Résumé : Camille développe dès son plus jeune âge un goût pour la sculpture et s'échappe souvent de sa maison en Champagne pour trouver de la terre. Adolescente, elle emménage à Paris avec sa mère, son frère et sa soeur. Elle réussit à convaincre son père de l'inscrire à des cours et à lui trouver un atelier. C'est le début d'une carrière prometteuse qui la mène à rencontrer Auguste Rodin. Entre eux, c'est évident et passionné. Elle devient son amante, sa muse, sa confidente. Mais elle comprend vite qu'il ne quittera pas sa compagne pour elle. Abattue, confrontée à trop de difficultés, Camille perd pieds. La mort de son père, qu'elle apprend fortuitement, est le coup de grâce. Sa mère et son frère décident de la faire interner "pour son bien", lui refusant toute visite. C'est seule qu'elle finira sa vie dans une institution, où elle séjournera plus de 30 ans.
Pourquoi ce livre : Parfaite lecture pour le thème de Mai du Challenge des 12 thèmes : « Mémoires » → en mai, nous lirons des mémoires, une autobiographie ou une biographie.
Avis : Cette lecture m'a permis de faire d'une pierre deux coups, en apprendre plus sur Camille Claudel et sortir un livre en attente depuis longtemps sur mes rayonnages.
Camille Claudel est un nom qui résonne, que l'on connaît, pour beaucoup c'est son histoire d'amour tragique et torturée avec Auguste Rodin qui l'évoque. Mais cette femme est tellement plus que celà !
Bien sûr, on ne peut nier l'influence du célèbre sculpteur sur la jeune prodige mais Camille sculptait avant. Et surtout, elle a continué à sculpter après.
J'ai été absolument bouleversée par cette personnalité, qui chercha à s'imposer dans un univers d'hommes, luttant pour trouver sa place au milieu de ses contemporains mais également au sein de sa famille. Haïe par sa propre mère, regardée de haut par sa sœur et son frère, elle n'aura jamais le soutien et la chaleur dont elle a tant besoin. Sa mère et son frère la feront d'ailleurs interner.
Son œuvre est variée, la sculptrice s'attaquant à tous les matériaux : marbre, bronze, argile, rien n'échappe à sa fièvre créatrice.
Quelle tristesse de voir sa chute dans la dépression et la paranoïa.... Sa rupture avec Rodin sera pour elle le coup de grâce mental et signera le début de sa lente descente aux enfers. J'ai appris avec stupéfaction qu'elle a été enterrée dans une fausse commune de l'hospice où elle a fini sa vie.
L'ouvrage manque malheureusement d'illustrations, seules trois sont proposées. Mais quelle beauté que La petite châtelaine ! En revanche, j'ai apprécié en apprendre plus sur un pan de l'histoire que je ne connaissais pas, la mort de milliers de malades mentaux pendant la Seconde Guerre Mondiale des suites de la sous-nutrition. "Il y a des malades plus intéressants que les vôtres !" répond l'administration de Vichy a un psychiatre s'inquiétant pour ses pensionnaires.
Je n'ai pas spécialement accroché avec le style de l'ouvrage, pourtant clair, sans que je puisse en expliquer la raison. Je crois que les parties un peu romancées m'ont dérangées.
Je suis très curieuse maintenant d'aller découvrir le musée Camille Claudel qui a ouvert ses portes en 2017 à Nogent-sur-Seine : http://www.museecamilleclaudel.fr/fr
Oskar éditeur, 2014, 145 p.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire