jeudi 17 juin 2021

"Kérozène" d'Adeline Dieudonné

 

Je n'ai pas lu La vraie vie, énorme succès et 1er roman de l'auteure, je n'avais donc aucune attente concernant Kérozène. Des trajectoires se croisent quelques minutes sur une aire d'autoroute, de nuit. Chaque personnage donne lieu à un chapitre, à la manière d'une nouvelle, qui nous donne à voir un pan de sa vie, pourquoi il est là ce soir. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Soit sinistre, soit glauque, soit grinçante, chaque histoire nous donne à voir des aspects peu reluisants de la nature humaine. Et animal aussi, le cheval ayant droit lui aussi à son chapitre !

L'ensemble se lit vraiment vite mais il se dégage beaucoup de trop de noirceur de ce livre pour je puisse vraiment l'apprécier. Je reconnais toutefois un talent certain à Adeline Dieudionné, pour nous présenter cette fenêtre sur l'âme humaine, sans pitié et sans concession. J'ai également apprécié la qualité de l'édition, c'est un bel objet livre.

Je lui prédis un grand succès mais j'avoue que ce genre de roman n'est pas trop ma tasse de thé. A petite dose éventuellement, et à faire suivre d'une lecture beaucoup plus légère !

L'iconoclaste, 2021, 217 p.

mercredi 9 juin 2021

"Les stagiaires" de Samantha Bailly

 

Voici le 1er titre d'une série que j'avais bien envie de lire et que j'ai pu récupérer grâce au hasard des boîtes à livres. Nous suivons les traces d'une bande jeunes diplômés en quête du Graal, ou plutôt d'un stage. Ils sont tous pris chez Pyxis, entreprise pionnière dans les mangas et diversifiant ses activités avec des jeux vidéos. Les chapitres alternent les points de vue d'Ophélie, rennaise d'origine et fraîchement débarquée à Paris et d'Arthur, gosse de riches sorti d'une école de commerce hors de prix. 

Je ne peux pas dire que j'ai adhéré à tous les membres de cette joyeuse bande, j'ai notamment trouvé qu'ils passaient un temps fou à boire dans des bars et à se coucher à point d'heure.... Ophélie, qui est sans le sou, vit sur ses 400€ de "gratification" et tape dans son Livret jeune, arrive malgré tout à suivre le rythme. Sachant combien coûte la moindre consommation dans la capitale, j'ai trouvé ça particulièrement irréaliste ! Mais l'ensemble est assez intéressant et témoigne d'une phase obligatoire pour beaucoup de jeunes. Ils se heurtent de plein fouet à la dur réalité du monde du travail et sont exploités sans avoir leur mot à dire. Enfin si, en devant dire "merci" car ils se savent aussi interchangeables, ce qui n'aide pas à la sérénité. L'un deux en fera d'ailleurs les frais.

Les 5 stagiaires sont tous un peu clichés dans leur genre mais cela permet d'aborder une large palette de situations personnelles ou professionnelles. Bien sûr, la romance n'est pas très loin mais j'ai trouvé que c'était plutôt bien amené et qu'on ne sombrait pas du tout dans le mièvre.

Ça se lit tout seul et peut rappeler certaines situations à qui est passé par là. J'ai bien aimé cette lecture malgré quelques bémols, je lirai donc la suite.

Le livre de poche, 2017, 438 p.


samedi 29 mai 2021

"Mille femmes blanches" de Jim Fergus

 

J'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune que j'ai proposée sur le forum Livraddict. Nous étions 5 à partager nos ressentis au fil des chapitres.

Jim Fergus nous propose une fiction historique pour mettre en lumière le destin tragique des nations amérindiennes à la fin du XIXème siècle. Nous suivons l'histoire de May, fraîchement sortie de l'asile psychiatrique dans lequel sa famille l'a volontairement enfermée et qui se porte volontaire pour rejoindre le programme du Président Grant : rejoindre une cohorte de 1000 femmes blanches qui épouseront des Cheyennes afin de créer un lien entre les deux peuples. May rédige un journal dans lequel elle nous parle des autres femmes, des conditions de vie et des traditions cheyennes, de la difficulté d'adaptation et de communication. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu. Entre les mensonges de Blancs, l'incompréhension entre les femmes blanches et leurs époux, les guerres de clans, le quotidien de May sera sans cesse bousculé.

J'ai bien aimé la plume facile à lire de l'auteur, ses descriptions de la vie sauvage et les personnages qu'il met en avant. En revanche, May n'est pas quelqu'un à qui je me suis attachée, elle est un peu trop "parfaite" pour la situation. Pour avoir voyagé dans des villes indiennes, je peux témoigner qu'il s'en dégage malheureusement une forte impression de pauvreté. Ce sont les seuls endroits par exemple où j'ai clairement pu voir des prisons.

Je ne lirai pas les deux autres tomes, celui-ci se suffisant à lui-même. J'ai peur qu'ils ne soient un peu trop "parachutés" suite au succès du 1er.


Mai « En mai fais ce qu’il te plaît » : pour s’évader depuis notre canapé, une lecture autour du voyage, de la quête de liberté, des grands espaces et de la nature...

 Succès du livre, 2007, 387 p.

dimanche 23 mai 2021

"The Midnight Library" de Matt Haig

 

Voici un livre que j'ai beaucoup vu passer sur Instagram et qui m'a été offert dans le cadre d'un swap. Je me suis plongée dedans dès sa réception, très curieuse de découvrir cet auteur dont le titre "How to stop time" m'intrigue depuis sa sortie.

On pourrait croire que ce livre parle d'une bibliothèque traditionnelle mais il n'en est rien. S'il est bien question de rayonnages et de livres, c'est avant tout ceux des vies qu'on aurait pu vivre. Nora ne se sent plus la force d'exister alors elle décide de mettre fin à ses jours. Elle se retrouve alors dans une sorte d'entre-deux, cette fameuse "midnight library" ou elle aura l'occasion de tester d'autres vies potentielles pour trouver celle dans laquelle elle se sent le mieux.

Ma citation préférée :

"Librarians have knowledge.They guide you to the right books. The right worlds. They find the best places. Like soul-enhanced search engines."

Il est donc question de choix, de décisions qui peuvent tout changer, de petits rien qui ont de grands effets, à la manière de l'effet papillon. Le thème est  intéressant même si ce n'est pas trop mon genre (ce qui est fait est fait) et qu'on peut passer sa vie à la refaire avec des "si". J'ai trouvé que l'ensemble manquait un peu de profondeur ou paradoxalement, de poésie pour un tel sujet.  La morale un peu trop évidente notamment.

Bref, c'est une lecture sympathique et fluide (on s'attache facilement à Nora) mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable non plus !

Canongate, 2020, 288 p.