mercredi 29 août 2018

"La mandoline du Capitaine Corelli" de Louis de Bernières


Résumé : L'île de Céphalonie se dresse fièrement au milieu de la mer Ionienne. Cette terre antique, chargée d'histoire et de croyances va être au centre de la tourmente. La Seconde Guerre mondiale voit survenir l'invasion italienne puis allemande, avec son lot de privations et d'exactions. Pélagie, jeune habitante, reste sans nouvelles de son fiancé qui ne répond pas à ses lettres. Pendant ce temps, elle doit héberger sous son toit un officier italien joueur de mandoline et fondamentalement pacifiste. La cohabitation s'avère difficile mais laisse place à des sentiments plus troubles. Quel espoir nourrir quand les horreurs de la guerre se rapprochent ?

Pourquoi ce livre : repéré il y a des années dans la bibliothèque parentale, le moment était venu de le lire !

Avis : Soyons direct, ce livre est un énorme coup de coeur.
Avec lui, j'ai fait l'expérience de montagnes russes émotionnelles, j'ai alterné entre joie, légèreté, horreur, colère, bref toute une palette de sentiments. C'est beau, c'est magnifique, c'est prenant, c'est tragique, c'est, c'est... j'en perd mes mots.
Voici un roman où la petite histoire se mêle à la grande, où des destins individuels croisent celui de Nations. Il y est question de bravoure et de lâcheté ordinaire, du quotidien sous l'occupation italienne, des privations, des humiliations, de la débrouille, de la différence entre soldats Italiens et soldats Allemands.

On y suit plus particulièrement la vie du docteur Iannis et de sa fille Pélagie ainsi que celle d'un petit groupe de villageois. Il est fortement question de traditions et de la condition féminine en Grèce. Le docteur élève sa fille "comme un garçon", lui apprend à penser grâce à de grands textes plutôt qu'à obéir à son mari et à être une bonne esclave féminine. Ce qui visiblement était le lot des femmes. Conseil d'un homme à un autre qui explique que sa femme lui casse les oreilles : "Tu as essayé de la battre ?". C'est vrai qu'on n'y pense pas assez dites donc. Et je ne vous parle pas du sort réservé aux veuves.
Bien sûr, il y a une histoire d'amour en toile de fond mais ce n'est pas du tout un roman sentimental, pour ceux que ça pourrait rebuter. Le Capitaine n'arrive après tout qu'après la 100ème page.
La communauté est soudée, on sent également un amour de sa patrie et de la terre de ses ancêtres. Les habitants de Céphalonie ont été habitués aux invasions turques, anglaises, françaises au fil des siècles. Et une fois la guerre finie, d'autres malheurs arrivent : guerre civile orchestrée par les Communistes (dont les exactions envers leurs compatritotes laissent sans voix), tremblement de terre de 1953. Le sort s'acharne sur ce petit bout de terre.
Pelagie, Velisarios, Psipsina, Drosoula, Corelli, Carlo, Lemoni et tous les autres vont me suivre un moment.
Il existe une adaptation ciné datant de 2001 avec Nicolas Cage et Penelope Cruiz dans les rôles titres. Un rapide coup d'oeil à la bande annonce m'a fait comprendre que je serai déçue. Si vous l'avez vue, je veux bien votre avis. 
A noter : ce roman a gagné en 1995 le Prix du meilleur livre du Commonwealth Writers Prize.

Vintage publishing, 1999, 544 p. (traduit en français chez Folio)

2 commentaires:

  1. J'aimerais bien le lire !! et je n'ai pas vu le film alor c'est encore mieux :-) tu parles très bien du roman!!

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