Il y a plusieurs années (déjà !), j'étais au salon du livre de Montreuil quand je repérais une longue file d'attente pour rencontrer Quentin Blake. Mon sang n'a fait qu'un tour et en tant que grande admiratrice de son oeuvre, j'ai pris mon mal en patience pour une dédicace. N'ayant pas du tout prévu de le voir et donc n'ayant pas un de ses livres avec moi, j'ai jeté mon dévolu sur le stand Gallimard sur ce recueil de poèmes choisis par l'auteur illustrateur.
Dans l'avant-propos, Quentin Blake nous précise qu'il n'est en rien un spécialiste du sujet mais qu'il aime profondément la France et sa langue, d'où l'idée de cet ouvrage. N'étant pas non plus spécialiste, j'ai pu découvrir un certains nombre de textes. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les choix sont éclectiques ! Georges Brassens, du Bellay, Boileau, Prévert, Louise Labé et bien d'autres se côtoient ainsi au fil des pages.
Et bien sûr, chaque poème est illustré du trait si caractéristique de Quentin Blake.
Jean de la Fontaine - Le Glouton
A son souper un glouton,
Commande que l’on apprête
Pour lui seul un esturgeon,
Sans en laisser que la tête.
Il soupe; il crève; on y court;
On lui donne maints clystères.
On lui dit, pour faire court,
Qu’il mette ordre à ses affaires.
Mes amis, dit le goulu,
M’y voilà tout résolu;
Et puisqu’il faut que je meure,
Sans faire tant de façon,
Qu’on m’apporte tout à l’heure
Le reste de mon poisson.
Commande que l’on apprête
Pour lui seul un esturgeon,
Sans en laisser que la tête.
Il soupe; il crève; on y court;
On lui donne maints clystères.
On lui dit, pour faire court,
Qu’il mette ordre à ses affaires.
Mes amis, dit le goulu,
M’y voilà tout résolu;
Et puisqu’il faut que je meure,
Sans faire tant de façon,
Qu’on m’apporte tout à l’heure
Le reste de mon poisson.
Un très bel intermède entre deux romans !
Gallimard jeunesse, 2003, 61 p.
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