mercredi 23 novembre 2016

"Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants écoutent" d'Adele Faber et Elaine Mazlich



Des fois on traverse des zones de turbulences en famille et le bon sens ne suffit plus. D'ailleurs, le bon sens, c'est comme le bon goût et le sens de l'humour, tout le monde pense l'avoir !
J'enchaîne en ce moment les lectures sur le développement de l'enfant, les neuro-sciences et la communication non-violente (mal nommée mais là n'est pas le sujet).
Je puise conseils pratiques et méthodes applicables immédiatement pour améliorer l'ordinaire de ma maisonnée.
N'allez pas croire que j'ai un gamin ingérable mais quand la crise survient (et elle survient toujours un jour ou l'autre), mieux vaut gérer ça posément pour éviter de sortir des horreurs qu'on regrette après.
Ce livre est devenu culte, ayant traversé les éditions et les années. J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dedans, je le trouvais un peu trop démago. Et puis finalement, j'ai laissé tomber mes préjugés et bien m'en a pris. La lecture est facile et rythmée par des illustrations. Son message est simple : les enfants ne sont pas des problèmes à corriger.
Les chapitres se lisent dans l'ordre mais il est recommandé de faire des pauses afin de bien intégrer les méthodes proposées et de faire des "exercices" :
- aider les enfants aux prises avec leurs sentiments ;
- susciter la coopération ;
- remplacer la punition ;
- encourager l'autonomie
- utiliser les compliments ;
- aider les enfants à se dégager des rôles qui les empêchent de s'épanouir ;
- tout mettre ensemble.
La dernière partie ne m'a pas enthousiasmée plus que ça car il s'agit d'une compilation de courriers de lecteurs reçus par les deux auteurs au fil du temps. Certes, cela peut rassurer de voir que certaines situations sont universelles mais 90 pages, c'est trop (et puis l'auto-congratulation a ses limites...).
Je recommande cette lecture à tous les parents bien sûr, mais aussi à tous ceux qui travaillent de près ou de loin avec des enfants : enseignants, éducateurs, ATSEM, bibliothécaires jeunesse, etc etc.
Une version ado existe mais je pense que les conseils de celui-là sont largement adaptés à plusieurs tranches d'âges.
 
Autre lecture rapide sur le même thème (repérée au boulot) :
 

On retrouve un peu les mêmes conseils mais c'est plus concis. Avec de nombreuses illlustrations. Pas mal non plus même si du coup il n'y avait pas trop de nouveauté pour moi. (JCLattès, 2011)

En ce qui me concerne, sans suivre à la lettre tous les conseils, je constate que ma façon de communiquer a changé et que les grosses crises de colère arrivent de moins en moins souvent.


Editions du Phare, 2015, 398 p.



dimanche 6 novembre 2016

"Career of evil" de Robert Galbraith (a.k.a. J.K. Rowling)



Résumé : Alors qu'elle prend son poste comme chaque matin, Robin Ellacott reçoit par la poste un colis contenant une jambe de femme. Passé le choc, Strike comprend que c'est lui qu'on cherche à atteindre. Il se met alors en quête du coupable en plongeant dans ses souvenirs de militaire et dans sa période de cohabitation avec son beau-père qu'il méprise. Le tueur rôde et l'étau se resserre dangereusement autour de Cormoran et de son assistante.



Pourquoi ce livre : parce que j'ai lu les deux premiers tomes !



Avis : Je retrouve avec toujours autant de plaisir le Londres de Robert Galbraith  JK Rowling et de ses personnages. Je vous assure que j'ai essayé de faire durer le plaisir... Vraiment... mais en 3 soirées c'était fini.
L'intrigue se focalise sur le passé de Cormoran Strike puisque potentiellement, 3 sombres individus qu'il a croisé sont capables du pire. Le deuxième opus relatait un crime bien glauque. Là, on a affaire à un serial killer. D'ailleurs quelques chapitres sont relatés de son point de vue ce qui apporte du piquant à l'ensemble.
Comme d'habitude, la psychologie des personnages est très fouillée, même si bien sûr on se concentre sur Cormoran et Robin. Notre héros est obligé de repenser à certaines choses qu'il aurait aimé laisser derrière. C'est d'autant plus riche pour le lecteur qui comprend mieux certaines réactions du détective. Strike est en passe de devenir l'un de mes personnages chouchoux.
L'ensemble est rythmé par des paroles du groupe de heavy metal Blue Oyster Cult (années 70s). C'est le genre de musique de j'affectionne - je connaissais d'ailleurs, ce fut un vrai plus pour ma lecture.
La trame policière passe presque au second plan puisqu'il est beaucoup question de l'évolution de la relation entre Cormoran et Robin, son assistante. Pour ceux qui ne connaissent pas, on n'est pas dans de la romance puisque Robin est fiancée et en passe de se marier. Mais. MAIS. Je ne dirais rien pour ne pas dévoiler le fond du problème (puisque s'en est un). Disons que la fin m'a coupé la chique concernant nos deux protagonistes. Mais J.K. Rowling prévoyant encore 6 ou 7 aventures, il serait dommage de conclure trop vite ! :)
Je l'ai lu en VO donc je n'ai aucune idée de ce que vaut la traduction. En tout cas, la langue anglaise est très belle : "He would have liked it even less had he known how much Strike had liked it". J'aime beaucoup ce genre de tournures. Quelques scènes tendues happent le lecteur mais globalement, comme les deux tomes précédents, l'intrigue prend son temps et se déroule doucement. Et ça me va très bien !
J.K. Rowling ayant été particulièrement occupée cette année, le tome 4 ne sortira malheureusement qu'en 2017. Mais la bonne nouvelle qui permet de patienter, c'est que la BBC va adapter cette série à l'écran. YES !!!

J'ai découvert qu'il existait un site internet consacré à mon enquêteur préféré : http://robert-galbraith.com/


Sphere, 2016, 572 p.

"La Passe-miroirs T1 : Les fiancés de l'hiver" de Christelle Dabos





Résumé : Ophélie est une liseuse. Lorsqu'elle enlève ses gants, elle peut lire l'histoire d'un objet. La jeune fille aspire à une vie tranquille sur son arche et n'ambitionne que de gérer le musée familial. Mais le destin en a décidé autrement. Elle devra épouser un homme qu'elle ne connait pas, en provenance d'une autre arche, la Citacielle. La voici donc partie en direction de sa nouvelle vie, accompagnée de sa tante qui la chaperonne et de son glacial fiancé. Ce qui l'attend remet en cause tout ce qu'elle savait jusqu'à présent : un monde cruel, fait de complots et de tentatives de meurtre. Comment survivre et surtout, à qui se fier ? 

Pourquoi ce livre : Parce que toute la blogosphère en parle. Et pour être honnête, je l'ai repéré en 2013 lorsque Christelle Dabos a gagné le concours pour être éditée et je n'ai jamais pris le temps de le lire.

Avis : Après un démarrage un peu trop lent à mon goût, je me suis laissée happer par cette histoire absolument originale.
Christelle Dabos a su créer un univers très particulier qui n'appartient qu'à elle, hors du temps mais cependant en rapport avec notre monde. Quelque chose s'est passé et a détruit la Terre il y a fort longtemps mais on ne sait pas trop quoi. Le décor tient une place centrale dans ce roman et l'auteur s'attache à nous le décrire avec minutie mais sans lourdeur. Je n'ai eu aucun mal à visualiser la Citacielle et ses différents recoins, le Clairedelune ou même l'arche d'origine d'Ophélie. Tout est très bien pensé et finement amené. Cet univers un brin désuet et empli de magie n'a pas son pareil.
La psychologie des personnages est aussi très fouillée et Ophélie marque le lecteur pour longtemps. Atypique dès les premières descriptions, elle gagne en maturité au fil des pages et c'est un régal de la voir évoluer et s'endurcir.
Sa tante et Thorn finissent de compléter mon trio préféré mais la galerie de personnalités que la jeune fille croise vaut le détour.
L'ambiance à la Citacielle a des relents d'égout et de pourriture, les complots et les coups bas faisant partie du quotidien. Ce premier tome nous laisse entrevoir plus d'explications sur les différentes familles qui se partagent les bonnes grâces (ou la disgrâce !) de l'esprit de famille. On est aussi oppressé je pense qu'Ophélie et certains passages très durs ou très cruels ne sont pas pour les plus jeunes. D'ailleurs, une des éditions poche est disponible chez Folio.
Je me suis régalée lors de cette lecture même si à un certain moment j'ai commencé à trouvé l'accumulation de mésaventures un peu trop pesante.
J'ai hâte de découvrir la suite et de voir la rélation d'Ophélie et Thorn évoluer. Quels sombres secrets cache-t-il donc celui-là ?


Gallimard jeunesse, 2013, 528 p.





vendredi 21 octobre 2016

"Les chroniques de Mackayla Lane t1 : Fièvre noire" de Karen Marie Moning



Résumé : Mackayla Lane vit une existence paisible dans sa petite ville de Georgie, entre des parents aimants et une grande sœur dont elle est très proche. Quand cette dernière meurt dans d'atroces circonstances alors qu'elle étudiait à Dublin, Mac se précipite de l'autre côté de l'Atlantique. Décidée à faire la lumière sur ce meurtre, elle n'a pour seul indice que le dernier message laissé par sa sœur sur son téléphone. Sur le sol irlandais, la jeune femme va découvrir qu'elle est en fait une side-sheer, c'est-à-dire qu'elle possède le pouvoir de voir les faë parmi les humains.


Pourquoi ce livre : récupéré par hasard, j'en avais entendu parler il y a très longtemps quand je me renseignais sur ce qu'était la bit-lit.


Avis : Lecture "entre deux", j'avoue que je n'attendais pas grand chose de cette histoire. Je ne suis pas très attirée par les histoires de "fées" ou "faës" comme il est ici question et j'ai passé ma période bit-lit. Mais je me suis laissée tenter, surtout pour me faire ma propre opinion. Car c'est, paraît-il, un classique du genre.
Verdict : sans plus. Pas catastrophique mais vraiment sans plus. C'est plutôt bien écrit, ce qui vaut la peine d'être précisé. Et surtout, malgré la trame sombre, il y a beaucoup d'humour et de bons dialogues.
Mais j'ai eu du mal à m'intéresser à l'univers créé par l'auteur. L'intrigue a le mérite de se dérouler à Dublin, ce qui est un peu "exotique" mais j'ai eu l'impression que l'auteur n'y avait jamais mis les pieds. Pas que je connaisse cette ville comme ma poche, mais ce sont toujours les 2-3 mêmes endroits qui ressortent. Pareil sur la culture irlandaise. Même si la trame est basée sur le folklore celte, j'aurais aimé plus de précisions, plus de détails. L'histoire des objets Seelie ou Unseelie (faë de lumière ou faë noire) est plutôt bien trouvée et en bonne bibliophile que je suis, c'est un plus de savoir que l'objet le plus maléfique est un grimoire. :)
Concernant les personnages, je tiens à réhabiliter celui de MacKayla qui a si souvent été décriée sur internet (d'après les blogs que j'ai pu lire après ma lecture). Trop superficielle, trop naïve. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce jugement tranché. D'accord, sa passion est d'accorder son vernis à ongles à la couleur de sa jupe MAIS, c'est au début, quand elle ne se doute de rien.
Quant à Jéricho Barrons, il est là pour faire le beau brun mystérieux qui visiblement est obligatoire dans ce type de roman. C'est tellement lu et relu !!! Rien d'original sous le soleil. Bien évidemment qu'il n'est pas ce qu'il semble être.
Je n'ai pas spécialement envie de lire le tome 2, je ne suis pas dans un état d'impatience insoutenable. Même si le décor celte change un peu, le fond de l'histoire sent le réchauffé (le bien contre le mal, rien que ça). Mais ça se lit !




J'ai Lu, 2013, 420 p. (lu sur ma liseuse)



mercredi 12 octobre 2016

"Hellraiser" de Clive Barker




Résumé : Julia et Rory s'installent dans leur nouvelle maison. A l'étage, une pièce plus sombre et plus froide attire irrésistiblement la jeune femme. Elle y découvre le spectre de son amant qui n'est autre que son beau-frère. Celui-ci s'est échappé d'un monde dans lequel il était retenu prisonnier et où il a subit des tortures sans fin. Pour revenir à la vie et se reconstituer un corps, il réclame à Julia du sang.

Pourquoi ce livre : J'ai toujours été intriguée par le personnage de Pinhead.

Avis : Court roman s'il en est (160 pages), Hellraiser est à l'origine d'une série de films gores cultes des années 80s. Tout le monde j'en suis sûre a déjà vu la tête de Pinhead.
Première impression : le roman est dans l'ensemble plutôt modéré, quelques scènes restant cependant assez répugnantes. Amis du dépeçage, bonjour ! C'est surtout l'ambiance pesante qui happe le lecteur. Ainsi Julia qui attire des hommes dans son piège. Kirsty qui épie ce qui se passe dans cette maison maudite. Et Rory, qui ne se doute de rien. Phrase mythique : "Viens voir papa !" (brrrrrrrrrrrrr !).
On n'apprend finalement pas grand chose des Cénobites, ces êtres venus d'une autre dimension (des Enfers ?) et on ignore relativement tout du sort réservé à ceux qui les appellent. Alors bien sûr, l'état de Frank laisse supposer une suite sans fin de tortures plus ou moins raffinées. La tête des Cénobites est ainsi un bon indicateur de leurs activités (mutilations en tout genre). Je suppose qu'ils poussent le sado-masochisme à son paroxisme et que Christian Grey peut aller se rhabiller vite fait. C'est la même chose pour l'origine de la boîte à musique créée par Lemarchand. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Le lecteur n'a pas de réponse non plus. D'ailleurs Pinhead, qui est - sans jeu de mot - la tête d'affiche de la série de films, n'apparaît finalement que fort peu.

Ceux qui connaissent l'existence de la boîte et qui veulent l'ouvrir cherchent des plaisirs qu'ils ne sont pas susceptibles de trouver dans leur vie terrestre. Mais tout plaisir s'accompagne de douleurs sans fin. Comme personne ne revient après ouverture, aucun témoignage ne peut mettre en garde ces malheureux. Le secret de la boîte s'échange entre connaisseurs.
Je regrette quand même la morale simpliste : tout péché sera puni.
Le gore et moi, ce n'est pas du tout une histoire d'amour donc je me passerai sans problème de l'adaptation cinématographique. Je ne regrette pas cette lecture mais je peux vous garantir qu'à partir de maintenant, je me tiendrai sagement éloignée de tous les Rubik's cubes et autres casse-têtes en forme de boîte.







Folio SF, 2013, 154 p.

mercredi 5 octobre 2016

"La sorcière dans les airs" de Julia Donaldson et Axel Scheffler



Quoi de mieux pour commencer le Challenge Halloween 2016 qu'un énorme coup de coeur ?
J'ai découvert les histoires de Julia Donaldson et les très chouettes illustrations d'Axel Scheffler avec les aventures du Gruffalo. Et depuis, je dévore tous leurs albums.




Celui-ci est une petite pépite, pleine d'humour et de poésie.
Une sorcière perd son chapeau, sa baguette, son noeud dans les cheveux, ce qui l'oblige à chaque fois à poser son balai magique et à faire de la place pour un nouvel occupant. Mais une menace guette la petite troupe !



Tout me plaît dans cet album et mon fils de 4 ans est également grand amateur. Le texte en rimes apporte énormément de poésie.
"La sorcière était rousse, elle avait une longue tresse, un chapeau noir très haut et un chat plein d'adresse. Le chat ronronnait fort, la sorcière souriait, tandis que dans les airs s'élevait leur balai."
Cerise sur le gâteau : le film d'animation primé au festival d'Annecy en 2013. La trame prend quelques libertés avec le livre mais cela apporte un réel plus à l'ensemble. Les graphismes sont respectés et la poésie aussi. A voir absolument, qu'on soit petit ou grand !




Lecture que j'inscris bien sûr dans le Challenge Halloween 2016 !


Gallimard jeunesse, 2013, 28 p.

vendredi 30 septembre 2016

Les guides pratiques "Votre enfant de 1 à 3 ans" et "Votre enfant de 3 à 6 ans" d'Anne Bacus





Des fois, le bon sens ne suffit plus et on se rend compte qu'on a besoin de prendre du recul sur sa "pratique" de parent.
J'ai deux garçons, l'un de 4 ans et l'autre de 7 mois et j'ai envie que chacun grandisse et s'épanouisse du mieux qu'il peut. J'ai acheté le 1er titre - de 3 à 6 ans - par hasard, en fouinant au rayon "développement personnel" d'une libraire. Et ce guide m'a tellement plu que j'ai acheté son pendant pour les bébés.
La petite section et l'arrivée de son petit frère avaient chamboulé pas mal de choses chez mon aîné et du coup, je suis allée chercher des infos et des conseils.
Découpés en grands chapitres qui décrivent âge par âge le développement psychomoteur de l'enfant, ces deux titres aident vraiment les parents à y voir plus clair.
On est tous plus ou moins exigeants, avec des attentes plus ou moins réalistes et du coup, ces lectures permettent de tempérer un peu tout ça.
Non, à 4 ans un enfant n'est pas encore tout à fait capable de manger correctement. Oui, un enfant de 2 ans est complètement égocentrique et gère mal la frustration.
Ces guides offrent des conseils pour le coucher, les repas, les sorties en famille, la fratrie, l'entrée à l'école, des points précis sur l'autorité et la parentalité positive. L'ensemble est objectif et déculpabilisant car finalement il n'est jamais trop tard pour se remettre en question et changer un peu de cap pour le bien-être de tout le monde.

Si vous êtes parents de jeunes enfants, prof des écoles en maternelle, ATSEM, etc, je ne saurais que trop vous recommander ces lectures. Moi elles m'ont vraiment aidée.




Marabout, coll. Marabout Family et Marabout Poche, 2012 et 2013, 179 p. et 284 p.

mardi 27 septembre 2016

Challenge Halloween 2016






Le mois d'octobre arrive à grands pas, avec sa pluie, son vent froid et ses pulls en laine qu'on sort du placard.

Mais voici également le grand retour du Challenge Halloween organisé depuis plusieurs années par Lou et Hilde. Je repars cette fois encore, mais avec des lectures pour la jeunesse. (j'ai quand même un roman pour moi en stock !).
Il y aura des albums sur la nuit et les monstres, un énorme coup de coeur qui a été adapté en film d'animation, sans doute quelques douceurs et d'autres choses selon l'inspiration.

Si vous aussi vous voulez participer, c'est par là chez Hilde et c'est par là chez Lou.
Faites attention, le programme est comme d'habitude très très alléchant ! Des rendez-vous albums, BD, lectures communes et autres parsèmeront le mois d'octobre.







vendredi 23 septembre 2016

"China Rich Girlfriend" de Kevin Kwan




Résumé : Rachel et Nicholas, tous les deux professeurs à l'université de New York, partent en Chine sur les traces du père de la jeune femme. Mais la mère de Nicholas s'en mêle. De rencontres inattendues en découvertes stupéfiantes, le séjour des deux amoureux prend des allures surréalistes. Ils se retrouvent embarqués dans le monde très fermé et très sélect des ultra-riches asiatiques où tous les coups sont permis. Car il y a les riches. Et puis il y a les « crazy rich ».




Pourquoi ce livre : J'ai lu plusieurs bonnes critiques dans la presse cet été et j'avais besoin d'une lecture détente.




Avis : Après quelques chapitres, j'ai réalisé qu'en fait c'était le tome 2 que j'avais sous les yeux. En effet, le 1er opus s'intitule Crazy Rich Asians et met en scène Rachel et Nicholas au mariage du meilleur ami de ce dernier, quelques temps auparavant. Je m'étais donc trompée de livre. Ce n'était pas gravissime dans la mesure où celui-ci peut se lire quand même indépendamment. Bien sûr, certaines interactions m'ont manqué, mais l'histoire se comprend tout à fait.

Nous voilà projetés dans le monde complètement surréaliste des milliardaires asiatiques. Singapour, Hong Kong et Shanghai servent de décor à cette aventure.

Il s'agit d'un univers à mon sens proprement hallucinant. Il y a beaucoup d'humour, Rachel et Nicholas gardent les pieds sur terre et malgré leur fortune personnelle et ils restent parfois sans voix devant le spectacle qui s'offre à eux. Et le lecteur aussi.... Le mode de vie de la plupart des protagonistes a parfois de quoi faire rêver mais passée l'illusion d'une vie facile, c'est surtout l'incrédulité qui prédomine. Ainsi, les retards permanents dans les aéroports chinois sont dûs aux nombreux jets et autres avions privés qui décollent en priorité. Certaines dépensent 8 millions de dollars pour un collier en diamant place Vendôme mais refusent de débourser 15 € pour un thé et des gâteaux dans leur suite de luxe.
Ces riches asiatiques sont d'ailleurs très courtisés par l'occident et les grands groupes de luxe.
J'ai été très intéressée par toutes les relations entre les vieilles familles de Singapour et Hong Kong. L'argent ne vous ouvre pas systématiquement les portes de ce milieu et les "nouveaux riches" sont tout en bas de l'échelle. D'autant plus s'ils viennent de la Chine continentale.

Ce roman est un cocktail d'humour, de psychologie, de drame et d'exotisme. Cette lecture est parfaite pour se changer les idées. J'ai hâte de retrouver tous ces dingues pour le tome 3.

Anchor books, 2016, 496 p. traduit en français chez Albin Michel "China Girl"


mercredi 14 septembre 2016

"Nous" de David Nicholls




Résumé : Paris, Venise, musées, trattorias : un été bien chargé pour les Petersen. Douglas est ravi, mais il le sait, c'est sa dernière chance de prouver aux siens qu'il est attentionné et fun. Lasse de leur vie rangée, Connie, la mère, rumine son passé. Quant au fils, Albie, entre fugues et flirts, il peine à s'émanciper. Crise de la cinquantaine, de couple, d'adolescence – et nouveau départ ? La vie, et les sentiments... (4ème de couverture)

Pourquoi ce livre : repéré sur une table en librairie.

Avis : C'est le 1er roman de l'auteur que je lis et sa plume m'a complètement conquise ! Il s'agit de la dissection d'une famille au bord de l'implosion. La psychologie des personnages est abordée avec une finesse et une acuité rare. Des sujets graves parsèment le texte mais avec légèreté et sensibilité, sans tomber pour autant dans le sentimentalisme.
Douglas Petersen fait parti de ces personnages que j'affectionne, un peu loseur mais doté d'un sens de l'humour et de l'auto-dérision à toute épreuve. J'ai souvent ri à ses remarques qui font plus ou moins mouche sur son entourage. Au milieu de toutes ces turpitudes, il s'obstine à voir le verre à moitié plein et cela a quelque chose d'extrêmement rafraichissant.
Connie qui a décidé de quitter Douglas, trop carré, trop prévisible, trop terne à son goût est un peu la "méchante" de l'histoire, même si on comprend tout à fait ce qui provoque sa prise de conscience. Elle veut simplement vivre, respirer et retrouver ce qu'elle a été. La vie avec Douglas a longtemps impliqué des compromis et le drame qui les a changé à jamais ne l'empêche désormais plus d'avancer.
L'histoire se déroule en alternant les retours sur les débuts de leur relation et le présent. Les deux sont indissociables et nous éclairent sur l'état d'esprit des personnages. La relation de couple est passée aux rayons X et rien n'échappe à nous, lecteurs.
J'ai adoré le principe de ce voyage en famille à faire le tour des grands musées d'Europe, à la manière des riches du XIXème. Je prends note pour plus tard d'ailleurs !
Beaucoup de passages ont résonné en moi et j'ai refermé ce livre avec un sourire aux lèvres. Il faut dire que la toute fin... Et bien, je vous laisse la découvrir ! :o)




10/18, 2015, 539 p.

lundi 5 septembre 2016

"Le lecteur de cadavres" d'Antonio Garrido




Résumé : Chine, XIIIème siècle. Ci Song, d’origine modeste, n’a de cesse de vouloir entrer dans la fonction publique. Mais une série de malheurs s’abat sur sa famille et l’oblige à se rendre clandestinement à Lin’an, la capitale de l’empire. Il y trouve un emploi de fossoyeur et sa capacité à déterminer les causes d’un décès le rend célèbre. Accepté à la prestigieuse académie Ming qui prépare aux examens, il est repéré par l’empereur en personne et chargé d’élucider une série de meurtres. L’échec n’est pas envisageable.

 

Pourquoi ce livre : chaudement recommandé par une amie.

 

Avis : Etant grande fan des enquêtes du Juge Ti, ce livre avait tout pour me séduire puisqu’il se centre sur le père de la médecine légale moderne. Il s’agit donc d’un roman historique mais basé sur un personnage bien réel. Des explications à la fin permettent de resituer l’ensemble. Ainsi, nous devons à Ci Song un volumineux traité légiste en cinq volumes publié en 1247, le Xi Juan Ji Lu « véritable arsenal de techniques, de méthodes, d’instruments, de préparations, de protocoles et de lois (…) » (note de l’auteur).

Après un bon démarrage, l’histoire s’engouffre ensuite dans un long passage à vide (200 pages environ). Du glauque, du sordide, des évènements tous plus négatifs les uns que les autres assaillent de toute part notre héro. L’accumulation de malheurs qui s’abat sur Ci Song m’a paru complètement disproportionnée même si des révélations ont lieu à la fin de l’histoire.

Heureusement, dès qu’il entre à l’Académie Ming, le rythme s’instensifie et l’intérêt revient.

La façon méthodique d’examiner les cadavres est véritablement passionnante (si si !) et on comprend que Ci Song doit faire avec le contexte culturel et religieux qui n’est pas forcément favorable. Et oui, il était par exemple interdit de toucher aux cadavres de femmes – très pratique pour une autopsie - et fortement déconseillé d’ouvrir les corps.

Le code pénal en vigueur à l’époque est également riche d’enseignements : tout était basé sur la punition corporelle pour décourager au maximum les infractions… On a d’ailleurs droit à quelques exemples de tortures dont la cruauté et le sadisme laissent sans voix.

Le système des examens pour entrer dans la fonction publique est également très bien expliqué et permet de se rendre compte que chaque homme avait droit à sa chance indépendamment de son milieu social. On pouvait ainsi s’élever dans la hiérarchie grâce à son seul mérite. Je grossis le trait car bien sûr la corruption rampante mettait du sable dans les rouages (même si la sanction réservée aux corrompus ne devait pas être très sympathique….).

L’enquête en elle-même est intéressante mais sert de prétexte à découvrir la vie dans la Cité Interdite, avec sa hiérarchie particulière et ses rites immuables. Le dénouement arrive ainsi sans réelle surprise pour le lecteur.

On se rend compte que le travail de recherche d’Antonio Garrido a dû être absolument pharaonique et j’apprécie en tant que lectrice qu’on ne se moque pas de moi de ce côté-là.

Une lecture historique prenante qu’un début trop long et trop sinistre vient malheureusement un peu gâcher…

 

Le livre de poche, 2014, 754p.

jeudi 7 juillet 2016

"La fille du train" de Paula Hawkins



Résumé : Rachel prend le même train de banlieue tous les jours et s'amuse à inventer la vie des personnes qu'elle aperçoit depuis son wagon. Alcoolique, elle est à la dérive depuis que son ex-mari a refait sa vie. Alors qu'un énième trajet est en cours, la jeune femme remarque dans un jardin un élément nouveau qui va la bouleverser et la convaincre de se mêler de la vie des autres. Car Rachel veut se rendre utile. Elle veut approcher ces gens dont l'existence fictive la fait rêver. Mais lorsqu'une disparition est signalée, Rachel, dont les souvenirs sont plus que flous, n'est pas le témoin idéal.

Pourquoi ce livre : repéré il y a des lustres, la chronique élogieuse de Soukee a achevé de me convaincre.

Avis : Voici un thriller psychologique qui vaut pour sa belle brochette de personnages féminins.
Allez savoir pourquoi, j'ai eu rapidement l'intuition du pourquoi du comment mais cela n'a pas nuit à ma lecture. Car ce qui est très TRES fort, c'est le déroulé de l'intrigue, la manière dont sont amenés les éléments. Plus le dénouement approche et plus on tourne les pages compulsivement. L'alternance des points de vue permet de varier le rythme et la prise du lecteur sur l'histoire.
On ressent de la pitié pour Rachel, alcoolique au bord du gouffre, qui a perdu pied pour une raison triste à pleurer qui touche beaucoup de monde. On voit bien les ravages que l'alcool peut faire en peu de temps sur quelqu'un et l'impact que cela peut avoir sur son entourage. On arrive presque à comprendre comment elle a pu en arriver là. Son petit côté bon samaritain qui veut se racheter irrite un peu mais on sent vite qu'il s'agit surtout d'une curiosité malsaine pour tout ce qui concerne son ex-mari et son ancienne rue.
Megan, la voisine, est presque la plus intéressante de par des interrogations et bien sûr le lourd (et affreux !) sercret qu'elle porte en elle. Oh my god, j'en frémis encore ! On la devine à l'étroit et au bord de l'implosion. La dernière du trio, Anna, est celle qui m'a le moins séduite mais elle a quand même un rôle central puisqu'elle a "volé" le mari de Rachel et suscite chez la jeune femme des sentiments violents.
Paula Hawkins distille des éléments au compte-goutte et le lecteur ne peut se fier à aucune des trois narratrices car elles ne peuvent être objectives. On a envie de croire Rachel mais son attitude à la limite du harcèlement et ses trous noirs nous rappellent que ce personnage est loin d'être fiable.
Les personnages masculins sont en arrière plan, pas toujours très nets d'ailleurs. L'expression qui me vient à l'esprit est que chaque protagoniste "suinte" (faute de trouver autre chose pour décrire le fait qu'ils ont tous quelque chose à cacher, un secret plus ou moins inavouable).
L'ambiance est vite étouffante, on se retrouve coincé dans une des maisons, dans la minuscule chambre de Rachel ou dans un wagon bondé. L'effet est saisissant !
Un très bon thriller, parfait pour cet été !


Black Swan, 2015, 408 p.

mercredi 22 juin 2016

"Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows



Résumé : 1946, alors que les Britanniques soignent les blessures de guerre, Juliet Ashton, écrivain en manque d'inspiration, entreprend une correspondance avec les membres attachants d'un cercle de Guernesey. De confidences en confidences, la page d'un nouveau roman vient de s'ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d'une nouvelle vie… (4ème de couverture)

Pourquoi ce livre : Cela faisait des lustres que j'avais envie de le lire et voilà qu'une copine me l'offre.



Avis : Je ne suis généralement pas fan des histoires qui se déroulent pendant l'une des deux Guerres Mondiales. Ce ne sont pas des périodes que j'affectionne particulièrement et la raison en est simple : j'ai été obligée de regarder pendant des années TOUS les samedis soirs l'émission "Histoire Parallèle" sur Arte. D'où le ras-le-bol absolu. Je ne lis donc absolument plus rien sur le sujet car j'estime avoir eu plus que la dose légale. Bref. Maintenant, le livre.
Il a beaucoup fait parler de lui - en bien - lors de sa sortie et le succès a été immédiat. Une chose est sûre, ce succès est largement mérité. Même si l'après-guerre et ses privations ne laissent pas supposer que ce sera le cas, cette histoire possède envers et contre tout un énorme côté feel-good, du genre qui réchauffe le coeur.
Je ne connaissais pas grand chose sur l'île de Guernesey, à part que c'est un paradis fiscal (non, je n'ai pas de compte là-bas). Suite à ma lecture, j'ai fait le tour des sites Internet de tourisme pour avoir plus de précisions et mettre des images sur les endroits cités. Bien sûr, je n'ai désormais qu'une envie : y aller !
Ce roman épistolaire nous en apprend énormément sur le quotidien des habitants durant l'occupation allemande. Et oui, ils sont venus jusque là et ont d'ailleurs parsemé l'île et ses plages de bunkers et de mines....  Sans nous donner une grande leçon d'histoire, nous partageons les petites joies et les grands moments de désespoir d'une poignée d'habitants. Leurs privations, leurs satisfactions personnelles (bien souvent aux dépens de l'occupant), leur courage et leur altruisme : le manque de nourriture, la maladie et la saleté, les enfants qu'on envoie en 24h en Angleterre, etc. Il s'agit vraiment de tranches de vie, d'anacdotes qui l'air de rien nous permettent de retracer le fil de la grande Histoire. J'ai appris beaucoup de choses et je m'en réjouis !
L'échange de lettres permet d'alterner les points de vue et donne beaucoup de rythme à l'ensemble. Tous les personnages m'ont touchée, je serais bien en peine de vous dire lequel mérite plus d'attention.... Juliet, Amelia, Dawsey, Isola, Eben, Sidney et tous les autres vous feront passer un excellent moment de lecture. Si vous ne l'avez pas lu, n'hésitez même pas, foncez !


Nil éditions, collection 10/18, 2009, 410 p.

dimanche 5 juin 2016

"Le secret du mari" de Liane Moriarty



Résumé : Banlieue Nord de Sidney. Cecilia est une femme au foyer hyper active, reine dans l'art de l'organisation, gérant le quotiden de ses trois filles avec brio. Alors qu'elle cherche un livre au grenier, elle découvre par hasard une enveloppe avec l'inscription "Pour ma femme Cecilia, à n'ouvrir que dans l'éventualité de mon décès". Poussée par la curiosité, elle l'ouvre et découvre le terrible secret que cache son mari John-Paul. Que faire ? Dire la vérité et détruire sa famille ou sauver les apparences mais se laisser ronger à petit feu ?



Pourquoi ce livre : le résumé m'a plu alors que je faisais mes "courses" sur Book Depository.



Avis : J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a fait enchaîner les pages sans m'en rendre compte.
L'histoire se déroule sur une semaine, chaque jour étant vécu du point de vue de trois protagonistes.
Il y a Rachel, qui a perdu sa fille de 17 ans dans des circonstances dramatiques. Tess dont le couple bat de l'aile et qui décide de s'installer à Sidney chez sa mère pour quelques temps, avec son fils Liam sous le bras. Et Cecilia, par qui le "malheur" arrive.
Cette dernière n'est pas le genre de personnage que j'affectionne le plus, ayant du mal à ressentir de l'empathie pour la ménagère clichée de moins de 50 ans. J'ai eu peur au début d'être face à la femme au foyer parfaite au point d'en être totalement irritante. Mais ce qui lui arrive est d'autant plus intéressant qu'il met à mal son univers si solidement construit. 
Les trois femmes vivent des situations très différentes mais au fil de la semaine, leurs trajectoires vont s'entrecroiser et l'ensemble est plutôt finement amené. Au début, on ne voit pas trop où Liane Moriarty veut en venir mais petit à petit, une toile liant les personnages les uns aux autres se dessine.
Il s'agit d'un roman "féminin", tous les 1er rôles sont tenus par des femmes. Les hommes ne sont présents qu'en arrière plan et apparaissent plutôt faibles ou lâches.
L'histoire amène de très bonnes réflexions sur les choix de vie que l'on fait plus ou moins malgré soi, les dernières pages sont ainsi particulièrement bien trouvées. Sur la vie de couple aussi bien sûr, ainsi que sur le poids des apparences. Une trajectoire rectiligne peut virer du tout au tout suite à un évènement anodin. Une journée qui commence comme toutes les autres peut finir dans le drame. Arrivent alors les questions universelles : si j'étais arrivée plus tôt ? si je n'avais pas répondu au téléphone ? si j'avais osé lui parler ?...


Une lecture prenante qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin !


Penguin books, 2013, 421 p. (traduit en français chez Le livre de Poche)





mercredi 25 mai 2016

"The Queen of the Tearling" d'Erika Johansen



Résumé : A 19 ans, Kelsea accède au trône de Tearling. Elevée dans le plus grand secret pour la protéger de tentatives d'assassinat, la jeune femme découvre la réalité d'un pays au bord du gouffre : corruption et misère. Les alliés se font rares et personne visiblement ne l'attendait... vivante en tout cas... La menace d'une invasion par le pays voisin de Mortmesme se profile, Kelsea doit donc prendre des décisions radicales qui vont changer l'avenir de son royaume.

Pourquoi ce livre : très bien vendu par Les Femmes Qui Lisent Sont Dangereuses !

Avis : Les critiques en font un croisement entre Game of Thrones et Hunger Games. Mouais... On vit dans une époque où il faut forcément tout comparer et ça m'énerve ! Je n'ai pas spécialement aimé Hunger Games mais j'ai littéralement dévoré ce roman. Oui, on a une héroïne forte ("ballsy" diraient nos amis anglo-saxons avec poésie). Certes, c'est un peu fantastico - moyenageux. Mais les comparaisons s'arrêtent là. Erika Johansen a su créer un univers qui n'appartient qu'à elle.
J'ai été plus que ravie de lire les aventures de Kelsea, qui ne s'en laisse pas conter malgré son ignorance quasi-totale du monde dans lequelle elle atterrit. Ses parents adoptifs l'ont élevée dans le but d'en faire une future reine et on peut dire que leur mission est accomplie. Loin de se complaire dans le luxe, la volupté et les intrigues de cours, la jeune femme prend des décisions radicales, n'hésite pas à apprendre à manier les armes et à partir au front quand il le faut.
J'ai particulièrement apprécié l'insistance avec laquelle on nous explique qu'elle a un physique quelconque : ça change des créatures de rêve avec une crinière digne d'une pub pour shampoing !!!
Côté famille, Kelsea n'est pas gâtée.... confiée à un an à un couple qui s'occupe d'elle dans le plus grand secret, sa mère (la reine donc) n'avait visiblement pas une once de réflexion sur la tenue d'un royaume et son oncle ne vaut guère mieux.
A noter : Kelsea est une grande amoureuse des livres. Je me serais prsonnellement passée des références à des livres connus mais c'est du détail. Et oui, car l'époque à laquelle se déroule l'histoire n'est pas très claire. On nous parle de l'épisode de The Crossing, mais qu'est-ce que c'est ? L'ambiance est médiévale mais il y a des références à des choses connues (Europe, Amériques et les livres, donc). Si j'ai bien compris, on est dans le futur....
http://yaseriesinsiders.com/post/135085418256/clarkegrifin-books-read-in-2015-the-queen-of
La magie / le fantastique sont présents par l'intermédiaire de deux colliers aux pouvoirs assez obscurs. J'ai hâte d'en savoir plus d'ailleurs sur leur provenance. Sans oublier une créature maléfique convoquée par la Reine Rouge.
L'autre atout du roman, c'est elle, une méchante bien méchante. Mais vraiment méchante. Du style à couper la langue et les cordes vocales d'un esclave parce qu'il fait trop bruit. Ou encore à sacrifier un enfant pour faire une incantation. Les passages qui la mettent en scène restent rares mais sont toujours percutants pour le lecteur.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Les relations que la jeune reine noue avec ses gardes sont très bien vues : elle doit s'imposer et effacer l'ombre de sa mère. Kelsea n'est pas prise au sérieux car elle possède trois handicaps aux yeux de ces messieurs : jeune + femme + mère indigne. Elle doit donc prouver sa légitimité en permanence. Je confesse avoir un petit faible pour The Mace / Lazarus (je vois bien Richard Amritage dans le rôle, au hasard, hein !).
Il n'y a pas de romantisme pour un sou malgré le coup de foudre de notre héroïne pour The Fetch, personnage mystérieux mi-prince des voleurs, mi-vengeur masqué. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne dégouline pas. Quelques passages sont même franchement violents et cruels.
A la fin de ce tome, des questions restent en suspens : qui est le père de Kelsea ? quelle est la véritable identité de la Reine Rouge ?
Bref, je compte lire la suite dans la foulée, j'ai vraiment été séduite (pitié, ne tuez pas Lazarus, pitié, faites qu'il ne soit pas le père caché de Kelsea).
NB : j'adore la couverture qui résume très bien l'ambiance.


Bantam books, 2015, 511 p.

lundi 16 mai 2016

"Une chanson d'ours" de Benjamin Chaud


Résumé : Papa Ours et Petit Ours s'apprêtent à hiberner. Alors qu'ils s'endorment, Petit Ours entend le bruit d'une abeille et se met en tête de la suivre. Et oui, qui dit abeille, dit miel ! Le voilà parti à travers la forêt, puis la ville, puis l'opéra. Papa Ours doit donc retrouver son petit. Mais il y a foule, il s'agit donc d'ouvrir l’œil.

Pourquoi ce livre : Repéré lors d'une exposition sur l'auteur à la BM que je fréquente.

Avis : Attention, gros GROS coup de cœur pour cet album et pour tous ceux de la série de Petit Ours et de Papa Ours.
Chaque double-page renferme une foule de détails et on découvre de nouveaux éléments au fil des lectures. Il y en a pour les petits et pour les grands, l'auteur n'hésitant pas à cacher des références pour les parents. Ainsi, à l'opéra, les Beatles côtoient le chanteur M (et j'en oublie sans doute !).
Les graphismes sont très beaux et leur minutie témoignent d'un travail de titan. J'ai pu voir les esquisses originales car elles étaient présentées à l'exposition, c'était vraiment impressionnant.
Le rond vert, c'est juste pour vous aider ! :o)
 La première image qui m'est venue à l'esprit en voyant les planches, c'est Où est Charlie ?. Le principe est un peu le même mais la comparaison s'arrête là.
Petit ours et son papa sont deux personnages très attachants. Dans cet opus, petit ours court après une abeille et découvre la grande ville. C'est aussi l'occasion de parler spectacle (et métiers du spectacle !), musique classique, orchestre et opéra bien sûr avec les plus jeunes.
Le titre est un clin d’œil à la chanson "Une chanson douce" d'Henri Salvador (que me chantait d'ailleurs ma maman !!!).
Le grand format est très sympathique également et permet une lecture à deux sans problème.

J'achèterai les autres tomes pour le prochain anniversaire de mon gremlins et je suis sûre que je vais aussi les offrir pour les enfants des copains - copines.
A noter, des produits dérivés existent depuis peu : un puzzle de 24 pièces (double face) ainsi qu'un jeu de memory.
A partir de 3 ans.


Hélium éditions, 2011 (réédition 2015), 15,90€, 22 p.

lundi 2 mai 2016

"Sauver sa peau" de Lisa Gardner





Résumé : A Boston, Annabelle a posé ses valises depuis quelques années. La jeune femme a passé sa vie à fuir de ville en ville avec ses parents sous des identités toujours différentes. La découverte d'une cache souterraine contenant les cadavres de six fillettes va l'obliger à sortir de son anonymat. En effet, l'un des corps porte un médaillon au nom d'Annabelle, médaillon qu'elle avait trouvé devant sa porte à l'âge de sept ans.

Pourquoi ce livre : repéré sur le site d'Ismérie.

Avis : Autant le dire tout de suite, j'ai lu ce thriller en 2 jours. Après un démarrage un peu lent, j'ai été littéralement happée par l'intrigue. Pourtant, ça n'avait pas bien commencé... Il faut dire que les histoires de meurtres d'enfants et moi, ça fait deux. Déjà, avant d'en avoir, ça me filait le bourdon, mais depuis que j'ai deux gremlins à la maison, je supporte encore moins : trop glauque, trop stressant. Bref ! J'ai pris sur moi et j'ai bien fait.
Nous sommes face à deux narrateurs : Annabelle Granger dont nous partageons les pensées et un narrateur à la 3ème personne.
Annabelle est un personnage très fort, qui a vécu jusqu'à présent une existence chaotique, baladée de ville en ville et d'identité en identité par ses parents. Le déracinement a été permanent. Son père l'a inscrite très tôt à des cours de self-défense, boxe, kick-boxing, etc pour la préparer à une menace extérieure. Mais quelle menace ? Il a fait d'elle une guerrière, mais une guerrière à la solitude écrasante. La jeune femme a passé sa vie à fuir, mais elle ne sait pas quoi. Cette incertitude hante une bonne partie de ses réflexions. Elle est d'ailleurs beaucoup plus fragile qu'il n'y parait et s'autorise à craquer à plusieurs reprises même si cela lui coûte. Je pense que vu les révélations qui se déploient au fil des pages, beaucoup seraient devenus zinzins pour moins. J'ai beaucoup aimé les pistes qui se multiplient et les soupçons pesant sur certains personnages qu'on croyait pourtant blanchis.
Je n'ai en revanche par accroché avec le personnage de l'enquêtrice D.D. Warren. En effet, je ne l'ai pas trouvé spécialement charismatique même si c'est une forte personnalité. Je ne suis donc pas sûre que de lire un autre tome de la série. Mais c'est surtout son collègue Bobby Dodge, ancien tireur d'élite, qui est au premier plan dans ce roman aux côté d'Annabelle. Lui est plus sympathique.
Ce qui est très bien décrit est le travail minutieux, tentaculaire et lent de l'enquête. On se rend bien compte que le manque de moyens et de personnels font que le temps n'est pas forcément du côté de la police. D'ailleurs, les inspecteurs enchaînent les journées et les nuits pratiquement sans moments de repos (ce qui d'ailleurs va avoir quelques conséquences...).
Le décor de l'hôpital psychiatrique abandonné et de son immense parc contribue bien évidemment au climat d'angoisse : le lieu en lui-même, mais également les histoires / légendes urbaines qui l'entourent (disparitions d'animaux, fantômes, lueurs et bruits étranges, etc).
L'ambiance est de toute façon assez pesante car le noyau dur de l'histoire concerne tout de même la disparition de 6 fillettes dont les corps sont retrouvés dans une mise en scène macabre. Quelques passages sont vraiment poignants, notamment quand on s'intéresse aux familles qui recherchent depuis des années leurs enfants disparues ou lorsqu'on réfléchit d'un peu trop près au calvaire qu'elles ont dû endurer.....
Aucune de mes théories ne s'est révélée vraie (sauf une !!) et Lisa Granger a l'art de distiller des fausses pistes pour entraîner son lecteur dans une impasse. Je tournais les pages avec appréhension !
Si vous êtes fan de thriller et que vous ne redoutez pas quelques passages sordides, jetez-vous sur ce roman !

Le livre de poche, juin 2015, 499 p.

vendredi 22 avril 2016

"Le Club Vesuvius" de Mark Gatiss




Résumé : Londres, début du XXème siècle. Lucifer Box, dandy assumé, est portraitiste de son état. Mais derrière sa nonchalance se cache un espion hors pair au service de sa majesté. Son supérieur le charge d'enquêter sur le décès récent de deux scientifiques spécialisés en vulcanologie. Plus Box se plonge sur ces disparitions, plus le mystère s'épaissit : que s'est-il passé du côté de Naples ? qui en veut à son ami Christopher Miracle ? et surtout, qui cherche à l'éliminer, lui ?

Pourquoi ce livre : parce que je le voyais partout, en librairie, sur les blogs, dans la presse... Oui, je suis victime de la pub.

Avis : J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire. Mon début de lecture a été plus que décousu car j'ai actuellement à la maison un nourrisson de deux mois.... Du coup, je me suis retrouvée à lire parfois 2 chapitres à 2h du matin, 3 pages à 11h le lendemain, ce qui a un peu nuit à mon appréciation globale. Dans un premier temps, Lucifer Box n'a pas retenu mon attention plus que ça, je le trouvais un peu "too much" dans les premières pages. Un peu trop dandy, à vouloir un peu trop placer un bon mot, etc. Mais quand l'action a commencé à s'emballer, j'ai été séduite. Il s'est révélé être un personnage plus complexe qu'il n'y paraît, dans une époque fort peu clémente avec ses semblables (ça n'a pas trop changé malheureusement). J'ai bien évidemment apprécié son humour, très pince-sans-rire et certaines de ses réparties sont hilarantes. 
J'ai lu ce livre en VO et je vous le déconseille fortement si votre niveau dans la langue est moyen ou si vous débutez la lecture en anglais. Beaucoup de jeux de mots, d'expressions idiomatiques voir inventées pourraient vous gâcher le plaisir (ex. : "This was rummer than a baba"). J'ignore d'ailleurs ce que peut donner la traduction !
Mark Gatiss emprunte beaucoup à d'autres univers et les références à James Bond et Oscar Wilde sont évidentes. Le parallèle avec l'espion préféré de sa Majesté peut être fait tout le long du texte. L'auteur assume complètement ses emprunts comme j'ai pu le lire dans une interview publiée sur le site du quotidien The Guardian (http://www.theguardian.com/books/2007/jun/24/fiction.features).
A noter, les noms à coucher dehors des personnages :  Lucifer Box, bien sûr, mais aussi Charlie Jackpot, Christopher Miracle, Midsomer Knight et j'en passe. Ça fait très 007 : Moneypenny, Domino, Requin, etc. 
Il y a même une petite touche de Steampunk dans la dernière partie avec un décor digne d'un film des années 60.
Le décor participe grandement à l'intrigue, avec Naples, Pompéi et le Vésuve comme parties intégrantes de l'histoire. Ça tombe bien, je venais de prendre à la BM le navet cinématographique éponyme de 2014 avec Kit Harington (Jon Snow pour les intimes).
Bref, une lecture divertissante mais qui reste quand même un peu anecdotique en ce qui me concerne.

Pocket Books, 2005, 239 p. (traduit en français chez Bragelonne)