Résumé : Chine, XIIIème siècle. Ci Song, d’origine modeste,
n’a de cesse de vouloir entrer dans la fonction publique. Mais une série de
malheurs s’abat sur sa famille et l’oblige à se rendre clandestinement à
Lin’an, la capitale de l’empire. Il y trouve un emploi de fossoyeur et sa
capacité à déterminer les causes d’un décès le rend célèbre. Accepté à la
prestigieuse académie Ming qui prépare aux examens, il est repéré par
l’empereur en personne et chargé d’élucider une série de meurtres. L’échec
n’est pas envisageable.
Pourquoi ce livre : chaudement recommandé par une amie.
Avis : Etant grande fan des enquêtes du Juge Ti, ce livre
avait tout pour me séduire puisqu’il se centre sur le père de la médecine
légale moderne. Il s’agit donc d’un roman historique mais basé sur un
personnage bien réel. Des explications à la fin permettent de resituer
l’ensemble. Ainsi, nous devons à Ci Song un volumineux traité légiste en cinq
volumes publié en 1247, le Xi Juan Ji Lu
« véritable arsenal de techniques, de méthodes, d’instruments, de
préparations, de protocoles et de lois (…) » (note de l’auteur).
Après un bon démarrage,
l’histoire s’engouffre ensuite dans un long passage à vide (200 pages environ).
Du glauque, du sordide, des évènements tous plus négatifs les uns que les
autres assaillent de toute part notre héro. L’accumulation de malheurs qui
s’abat sur Ci Song m’a paru complètement disproportionnée même si des
révélations ont lieu à la fin de l’histoire.
Heureusement, dès qu’il entre à
l’Académie Ming, le rythme s’instensifie et l’intérêt revient.
La façon méthodique d’examiner
les cadavres est véritablement passionnante (si si !) et on comprend que
Ci Song doit faire avec le contexte culturel et religieux qui n’est pas
forcément favorable. Et oui, il était par exemple interdit de toucher aux
cadavres de femmes – très pratique pour une autopsie - et fortement déconseillé
d’ouvrir les corps.
Le code pénal en vigueur à
l’époque est également riche d’enseignements : tout était basé sur la
punition corporelle pour décourager au maximum les infractions… On a d’ailleurs
droit à quelques exemples de tortures dont la cruauté et le sadisme laissent
sans voix.
Le système des examens pour
entrer dans la fonction publique est également très bien expliqué et permet de
se rendre compte que chaque homme avait droit à sa chance indépendamment de son
milieu social. On pouvait ainsi s’élever dans la hiérarchie grâce à son seul
mérite. Je grossis le trait car bien sûr la corruption rampante mettait du
sable dans les rouages (même si la sanction réservée aux corrompus ne devait
pas être très sympathique….).
L’enquête en elle-même est
intéressante mais sert de prétexte à découvrir la vie dans la Cité Interdite,
avec sa hiérarchie particulière et ses rites immuables. Le dénouement arrive
ainsi sans réelle surprise pour le lecteur.
On se rend compte que le travail
de recherche d’Antonio Garrido a dû être absolument pharaonique et j’apprécie
en tant que lectrice qu’on ne se moque pas de moi de ce côté-là.
Une lecture historique prenante
qu’un début trop long et trop sinistre vient malheureusement un peu gâcher…
Le livre de poche, 2014, 754p.
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