoue que je n'avais jamais entendu parler d'elle et pourtant c'est une auteure chevronnée. Elle a notamment reçu le prix "Chronos" en 2010 pour L'avant-dernière chance
La toile de fond est celle du printemps arabe, avec l'Egypte désertée par les touristes et les manifestations place Tahrir. On ne rentre cependant pas dans le détail géopolitique.
Point positif : le style, très agréable à lire. Pour moi, c'est une écriture calibrée pour le cinéma. On est face à une fresque ambitieuse qui nous mène de Paris au Caire en passant par le Mexique et New-York.
Il s'agit d'un tome 1 puisque tout reste inachevé. Avant de me lancer dans la suite (qui n'est pas encore éditée de toute façon), j'ai envie de découvrir La malédiction des pharaons d'Ellis Peters chaudement recommandé par Soukee.


Hachette, collection Blackmoon, novembre 2013, 368 p. (18 € !!!!!)

jeudi 17 avril 2014

"50 nuances de Grey" de E.L. James


Résumé : Anastasia Steele accepte de prendre la place de sa meilleure amie malade pour interviewer Christian Grey, milliardaire séduisant et intimidant. L'attirance entre les deux  est immédiate mais la jeune fille est surprise par certains comportements de l'homme d'affaire. En effet, celui-ci cache des penchants sexuels bien particuliers et cherche à entraîner Ana dans une spirale infernale. Se brûlera-t-elle les ailes dans cette relation qui la dépasse ?

 
Avis : Et oui, je sais. Je m'étais promis que je ne lirais pas ce livre et voilà le résultat. Aucune volonté. Mais comme je l'ai récupéré sur ma liseuse, why not ? Je me suis dit qu'un livre qui était un tel succès en librairie devait bien cacher un petit quelque chose quand même.
Alors que dire de 50 nuances, ce best-seller international qui a été vendu à plus de 40 millions d'exemplaires  dans le monde ? Et bien, en fait, c'est moins pire que ce que je pensais. Attention cher lecteur, je ne suis pas en train de dire que ce livre est inoubliable. Je dis juste ça : "Il est moins pire que ce que je pensais". Après avoir lu les chroniques catastrophées et catastrophiques de certains mes bloggeurs préférés, je m'attendais vraiment à défaillir à chaque page. Et bien non, et ce pour plusieurs raisons :
- l'hommage à Twilight : mon objectif en lisant ce livre était de voir si je retrouvais les aventures du couple Bella Swan - Edward Cullen puisque 50 nuances... est à la base une fan-fiction qui s'en inspire. Et bien oui, pour le coup, je trouve qu'on y voit pas mal d'éléments de la saga de Stephenie Meyer. Anastasia est une jeune fille en retrait, mal à l'aise avec elle-même, maladroite, etc. Et Christian Grey, le prédateur masculin par excellence, qui fait succomber les femmes. Des passages rappellent aussi franchement l'œuvre originale : visite d'Ana à sa mère, insistance pour acheter une voiture, musique classique / Grey qui joue du piano et j'en passe.
- les personnages : j'ai été plutôt agréablement surprise par le personnage de Christian Grey qui est bien décrit et qui effectivement a une personnalité en nuances (je dirais blanche et noire plutôt que grise d'ailleurs mais là je pinaille). On comprend qu'il a vécu des choses très dures qui l'on durablement amoché. Son côté amateur de menottes et de fessées m'a fait sourire et pas dans le bon sens du terme. La relation entre Christian et Anastasia fonctionne bien, chacun évoluant au contact de l'autre (enfin... surtout Christian parce qu'Anastasia ne fait que perdre sa virginité...). Leurs échanges de mails sont divertissants parce qu'on a vraiment l'impression d'être face à deux jeunes amoureux qui ne peuvent pas se passer l'un de l'autre. En revanche, ce qui se passe entre eux sur la toute fin...là je dis non. Le revirement d'Anastasia m'a paru complètement artificiel et commercial, l'auteure pensant sans doute à son tome 2 dès le départ. Le personnage d'Anastasia justement n'est pas une franche réussite. Epaisseur psychologique proche de zéro. Encéphalogramme plat. Elle n'est pas antipathique mais son manque de relief ne joue pas en sa faveur non plus.
- le style : certes, j'ai pris en grippe dès sa première utilisation le terme la "déesse intérieure" d'Ana, mais j'avais tellement lu que c'était un texte à la limite du lisible que du coup, j'ai trouvé que c'était plutôt fluide. A défaut d'être littéraire, bien sûr. :) Je précise que je l'ai lu en français.

Je vais maintenant faire un point sur le côté érotique du roman (le plus vendeur pour la fin). Parce qu'en fait, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne un peu dans cette affaire.... Je suis désolée, mais pour moi ce livre n'est EN RIEN érotique. Ou alors, érotique politiquement correct. Ce n'est pas parce qu'on balance des scènes de fessée, une fellation et des "Je vais te prendre par derrière sur le lit" qu'un bouquin devient érotique. Du coup j'ai vraiment du mal à saisir en quoi cette histoire a révolutionné le genre et décomplexé les lecteurs. Ca reste vraiment ras-les-pâquerettes. Chacun met son curseur où il veut (un peu comme pour l'horreur et l'humour d'ailleurs) mais là, j'ai eu un grand sentiment d'arnaque. Peut-être suis-je passée complètement à côté de l'esprit du roman ? J'ai préféré et de TRES loin Beautiful Bastard.

Je trouve juste que finalement, cette lecture est quelconque. Pas désagréable en soi (si on la lit comme un Twilight parallèle) mais vraiment pas indispensable. Donc là où je sèche, c'est sur les chiffres des ventes. Ca me laisse complètement sans voix. Peut-être qu'un grand nombre d'acheteurs ont fait comme moi et l'ont lu avant tout par curiosité...
A noter qu'une adaptation ciné est prévu pour 2015 et qu'après lecture du roman, j'adhère au choix des acteurs. Cependant, s'agissant d'un film américain à visée commerciale, et sachant qu'ils censurent outre-atlantique le moindre bout de téton, j'ai du mal à voir ce que ça pourra donner....

JC Lattès, 2012