mercredi 24 mai 2017

"Les mille talents d'Euridice Gusmão" de Martha Bathala



Résumé : Destins de femmes et de familles dans le Rio des Années 50 et 60. Nous suivons Euridice, mère de famille qui tente de trouver un sens à sa vie en s'essayant d'abord à la cuisine, puis à la couture. Marquée par la disparition subite de sa sœur à l'adolescence, la femme qu'elle est devenue n'arrive pas à s'émanciper. Quels évènements pourront lui donner le coup de fouet nécessaire pour se remettre en question ?

Pourquoi ce livre : repéré en librairie pour sa couverture flashy, j'ai craqué à la BM quand je l'ai vu sur la table des nouveautés.

Avis : Il est des promesses qui ne sont pas toujours tenues. Il y a aussi des scénarii qu'on s'invente autour d'un livre et qui ne se réalisent pas. Cette lecture est l'histoire d'un rendez-vous manqué. La 4ème de couverture laisse sous-entendre qu'Euridice ne se laisse pas faire et se réinvente. Ce n'est pas du tout le cas. Alors que la couverture archi colorée laisse sous entendre une histoire légère et positive, j'ai plutôt été plombée par ses destins de femmes qui ne se sortent pas de leur carcan familial et social.
Que ce soit Euridice ou les autres femmes dont il est question, elles passent de longues années à souffrir dans des rôles qui ne leur conviennent pas. Tout cela est malgré tout traité avec légèreté, dans le style du moins, du coup le lecteur ne réalise pas forcément la dureté et la gravité des situations qui sont décrites. Euridice passe à côté de sa vie, presque jusqu'à la fin puisque toute tentative de faire des choses par elle-même est contrecarrée par son mari à qui elle n'ose pas s'opposer. Vit en elle depuis toute petite cette "Chose qui ne veut pas qu'Euridice soit Euridice", chose faite de remarques malveillantes d'adultes pensant agir pour le bien de la fillette et qui couperont court à toutes ses ambitions : musique, cuisine, couture, Euridice abandonne tout alors qu'elle y excelle, même à l'âge adulte. On lui a inculqué très tôt qu'une femme dépend de son mari et puis c'est tout.
Les hommes apparaissent tous lâches, mous, faibles, opportunistes et / ou couards, aucun de rattrapant l'autre. Dur dur...
Point positif cependant, j'ai beaucoup aimé la description du Rio des années 50 et 60, en pleine effervescence culturelle, avec sa vie quartier, sa solidarité.
Une lecture plombante en ce qui me concerne, avec un résumé qui n'a pas du tout tenu ses promesses et une couverture pop qui trompe. Dommage ! Moralité - s'il fallait encore le préciser : NEVER judge a book by its cover !

Denoël, janvier 2017, 248 p.

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