Résumé : En 1950, une expédition du Club alpin français part pour les confins du Népal. L'objectif est de gravir un sommet de 8000m sans oxygène, ce qui représenterait une première dans le milieu de "l'alpinisme". Menés par Maurice Herzog, ces hommes et leurs sherpas partiront à l'assaut de l'Annapurna pour une conquête devenue mythique.
Pourquoi ce livre : reçu il y a moult temps dans le cadre d'une chaîne de livres, je l'ai exhumé de ma PAL pour le thème de février du Challenge des 12 thèmes auquel je participe sur Livraddict : Février : « Pics, sommets, cols et glaciers » → c'est l'époque des sports d'hiver ! Et si on partait à la montagne ? (je crois qu'on peut difficilement faire plus dans le thème !)
Avis : A la frontière du docu-fiction, Annapurna premier 8000 nous emmène dans les coulisses d'un exploit humain.
De la préparation en France jusqu'à la réussite puis la redescente plus hasardeuse, nous marchons dans les pas de cette équipe hors du commun.
Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans l'histoire, ma lecture étant malheureusement décousue mais une fois plongée dedans, j'ai vraiment été happée. Le courage de ces hommes, équipe française comme sherpas, leur organisation, leur volonté de fer sont parfois à peine croyables.
Ils gravissent des cascades de glace avec 15 kg de matériel sur le dos, bivouaquent à 6000m et trouvent encore le moyen de faire des films.
Le texte est ponctué de schémas et de photos prises par l'équipe.
Attention spoiler :
Pour ceux qui ne le savent pas, seuls Lachenal et Herzog iront jusqu'au sommet et paieront un prix très lourd : Herzog y laissera ses orteils et ses doigts, Lachenal ses orteils. Les extrémités gelées seront cause de souffrances atroces et Oudot, le médecin de l'équipe, devra les amputer au fur et à mesure du retour dans des conditions d'hygiène à peine supportables (âmes sensibles s'abstenir, il y est question de plaies purulentes et d'asticots).
Cette lecture est cependant à remettre en contexte. Maurice Herzog est mandaté par Charles de Gaulle, ce sera lui le héros de l'affaire. Ses camarades de cordée signent tous une clause de confidentialité qui les empêche de parler de l'aventure pendant 5 ans. Lachenal décède avant d'avoir pu livrer sa version et son manuscrit est récupéré par Herzog qui le purgera des passages qui écornent le mythe. Il faudra attendre les années 2000 pour que le texte non censuré paraisse.
Félicité Herzog, fille du meneur, livrera également un "témoignage" en forme de roman avec Un héros dans lequel elle évoque un père beaucoup moins exemplaire que sa légende. Je lirai d'ailleurs avec plaisir ce roman dans quelques temps.
Une lecture qui pour ma part m'a passionnée et m'a fait méditer sur la folie des grandeurs des hommes.
Arthaud, 2012, 374 p.
Lu l'an passé et j'avais été happée par ce récit aussi !
RépondreSupprimerC'est vrai que certains passages sont franchement intenses...
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