Résumé : A la retraite depuis 7 ans, Jean-Pierre, loup solitaire veuf et sans enfants, se retrouve coincé pendant des semaines à l'hôpital suite à un grave accident mystérieux. Incapable de se déplacer tout seul et donc cloué sur son lit, il est obligé de faire attention à ceux qui l'entourent. Des rencontres impromptues vont venir chatouiller son égoïsme.
Pourquoi ce livre : En fait, j'étais partie pour prendre Trente-six chandelles qui était déjà emprunté.
Avis : Il s'agit pour moi d'une découverte de l'auteur (enfin pas tout à fait car je connaissais son travail sur l'album jeunesse Le vilain monstre bleu).
J'appréhendais un peu car l'histoire se déroule à l'hôpital et j'avoue que le monde médical m'angoisse pas mal. Mais il ne s'agit pas du tout d'un scénario larmoyant ou stressant, une sorte de légèreté caractérise l'ensemble. Notamment grâce à l'humour, omniprésent et subtil mais aussi grâce à des phrases qui font mouche : "L'espoir fait surtout vivre ceux qui en tirent profit", etc, etc.
On est face au parcours de Jean-Pierre, un vieux loup solitaire - veuf et sans enfant - qui sera obligé de sortir de ses certitudes grâce à quelques rencontres décisives : le jeune policier qui s'occupe de savoir ce qui lui est arrivé, la personne qui l'a sorti de la Seine, la gamine qui rôde autour de sa chambre pour lui piquer son ordinateur et aller sur Facebook, Myriam l'infirmière, etc.
Avec toujours le quotidien à l'hôpital en toile de fond : les aides-soignantes qui entrent à n'importe quelle heure, la porte qu'on ne ferme jamais, la chambre qu'on partage, le médecin spécialiste qui vous réduit à la partie du corps qu'il soigne chez vous. Mais ce n'est jamais pesant. Je me suis même surprise à ricaner à plusieurs reprises.
Jean-Pierre se lance dans l'écriture de ses mémoires pour tuer le temps, il revient donc sur son passé par petites touches successives. Ses parents, son grand-père, tous rigides, sa femme qui n'a jamais pu avoir d'enfants et qu'il n'a pas su consoler, son frère avec qui il n'a que des relations superficielles. Il n'y a ni pathos, ni mélodrame, juste un homme qui fait le point. La fin très belle et optimiste, a achevé de me convaincre.
Ce roman est une très belle découverte, court, au style incisif, drôle et percutant. Je vais sans doute l'offrir à tout le monde. Coup de cœur !
Le Rouergue, collection La Brune, 2012, 204 p.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire