vendredi 30 avril 2021

"Le restaurant de l'amour retrouvé" de Ito Ogawa

 

Deuxième incursion dans l'univers d'Ito Ogawa après La Papeterie Tsubaki, j'avoue que l'histoire et les personnages m'ont moins touchée que ce dernier.

Si j'ai aimé suivre Rinco dans l'installation de son nouveau restaurant, dans ses choix d'aliments et de menus, du plaisir qu'elle donnait à ses convives et du plaisir que cuisiner lui offrait, je n'ai pas été sensible à ses problèmes de cœur et à la relation particulière qui la lie à sa mère. C'est le nœud central du livre, la clé de la personnalité de Rinco, mais j'ai trouvé que l'émotion n'était pas assez au rendez-vous, tout du moins je n'ai pas réussi à comprendre les sentiments qui agitaient l'héroïne. Je ne sais pas si cela vient du style d'écriture ou si l'explication vient plutôt de mon moment de lecture... Mais je ne suis pas sûre que lu à un autre moment, j'aurais changé d'avis sur le roman.

Je suis un peu déçue car La Papeterie Tsubaki m'avait vraiment charmée et j'avais envie d'être plongée dans la même émotion. C'est un rendez-vous manqué, tant pis, et ça ne m'empêchera pas de lire d'autres romans de l'auteure !


Picquier Poche, novembre 2019, 253 p.

jeudi 22 avril 2021

"Fantastique Edo" de Susumu Zenyoji

 

 

Voici un livre absolument passionnant qui m'a plongée dans le Japon de l'époque Edo (1600 - 1868), à la rencontre de ses habitants, de ses métiers, de ses croyances.

Dans ce documentaire ultra détaillé et pourtant très fluide à lire, on part des bases de la société pour ensuite remonter une rue, prétexte à décrire les magasins et les passants, pour enfin aborder la place des samouraïs, des ninjas et des yokaï.

https://www.vitrinesdepoitiers.fr/product/fantastique-edo/

Les illustrations sont d'une précision assez extraordinaire et c'est un vrai plaisir de prendre du temps pour tout regarder. Je regrette juste que ce soit parfois difficile de bien voir tous les détails du fait du format de l'ouvrage. Mais quel régal ! C'est simple, abordable, instructif, bref, une vraie pépite, qu'on soit amoureux du Japon ou pas. Un documentaire d'une très grande qualité à ne surtout pas manquer !


 

Le lézard noir, septembre 202, 202 p.

samedi 17 avril 2021

"Déracinée" de Naomi Novik

 

Je me réjouissais de lire ce roman de fantasy qui a reçu le prix Nebula en 2015 et qui m'avait été chaudement recommandé par plusieurs personnes. Même si l'histoire m'a plu, je suis quand même loin d'être aussi enthousiaste que la majorité de ses lecteurs...

Le décor est magnifique Naomi Novik étant très douée pour les descriptions. J'avais vraiment l'impression d'être dans la tour du Dragon ou bien encore au fond du Bois. Je me suis fait plusieurs fois la remarque qu'une adaptation télé ou ciné serait très chouette. Le Bois est d'ailleurs un personnage en lui-même, oppressant et malveillant (bonjour la fable écologique puisque l'idée est de le détruire ! 😄). Il est bien détaillé et offre une toile de fond intéressante pour l'histoire.

Le personnage d'Agnieszka subit une véritable évolution entre le début de l'ouvrage où elle n'est finalement qu'une "fille de village" et la fin quand ses pouvoirs sont plus développés. J'ai apprécié le fait qu'elle soit fidèle en amitié et n'oublie pas ses amis au 1er danger qui pointe son nez. J'ai aussi aimé qu'elle ne cherche pas forcément à tout vouloir rationaliser, notamment en matière de magie et qu'elle laisse parler son intuition.

Mais beaucoup de choses m'ont chiffonnée :

- la relation Agnieska / Sarkan : difficile d'en parler sans trop en raconter mais il m'a clairement manqué de l'émotion, des explications, le pourquoi du comment. C'est simpliste et donc franchement incompréhensible en ce qui me concerne car l'humiliation n'a rien de sexy, désolée ;

- le fait qu'un problème trouve sa résolution dans le même chapitre : du coup, il n'y a pas vraiment d'arc narratif qui porte tout le roman. Le rythme est certes relevé mais tout ça manquait un peu de profondeur ;

- c'est aussi très young adult, ce à quoi je ne m'attendais pas. Ce n'est pas un défaut en soi, je lis régulièrement des romans pour cette cible, mais ce n'est pas du tout comme ça que ça m'avait été présenté ;

- le fait que c'est ouvrage ait reçu le prix Nebula...... c'est un chouette roman qui se lit tout seul mais de là à lui décerner un prix qui a récompensé Dune, La stratégie Ender, The left hand of darkness, j'en suis restée sans voix.... On n'est pas du tout DU TOUT dans le même niveau...

Si vous comptiez lire ce livre, ne vous arrêtez pas à ma chronique qui est loin de représenter la vaste majorité de ceux qui se se sont laissés séduire. Je suis juste la ronchon de service.

Pan Books, 2015, 435 p.

 

dimanche 11 avril 2021

"Les délices de Tokyo" de Durian Sukegawa

 

Voici un des rares livres dont j'ai vu l'adaptation cinématographique avant d'entamer ma lecture. Le film m'ayant énormément plu, je savais que le roman ne pouvait que me plaire. Et ce fut le cas ! Je connaissais bien sûr l'histoire mais cela ne pas absolument pas empêchée de me replonger avec bonheur dans l'odeur des dorayaki en train de cuire, de la pâte de haricots rouges qui mijote, de sentir le vent dans les cerisiers et d'écouter l'oiseau de Wakana chanter.

Ce petit livre dégage une telle douceur et une telle poésie qu'il m'aurait été difficile de ne pas être touchée. C'est raconté de manière très pudique alors que Sentarô et Tokue ont tous les deux été blessés par la vie, Tokue particulièrement. Même si c'est parfois très triste, c'est l'optimisme qui se cache dans toutes les pages.

C'est une très belle lecture que je vous recommande absolument, que vous aimiez la culture japonaise ou pas spécialement. Et si vous ne l’avez pas vu, n'hésitez pas à voir le film (mais si vous êtes comme moi, préparez les mouchoirs).


 


 

Le livre de poche, juillet 2020, 220 p.

dimanche 4 avril 2021

"Enquête étrusque au Louvre" de Carole Declercq

 


Un cosy mystery français qui se passe dans le domaine des collectionneurs d'art ? Je dis oui !
J'étais très curieuse de découvrir ce titre et j'espérais qu'il allait racheter un peu "Intrigue à l'anglaise" dont le duo principal m'avait laissée très sceptique.... C'est chose faite !

Anna Stein, qui vient d'ouvrir un cabinet d'expertise d'art, est mandatée par le célèbre collectionneur d'art étrusque François Borelli pour réaliser un inventaire de sa riche collection. Le vieil homme est en fin de vie et voudrait mettre ses papiers en ordre. Mais voilà, tant de richesses attise la convoitise.

C'est très bien mené, les personnages sont tous bien développés et apportent quelque chose de pertinent à l'enquête. J'ai beaucoup apprécié Fabien, le jeune assistant d'Anna qui a complètement raté son parcours scolaire mais qui a su rebondir grâce à sa débrouillardise et son énergie. Il y a aussi beaucoup d'humour, et un soupçon de flirt ce qui ne gâche rien. Le milieu de l'expertise d'art est assez original également, cela permet d'apporter un peu de renouveau dans un genre traditionnellement plus "champêtre".

Deux petits bémol cependant :
- le titre laisse sous-entendre que l'enquête se déroule au Louvre alors qu'objectivement, il n'en est rien ;
- je n'aurais pas boudé quelques pages d'explications concrètes sur les méthodes de l'OCBD (Office Central de lutte contre le trafic de Biens Culturels), je pense que ce doit être passionnant. Idem, j'aurais apprécié quelques précisions sur le fonctionnement et les prérogatives du service des acquisitions au Louvre.

Si vous voulez passer un bon moment de détente, n'hésitez pas. Je pense qu'il s'agit du 1er tome d'une série mais il se lit tout seul.

City Éditions, octobre 2020, 286 p.