mardi 19 mars 2019

"La tyrannie de la norme" de Todd Rose



Résumé : "Nous nous efforçons tous d'être comme les autres - ou, plus exactement, d'être comme les autres, mais en mieux". D'où nous vient cette idée qu'il existe une moyenne pour tout ? Pour les notes à l'école, pour la taille et le poids, pour le salaire ? A trop vouloir tout résumer à l'aide de nombres, on en oublie l'individu. Peut-on vraiment se fondre dans la masse ? Est-ce souhaitable ? Quelle autre société pouvons-nous espérer pour tout simplement, être nous-même ?

Pourquoi ce livre : Repéré alors que je préparais ma liste de souhaits pour le swap autour du développement personnel auquel j'ai participé l'année dernière.

Avis : Voici une lecture nécessaire qui nous permet de réfléchir et de nous interroger sur notre société et la façon dont nous y adhérons.
L'auteur commence par un rappel historique qui m'a tout simplement bluffée car je ne connaissais pas l'origine de l'utilisation de la moyenne pour tout. Nous devons son utilisation en sociologie à Adolphe Quetelet, scientifique Belge du XIXème siècle. "Grâce" à lui, la physique sociale qui s'est répandue comme une traînée de poudre partout dans le monde. Les gouvernements s'en sont emparées pour mettre en place leurs diverses politiques. Un deuxième homme entre en jeu quelques années plus tard : Francis Galton. Lui pousse l'idée encore plus loin et estime que l'idéal n'est pas d'être le plus proche possible de la valeur moyenne mais bien au-dessus de la moyenne. "Grâce" à lui apparaît la notion de rang.
Cette moyenne omniprésente conduit à une société standardisée, dans laquelle l'individu et ses différences n'ont que peu de place.
L'auteur fait le lien avec le taylorisme dans l'industrie ET en éducation. C'est assez édifiant, je dois le dire.
Il développe l'idée d'un retour à l'individualité, au parcours personnel et cite des exemples concrets d'entreprises ayant choisi de mettre en avant leurs salariés. 
Il ne s'agit pas du tout d'un guide de développement personnel, on est plutôt dans une étude sociologique.
Même si j'ai été happée par cette lecture, je lui fais cependant un reproche non négligeable : tout est américano-centré. Quand il est question du développement des enfants et de pédagogie, il n'est absolument pas fait référence à Maria Montessori ou à Freinet..... Les exemples issus d'entreprises et d'universités sont quasi exclusivement américains. J'aurais aimé une ouverture plus large.
Cette lecture m'a fait du bien et je suis en train de la prêter à tout le monde autour de moi. Je la mets en relation avec L'élément de Ken Robinson, lu il y a quelques années, qui soulève un peu les mêmes questions.

Pocket, 2018, 316 p.

2 commentaires:

  1. Cela doit être intéressant. La société a tellement tendance à nous formater sans qu'on s'en rende compte.
    Bonne journée.

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    1. Oui, ça m'a vraiment fait réfléchir à ce moule qu'on nous impose de partout. Bonne journée également !

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