lundi 8 juin 2015

"La bonté, mode d'emploi" de Nick Hornby


Résumé : Katie, la quarantaine, s'ennuie dans sa vie de médecin généraliste et dans son couple. Pour tenter d'oublier son quotidien, elle a une aventure. Mal lui en a pris. Son mari David, "l'homme le plus en colère" de son quartier, rencontre un gourou et change du tout au tout. Le voilà qui devient un vrai goodie-goodie avec la volonté de changer le monde. D'abord il donne les jouets de ses enfants, puis ditribue des repas au parc. Katie voit son petit confort lui échapper.


Pourquoi ce livre : Pris sur la bibliothèque parentale, comme ça, pour voir.


Avis : Peut-on être bon aujourd’hui quand on est membre de la classe moyenne, qu’on travaille pour se payer des choses, qu’on a un pré carré, un chez soi, un confort ? L’altruisme se perd-il ? Faut-il être fou pour vouloir changer le monde ? Voilà quelques questions auxquelles ce roman tente d'apporter une réponse. Attention, avec un humour grinçant. Si vous n'aimez pas le second degré, les sarcasmes, les réflexions amères sur la vie de couple et les enfants, passez votre chemin. Tout le monde en prend pour son grade.
Quelques citations pour illustrer : "Becca, you seem to be labouring under the misapprehension that because of... recent events I will now always have a lover of some description. Infidelity's not a career, you know."
"I decide, on the spot, to let God into my heart, in the hope that my new-found faith can somehow be used as a vicious weapon in the marital war".
Racontée à la première personne du singulier par Katie, on prend tout de suite partie pour cette femme qui tient la culotte dans sa maison et qui voit son univers s'écrouler suite à une indiscrétion de sa part. Et même pas épanouissante en plus, l'indiscrétion. On suit avec humour sa descente aux enfers psychologique (oui, c’est possible). Elle manie le sens de la répartie avec un art certain et j’ai régulièrement gloussé devant ses échanges avec son mari. Je me suis régulièrement demandé comment je ferais si Monsieur me faisait un délire de ce genre....
David est bien évidemment la tête à claque principale de l’ouvrage. Mais juste derrière lui figurent le "gourou" Goodnews et la fille de la maison Molly, qui mériterait bien un grand coup de pied au derrière. En même temps, la démarche de David est éminemment positive. D'où le malaise. Comment quelqu'un qui se trouve dans une telle démarche de désintéressement peut autant polariser ?
La fin et la prise de position de Katie m’ont un peu déçues, on est au XXIème siècle après tout. C'est un peu mon regret : comme si Nick Hornby ne savait pas trop comment faire pour terminer son histoire et que du coup, il avait opté pour le plus simple. Un peu dommage. La morale en devient trop simpliste : la valeur famille est un refuge en période de trouble. Pas sûre que tout le monde adhère au message.
En même temps, on rit un peu jaune. Car tout le monde veut apparaître généreux et altruiste mais rares sont ceux qui vont au bout de leur idée. Accueillir un SDF dans une chambre d'ami ne traverse pas spontanément l'esprit du plus grand nombre.
C'est le premier livre de Nick Hornby que j'ai eu entre les mains et du coup, je suis tentée de découvrir un peu plus l'univers de l'auteur. A voir ! (si vous avez une idée de titre, je suis preneuse...)
NB : Je l'ai lu en VO, je tiens à préciser que j'ignore ce que donne la traduction, mais une bonne partie de l'humour British a dû en prendre un coup...


Penguin fiction, 2001, 243 p.

2 commentaires:

  1. J'ai déjà lu du Nick Hornby, et j'ai toujours apprécié mes lectures!! Je ne sais pas ce que ça donne en VO, mais je suis convaincue que c'est mille fois mieux!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est surtout qu'il y a pas mal de références culturelles glissées par ci par là... J'ai vu que About a boy passait à la télé la semaine dernière, je ne l'ai pas regardé pour me réserver la surprise du roman.

      Supprimer